Sur la route

Fiche identité

  • Titre du livre : Sur la route
  • Auteur : Jack Kerouac
  • Nombre de pages : 436
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 1957

Résumé

Jack nous raconte plusieurs voyages qu’il a effectué pour traverser les Etats-Unis d’Est en Ouest. 

Avis     

Après avoir longtemps décalé ce projet, j’ai enfin découvert ce livre culte des road trip américains. C’est étonnant ce que je vais dire, mais je pense que ce livre ne laisse pas indifférent : soit on aime, soit on n’aime pas. Pour ma part, après une lecture morose, j’ai trouvé dans ce livre une bouffée d’oxygène et de folie qui me manquait. Quand je le lisais, je me voyais aussi sur ces routes américaines, à traverser le pays d’Est en Ouest et vice-versa.
Ces road trip n’ont pas l’aspect idyllique qu’on verrait sur les réseaux sociaux. Au contraire, c’est un voyage hasardeux, avec peu de moyens financiers, des heures à faire du stop, des journées sans se laver, des nuits sur des bancs de gare ou dans la benne d’un camion, des repas au petit bonheur la chance. Quand ils auront enfin un véhicule, le narrateur grappille le peu de dollars qu’il trouve pour se nourrir, remplir sa voiture d’essence et dépenser ce qu’il reste en alcools et drogues.
Ce livre est aussi une histoire d’amitié entre Jack Kerouac et Neal Cassidy. Ce personnage est juste le plus déjanté, le plus fou que j’ai croisé dans mes lectures. Tout en lui est unique, que ce soit sa façon de penser, de se comporter ou de conduire (Oh mon Dieu ! Je n’aurais jamais été capable de monter dans cette voiture !).
Si on cherchait un sens à ces aventures, on n’en trouverait pas. Ce sont des gens qui vivent intensément l’instant présent, qui respirent la vie à pleins poumons sans s’inquiéter du lendemain ou du jugement des autres. Faire des choses pour le plaisir de le faire : conduire à toute vitesse, faire la fête avec tellement de drogues et d’alcools, retrouver des gens (ex, amis) juste pour le plaisir de passer brièvement du temps ensemble, coucher avec des filles, etc.
J’ai lu la version « rouleau original ». Le style d’écriture est assez particulier, car il est constitué de gros blocs de paragraphe. Heureusement que l’éditeur a mis des espaces de temps en temps pour faciliter la lecture. L’ensemble reste quand même fluide, même si les péripéties sont répétitives.
Que dire pour conclure ? Ce livre fut une expérience envoûtante. Je ne pourrais pas faire de road trip avec de telles conditions, mais j’ai aimé l’énergie folle dégagée par ce roman.

Sous le règne de Bone

Fiche identité

  • Titre du livre : Sous le règne de Bone
  • Auteur : Russell Banks 
  • Nombre de pages : 437
  • Édition : Actes Sud
  • Année de publication : 1995

Résumé

Chappie est un adolescent de quatorze ans dans une situation précaire. Délinquant, en décrochage scolaire, il fuit sa famille pour se réfugier chez un copain de seize ans. Chappie va vivre une succession d’aventures. 

Avis     

Dans ce livre, on va suivre les aventures de Chappie, un adolescent de quatorze ans, qui devient petit à petit un délinquant. Après un décrochage scolaire, de menus larcins pour acheter de la drogue, il se retrouve dehors après une violente dispute avec son beau-père et sa mère.
Ce livre se divise en deux temps.
La première partie raconte le quotidien de Chappie dans le milieu de la délinquance américaine : il squatte dans un appartement où vivent des bikers et vit en revendant de la drogue. Sa rencontre avec un rasta va l’emmener, dans une deuxième partie, en Jamaïque où d’autres aventures l’attendent.
Cette histoire nous montre comment un adolescent glisse dans la précarité. Une fugue, de mauvaises fréquentations, la drogue et des problèmes familiaux sont les cocktails explosifs qui précipitent la délinquance. Je n’ai pas mis plus en note, car la seconde partie des aventures de Chappie, désormais appelé Bone, m’a un peu ennuyé. Nous aurons de longs passages sur les rastas et le rastafarisme. Je n’ai rien contre cette doctrine, mais c’était un peu long, avec des aventures moins cohérentes que la première partie.
Bone reste assez attachant, car il est conscient de la frontière tenue entre ce qui est mal, et ce qui est vraiment dangereux. Durant ces aventures, il ne quittera jamais son humour et sa gentillesse.
Loin des images féeriques des Etats-Unis, l’auteur nous offre ici une vision moins idyllique de ce pays : bikers agressifs, délinquance et drogue, pédophilie et prédateurs sexuels, alcoolisme, des familles en dérive, etc. L’auteur écorne aussi l’image des rastas de la Jamaïque : derrière leur philosophie de vie se cache soit le commerce lucratif de la drogue ou bien le tourisme sexuel pour des Américaines esseulées.
Le style d’écriture est fluide, agréable et le livre se lit plutôt bien, car il se met vraiment à la place d’un adolescent de quatorze ans. Il y a un passage qui m’a marqué, c’est celui où Chappie demande à sa mère de choisir entre son beau-père et lui. Cette scène m’a donné des spasmes tellement elle est violente en émotions.
La fin laisse un peu le lecteur sur sa faim, car il n’y a pas de conclusion définitive. Est-ce que Bone va s’en sortir, et comment ?