Moon Palace

Fiche identité

  • Titre du livre : Moon Palace
  • Auteur : Paul Auster
  • Nombre de pages : 480
  • Édition : Actes Sud
  • Année de publication : 1989

Résumé

Ce livre est le récit de vie de Marco Stanley Fogg, un étudiant orphelin et sans le sou qui vit à New-York. 

Avis     

Ce livre, en trois parties, est marqué par le thème de la solitude. Tout au long de ce livre, nous allons suivre les tribulations de Marco Stanley Fogg. Orphelin à onze ans après un tragique accident de voiture qui a coûté la vie à sa mère, de père inconnu, il est élevé par un oncle bohème et sympathique. Après avoir perdu ce dernier, Marco sombre dans la dépression et dans la misère. C’est cette longue descente aux enfers qui est un des sujets du livre : comment une vie peut basculer brutalement dans le néant. C’est la partie la plus touchante de ce récit : voir Marco se débattre et abandonner, perdre peu à petit son équilibre de vie pour entrer dans le monde des clochards et des sans-abri. Le livre bascule ensuite sur les rencontres de Marco et l’impact que celles-ci auront sur la suite de son existence.
Cette histoire est très bien écrite. L’auteur a le don de tenir le lecteur en haleine. C’est un excellent conteur, ce qui fait que ce récit, qui aurait pu être rébarbatif, prend parfois des accents magiques et irréels. Lors de la lecture, je ne sais plus si tout cela n’était que le délire d’un homme en proie à la solitude ou un mensonge savamment inventé.
Je n’ai pas mis une meilleure note, car le poids de toute cette solitude m’a asphyxié : tous les personnages y sont plongés, que ce soit à cause de la pauvreté, d’un handicap physique, d’une obésité morbide ou d’une aventure dans l’Ouest qui a mal tourné.
Si vous avez un coup de blues, fuyez ce livre sous peine de déprimer fortement. 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Chronique d’hiverInvisibleLe livre des illusionsLéviathan –  L’invention de la solitude Trilogie new-yorkaise

Mille femmes blanches

Fiche identité

  • Titre du livre : Mille femmes blanches 
  • Auteur : Jim Fergus
  • Nombre de pages : 505
  • Édition : Pocket
  • Année de publication : 1998

Résumé

Cette histoire se déroule au XIXème siècle, aux Etats-Unis. Soucieux de maintenir la paix avec les Indiens, le président Ulysse Grant accepte la proposition d’un chef cheyenne : mille femmes blanches volontaires contre mille chevaux. C’est ainsi que May Dodd, pour échapper à un internement forcé, va devenir volontaire et rejoindre une tribu indienne au cœur de l’Amérique. 

Avis     

L’histoire, divisée en sept carnets, relate les aventures de May Dodd, qui fait partie d’un groupe de femmes volontaires pour se marier avec des hommes issus d’une tribu cheyenne. Ce programme gouvernemental vise à maintenir la paix et à inculquer les valeurs occidentales à la population indigène par l’intermédiaire des liens du mariage.
May Dodd nous raconte toutes les péripéties qu’elle a vécues, depuis son enfermement forcé dans un asile, ses manœuvres pour quitter cet endroit abject, son voyage vers l’Ouest en compagnie d’autres femmes volontaires et enfin sa vie en tant que compagne d’un Cheyenne. L’attitude de May ne ressemble pas vraiment à une femme du XIXème siècle : indépendante, courageuse et volontaire, May partage plutôt les valeurs d’une femme de notre époque. Qu’importe ce léger anachronisme, elle reste quand même attachante. Les autres personnages secondaires le sont aussi.
On découvrira le mode de vie de la tribu cheyenne, leurs us et coutumes, ainsi que leur système de valeurs. L’’auteur dénonce les profonds changements de l’organisation sociale indienne depuis l’arrivée des Blancs qui non seulement les ont chassés de leur terre natale, les ont massivement massacrés, mais aussi introduit l’alcool et autres denrées inutiles. L’auteur nuance aussi son propos, car les Indiens ne sont pas irréprochables : les guerres entre les différentes tribus sont multiples et entraînent son lot de tueries, de vols et d’exactions.
Même si May finit par s’attacher à son peuple d’adoption, elle restera convaincue que la politique américaine reste la meilleure : cantonner les Indiens dans une réserve afin de les initier aux valeurs occidentales. Dommage ! J’aurais aimé qu’elle défende la liberté et le droit des Indiens plutôt que de militer pour leur enfermement. Je me dis que sans ses tergiversations, elle aurait pu éviter tout ce gâchis car elle avait été prévenue de ce qui allait se passer.
Le style d’écriture est agréable, fluide et léger. Malgré quelques longueurs, l’auteur arrive à maintenir le lecteur en haleine.
Pour conclure, cette histoire – entièrement fictive – m’a permis de m’évader et de me détendre.