Son Excellence Eugène Rougon

Fiche identité

  • Titre du livre : Son Excellence Eugène Rougon
  • Auteur : Emile Zola
  • Nombre de pages : 408
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1876

Résumé

Cette histoire raconte le parcours d’Eugène Rougon dans la politique.

Avis     

Je continue toujours mon projet de lire l’intégralité de la série Rougon-Macquart. Ce roman se focalise sur Eugène Rougon qui a fait de la politique son cheval de bataille et son gage de succès.
Au début de ce récit, il est mis sur la touche, mais avec l’aide de son réseau de connaissances, il parvient de nouveau à se hisser dans des fonctions politiques encore plus élevées.
Ce livre décrit avec minutie les dessous sales de la politique pendant le Second Empire : corruption, népotisme, chantage, détournements de fonds, octroi de poste en fonction des services rendus, etc. On se rend compte, à la lecture de ce livre, que rien n’a changé depuis toutes ces années. La nature humaine reste la même quand elle s’approche du pouvoir.
Eugène Rougon est un personnage assez détestable : calculateur, froid et opportuniste, il est victime de l’influence de ses « amis » qui voient dans sa réussite un moyen de réaliser leurs propres projets et de remplir copieusement leurs propres poches. Ne nions pas non plus que leur aide est bienvenue, car Eugène Rougon s’ennuie dans sa retraite forcée et a envie de nouveau d’être tout en haut de l’échelle politique.
Le second personnage principal est Clorinde Balbi, une aventurière d’origine italienne ambitieuse et déterminée à se hisser au plus près du pouvoir : elle manipule adroitement son mari, a des correspondances mystérieuses avec des diplomates étrangers et utilise sa beauté pour attirer les faveurs de l’empereur. Elle est également assez détestable, mais avec Eugène Rougon, ils forment un duo parfait.
Ce livre est assez ardu à lire en raison de son rythme : les événements mettent du temps à se mettre en place. À part les soirées monotones chez Eugène Rougon, les conversations de ses « amis » qui aspirent à tel ou tel faveur, le lecteur tourne un peu en rond. En plus, comme je ne suis pas intéressée par la politique, j’ai trouvé certains passages fastidieux.
Néanmoins, pour les amateurs de classique, ce livre mérite quand même le détour.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : GerminalLa conquête de Plassans – La curée – La faute de l’abbé Mouret – La fortune des Rougon – L’assommoir – Le ventre de Paris – NanaThérèse Raquin Une page d’amour 

Les âmes grises

Fiche identité

  • Titre du livre : Les âmes grises 
  • Auteur : Philippe Claudel
  • Nombre de pages : 279
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 2003

Résumé

Cette histoire se déroule en 1917 en France dans un petit village de province. Une enfant est retrouvée morte, assassinée le long des berges. Le narrateur revient sur ce tragique événement.

Avis     

Ces derniers temps, les livres que je lis ont un accent triste, glauque et déprimant. Pour ceux qui me suivent, rassurez-vous, tout va bien.
Lire ce livre, c’est suivre un narrateur inconnu dont on découvrira l’identité bien plus tard, une fois qu’on aura suffisamment avancé dans l’histoire. Cet homme va revenir sur les faits qui entourent le meurtre de Belle, une enfant de dix ans. Au-delà de ce crime, c’est aussi la vie d’un village que le narrateur décortique : les gens vivent paradoxalement loin de la guerre alors qu’ils sont proches physiquement des zones de combats ; les classes sociales sont bien distinctes entre d’un côté les notables (juge, procureur, maire ou militaire) et de l’autre le reste du monde ; les petits drames se nouent au sein de cette communauté (la succession d’instituteurs, etc.)
La lecture de ce livre donne une sensation d’oppression et d’étouffement : tout est gris, sinistre, que ce soit l’atmosphère, le caractère des gens ou leurs faits et gestes. On se sent porté par un courant glacial au fur et à mesure des révélations. Où se situe la vérité ? Où se situe la justice ?
Cette rétrospective emmène aussi le narrateur à dévoiler son obsession pour la résolution de ce crime, ses peines et son lourd secret. J’ai eu froid dans le dos face à ce qu’il a fait, je ne comprends pas et je ne peux pas comprendre.
Le style d’écriture est beau, avec des phrases bien travaillées. Je n’ai pas mis plus en note parce que ce livre dégage un accent tellement lugubre qu’il a laissé un arrière-goût amer dans la bouche.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : La petite fille de Monsieur Linh