Le père Goriot

Fiche identité

  • Titre du livre: Le père Goriot
  • Auteur: Honoré de Balzac
  • Nombre de pages: 443
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1835

Résumé

Dans la pension de Mme Vauquer se rencontrent plusieurs types de personnes dont le père Goriot un ancien vermicellier à la retraite et Eugène de Rastignac, un jeune homme fraîchement arrivé à Paris pour faire des études de droit.

Avis        

Malgré une vie professionnelle très prenante, la lecture fait toujours partie de mes loisirs. Cette activité me permet de déstresser et de m’évader. Ce livre est un chef-d’œuvre mais qui n’atteindra malheureusement pas le 5ème cœur en raison de quelques longueurs.
Balzac nous plonge dans l’atmosphère parisienne de son siècle. Il nous décrit une société matérialiste, remplie de gens cupides, vaniteux, hautains et sans scrupules. C’est presque effrayant de découvrir que la nature humaine n’a pas changé depuis ce livre et que ce qu’il nous décrit est encore plus d’actualité. Qui n’a pas un Rastignac ou un Vautrin dans son entourage ?
Eugène est entre deux mondes : celui des gens pauvres et isolés de la pension Vauquer où il rencontrera notamment le père Goriot et celui des aristocrates et riches bourgeois. Comme ce jeune homme veut se tailler une place au soleil, il va utiliser l’appui des femmes pour son ascension. Mais Eugène n’est pas aussi détestable que je le croyais au début : certes il a de l’ambition mais il est encore tiraillé par sa conscience et certaines valeurs morales.
Et le père Goriot que devient-il et pourquoi en parler ? Parce que dans ce monde opportuniste, égoïste, ce pauvre monsieur incarne la générosité. Aimant ses deux filles à l’extrême, il sacrifiera tout pour assouvir leurs caprices et leur besoin d’argent. Hélas, sa générosité n’est payé en retour que par de l’ingratitude, de l’égoïsme et du rejet. Ce pauvre monsieur m’a fait pitié au début et au fur et à mesure des pages,  j’ai eu du mal à comprendre son acharnement et son aveuglement.
Le talent de l’auteur est indéniable. Au début, la description de la pension Vauquer m’a un peu rebuté mais j’ai quand même continué la lecture et je suis tombée sur  un style d’écriture riche, soutenu avec des descriptions splendides, un ton ironique qui fait tomber les masques.
Il y a tellement de passages que je voudrais vous partager mais je me limiterai à celui-là : « Ma jeunesse est encore bleue comme un ciel sans nuage: vouloir être grand ou riche, n’est-ce pas se résoudre à mentir, plier, ramper, se redresser, flatter, dissimuler? n’est-ce pas consentir à se faire le valet de ceux qui ont menti, plié, rampé ? Avant d’être leur complice, il faut les servir. Eh bien non. Je veux travailler jour et nuit, ne devoir ma fortune qu’à mon labeur. Ce sera la plus lente des fortunes, mais chaque jour ma tête reposera sur mon oreiller sans une pensée mauvaise. Qu’y a-t-il de plus beau que de contempler sa vie et de la trouver pure comme un lis ? …Je ne veux penser à rien, le coeur est un bon guide. »

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Eugénie GrandetIllusions perduesLa duchesse de LangeaisLe bal de Sceaux – Le colonel Chabert – Les employésSplendeurs et misères des courtisanes Ursule Mirouët 

Vingt ans après

Fiche identité

  • Titre du livre: Vingt ans après
  • Auteur: Alexandre Dumas
  • Nombre de pages: 1 032
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1845

Résumé

Vingt ans se sont écoulés depuis les aventures de d’Artagnan avec les trois mousquetaires, Athos, Porthos et Aramis. Chacun a mené sa vie de son côté mais les évènements historiques vont de nouveau les réunir comme les séparer.

Avis    

Après des jours, des semaines, presque un mois de lecture interrompu par un roman de Jane Austen, il était temps que je vous présente enfin cet ouvrage, suite des Trois mousquetaires.
Je redoutais cette lecture  – non pas à cause du volume de pages qui est pour moi un facteur de motivation – mais parce que je croyais ne pas y retrouver la même qualité que son prédécesseur.  Je peux vous assurer qu’il est tout aussi bien, voire mieux, et que les 1 000 pages ont été un vrai plaisir.
On suit de nouveau d’Artagnan, Athos, Porthos et Aramis, mêlés dans les évènements politiques de leur époque, à savoir la Fronde en France et la Révolution anglaise qui opposa Charles 1er et Cromwell. L’histoire connaîtra plusieurs rebondissements, des retournements de situations parfois incongrus, des échecs, des victoires, une vengeance orchestrée par Mordaunt, le terrible fils de Milady…Bref, on ne s’ennuie pas une seconde car tout s’enchaîne très bien.
C’est un roman de capes et d’épées, de jeux politiques subtils mais aussi de courage et d’amitié. Selon moi, il a un fond plus mélancolique car on sent que même les plus belles amitiés ne peuvent pas résister au temps qui passe, aux différences d’opinions politiques, aux choix de vies de chacun. Les caractères de chacun des personnages ont évolué aussi et leurs défauts se sont exacerbés. Ils restent quand même très attachants mais on sent que ce n’est plus la même spontanéité que durant leur jeunesse. Je ne vais pas détailler plus de peur de dévoiler indirectement une partie de l’intrigue.
J’ai beaucoup aimé le style d’écriture de l’auteur : les dialogues sont fluides, très vivants avec beaucoup d’humour et d’ironie. L’auteur se moque de certains grands personnages historiques de l’époque : Mazarin est décrit comme un avare qui joue un jeu subtil et machiavélique, la reine Anne d’Autriche comme une femme ingrate et orgueilleuse… Même les quatre mousquetaires et leur laquais se font délicatement raillés, surtout ce pauvre Mousqueton.
Un livre fascinant, avec un mélange savamment réussi de fiction et de faits historiques, qui tient en haleine. A lire absolument pour tous les fans de Dumas comme moi !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: La dame de Monsoreau – La reine MargotLa tulipe noire – Le comte de Monte-CristoLe vicomte de BragelonneLes trois mousquetairesPaulineRobin des bois