Quand nous étions orphelins

Fiche identité

  • Titre du livre: Quand nous étions orphelins
  • Auteur:  Kazuo Ishiguro
  • Nombre de pages: 528
  • Édition: Folio
  • Année de publication: 2000

Résumé

Christopher Banks, un célèbre détective anglais, décide de retrouver ses parents disparus à Shanghai lorsqu’il avait dix ans.

Avis    

Je sens que cette année 2016 sera un bon cru en termes de lecture. Voici un livre splendide et émouvant qui m’a fait pleurer.
L’histoire est racontée du point de vue de Christopher, le personnage principal. Il va nous livrer des souvenirs de son enfance à Shanghai dans les années 20 : la relation qu’il entretenait avec ses parents, les souvenirs épars qu’il garde d’eux, son amitié avec Akira un voisin japonais de son âge. On sent dans son récit, que toute sa vie sera tendue vers la quête de ses parents disparus et que chacun de ses choix porte l’ombre de ce passé irrésolu.
Réussira-t-il sa quête ? Trouvera-t-il les réponses à ses questions ? Que sont devenus ses parents ? L’histoire est poignante et je n’en dirai pas plus pour vous laisser la joie de découvrir cette pépite d’or.
En tout cas, le narrateur est attachant, et c’est avec beaucoup de compassion que je l’ai suivi dans sa tentative de panser ses blessures. Un peu comme lui, nous aimons aussi nous bercer d’illusions sur le passé, entretenir une certaine nostalgie de notre enfance comme une bulle censée nous protéger du présent. Hélas, la réalité peut s’avérer différente une fois qu’on enlève nos œillères…
L’auteur évoque ici en fond du tableau des évènements historiques importants : l’invasion de la Chine par le Japon, comme un prélude à la seconde guerre mondiale ; l’inertie des puissances occidentales face à cet acte belligérant, les luttes internes en Chine entre les nationalistes et les communistes, le trafic d’opium qui générait des bénéfices colossaux pour les entreprises occidentales de l’époque.
Le style d’écriture est magnifique, limpide, doux, poétique et très sensible. J’ai adoré sa plume. On ne se lasse pas de chaque mot, finement ciselé et mis à sa juste place. C’est une vraie œuvre d’art !
Cette lecture m’a beaucoup marquée, et c’est avec tout l’enthousiasme du monde que je vous recommande cette lecture !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Auprès de moi toujoursKlara et le Soleil – Le géant enfoui Les vestiges du jour  – NocturnesUn artiste du monde flottant 

Othello

Fiche identité

  • Titre du livre: Othello
  • Auteur: William Shakespeare
  • Nombre de pages: 91
  • Édition: Librio
  • Année de publication: 1603

Résumé

Othello, un Maure qui commande la flotte vénitienne, s’embarque pour Chypre pour affronter les Turcs. Devenu gouverneur de la ville et marié récemment à la jolie Desdémone, il est jalousé par Iago, son enseigne, qui convoite la place de lieutenant.

Avis          

Si le théâtre n’est pas mon genre de prédilection, de temps en temps j’aime bien lire une pièce et m’immerger dans cet univers.
Celle-ci – une des plus connues de Shakespeare – trônait dans ma pile à lire depuis des années et il a enfin quitté son perchoir pour figurer dans ce blog.
Je suis partagée en écrivant cet avis : d’un côté, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé car j’ai suivi avec beaucoup d’attention les machinations funestes de Iago. Mais je n’en suis pas sortie aussi enchantée que lors de la lecture d’ Hamlet.
Les personnages manquaient un peu de relief sauf le terrible Iago, qui est pour moi le principal protagoniste. Il sème le trouble dans l’âme d’Othello, qui crédule et confiant, se laisse emporter par les mensonges de son enseigne. Ce dernier usera de tous les artifices pour duper son maître et les autres personnages secondaires.  C’est un vrai démon, mais qui cache bien son jeu. Sans lui, la pièce aurait été fade.
Othello ne m’a paru sympathique malgré la tragédie qui le frappe: obtus et orgueilleux, il refuse d’écouter les arguments de sa femme et n’entend que ce qu’il veut entendre. Iago a su bien manipuler son ego et sa vanité et l’a rendu aussi aveugle qu’une taupe.
Je pense que je n’ai pas apprécié cette pièce car quelque part le mal triomphe quand même : Iago, s’il n’a pas réussi son plan jusqu’au bout, laisse des morts derrière lui. A aucun moment, une once de culpabilité ne le traverse et c’est le cas aussi pour Othello, qui convaincu de son bon droit, se métamorphose en mari vengeur et en main de la justice pour réparer «ses torts ». Même son ultime geste ne servira à rien, si ce n’est à sauver son honneur de la prison et d’un procès impopulaire.
Le style d’écriture est riche, avec des phrases lyriques et poétiques. C’est très beau, mais à petites doses. Pour l’anecdote, même dans mes rêves, je me souviens vaguement que je parlais comme dans Othello.
Bon, quoiqu’il en soit, je vous invite à découvrir ce classique, qui reste quand même court !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Hamlet – Le songe d’une nuit d’étéMacbethRoméo et Juliette