Je m’appelle Lucy Barton

Fiche identité

  • Titre du livre : Je m’appelle Lucy Barton
  • Auteur : Elizabeth Strout
  • Nombre de pages : 208
  • Édition : Fayard
  • Année de publication : 2016

Résumé

Lucy Barton est hospitalisée plusieurs semaines suite à une complication après une opération. Sa mère, qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs années, vient la rendre visite quelques jours.

Avis     

Ce livre est un petit bijou que j’ai croisé sur ma route de lecteur. En peu de mots, sans grande fioriture, il nous met dans une ambiance feutrée, douce et triste. Lors de son hospitalisation, la mère de Lucy Barton vient la rendre visite. Petit à petit, on comprend que les deux femmes ne se sont pas vues depuis plusieurs années.
La mère raconte les derniers potins de Amgash, une ville de l’Illinois d’où elles viennent, mais les sujets de fond ne sont abordés que de manière très vague et superficielle. Chacune marche sur des oeufs, et quand les sentiments vont loin, chacune se recroqueville dans sa coquille.
On découvre le passé de Lucy : la pauvreté, le mépris des autres, l’exclusion sociale, les traumatismes familiaux. Il y a des événements qui sont évoqués de façon très brève, mais qui semblent cacher un lourd secret. Lucy a-t-elle été victime d’abus sexuels ou de maltraitance ? On sent qu’elle a appris à dépasser tout ce passif, mais que pour le faire, la seule solution était de fuir ses origines sociales, ce que sa famille ne lui a pas pardonné. On découvre que chaque famille est dysfonctionnelle. Comment avancer quand on sait que sa propre mère n’arrive pas à exprimer ses sentiments ou dire simplement « je t’aime » ? La clé pour s’en sortir se trouve au fond de soi-même ou avec l’aide d’un psychologue. Il est possible de s’en sortir, et être résilient est une force que chacun possède.
Le style d’écriture est fin, doux et léger, avec une touche de sensibilité. C’est un livre court, bien trop court, mais qui regorge de qualités. 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Olive Kitterdige

L’homme qui voulait vivre sa vie

Fiche identité

  • Titre du livre : L’homme qui voulait vivre sa vie
  • Auteur : Douglas Kennedy
  • Nombre de pages : 512
  • Édition : Pocket
  • Année de publication : 1997

Résumé

Ben Bradford est un jeune avocat de Wall Street qui semble avoir tout pour lui en apparence. Mais en réalité, tout va mal : il déteste son métier et rêve de devenir photographe ; sa femme le trompe avec un voisin. Un jour, une altercation éclate entre l’amant de sa femme et lui, et conduit à un geste irréparable.

Avis     

Lorsqu’on est confrontée à un mariage qui bat de l’aile, des questions fusent de toutes parts dans la tête. Pourquoi ? Comment ? Qu’ai-je fait de mal ou qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? ? Pourquoi l’amour ne survit pas au temps, à la routine et aux habitudes ? Le mariage finit-il toujours par devenir un fardeau ? J’ai cherché des explications partout, d’où le choix de ce livre, mais à la place d’une réponse, j’ai déniché ici une histoire palpitante.
Le résumé nous en dit déjà long, donc je ne m’étendrai pas dessus : un avocat, désespéré par sa carrière et par son mariage, commet l’irréparable lors d’une dispute. Plutôt qu’assumer son crime, il choisit de disparaître de la plus spectaculaire des manières. Cette histoire est divisée en deux parties : la première raconte la vie de Ben jusqu’à la soirée fatidique. J’ai failli abandonner devant l’abondance de descriptions monotones sur ses biens personnels, sur sa vie de New-yorkais privilégié, mais l’auteur nous emmène doucement vers la seconde partie du livre, qui raconte sa disparition
et la nouvelle vie qu’il s’est créée. Mais peut-on effacer le passé ? Peut-on refaire sa vie sans perte et fracas derrière ? Quel est le prix à payer ? J’ai aimé suivre les aventures de ce personnage, même s’il n’était pas tout le temps sympathique. L’auteur a su lui donner une certaine finesse sans plonger dans la caricature.
Le style d’écriture est agréable, fluide et léger. Le livre se lit vite, avec des rebondissements bien dosés qui accélèrent la lecture, et l’envie de connaître la suite. J’ai aimé cette fin surprenante, d’une immoralité savoureuse mais originale. Pour conclure, un livre qui mérite le détour ! 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : La poursuite du bonheur