La cure de Framley

Fiche identité

  • Titre du livre: La cure de Framley
  • Auteur: Anthony Trollope
  • Nombre de pages: 744
  • Édition: Points
  • Année de publication: 1861

Résumé

Le révérend Mark Robarts, qui occupe la cure de Framley, doit toute sa situation à la bienveillance de Lady Lufton. Mais ce jeune ecclésiastique aime fréquenter le beau monde, notamment des hommes politiques. C’est ainsi qu’il rencontre M. Sowerby, un député à la réputation douteuse, qui l’incite à signer des traites.

Avis     

Lire cet auteur, c’est prendre le temps de découvrir l’ambiance anglaise du XIXème siècle dans un comté de province.
Ce livre, au rythme lent, décrit les mésaventures de Mark Robarts. Il faut dire que comme personnage principal, il n’est ni attachant ni charismatique : attiré par le monde des paillettes, pressé d’être ami avec des politiciens, Mark, dans sa naïveté et sa bêtise, signe des reconnaissances de dettes. Si au début, il ne se rend pas compte de l’impact de ce geste, petit à petit ses décisions le rattrapent inexorablement. Jusqu’au bout, Mark reste ce gentil garçon crédule et un peu falot.
En réalité, ce sont les femmes qui ont une belle part dans ce roman : Lady Lufton, une dame autoritaire et rigide ; Fanny, l’épouse de Mark, douce, soumise et qui supporte du mieux qu’elle peut les caprices et les errements de son conjoint ; Mme Crawley, dévouée pour sa famille et digne dans sa pauvreté ; Lucy, une jeune fille passionnée et intelligente ; Miss Dunstable, une riche héritière indépendante et sarcastique ; Mrs Proudie, la femme de l’évêque qui reste toujours aussi détestable (cf. Les tours de Barchester).
L’auteur nous propose aussi beaucoup de digressions sur la politique de l’époque avec l’opposition entre les conservateurs et les libéraux. C’est la partie qui m’a le moins intéressé donc je n’ai pas mis une note supérieure.
Le style d’écriture est riche, avec de l’humour et de l’ironie. On sent que l’auteur aime bien ses personnages malgré leurs défauts. Il a un regard bienveillant, même envers M. Sowerby.
Pour conclure, c’est un roman qui ravira les amoureux de la littérature classique anglaise du XIXème siècle !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog:  L’ange d’Ayala – Le cousin HenryLe docteur ThorneLes tours de BarchesterMiss Mackenzie

La déchéance de Mrs Robinson

Fiche identité

  • Titre du livre: La déchéance de Mrs Robinson
  • Auteur: Kate Summerscale
  • Nombre de pages: 408
  • Édition: 10 x 18
  • Année de publication: 2012

Résumé

Mrs Robinson vit une union malheureuse avec son second époux. Souvent seule et délaissée, elle s’éprend d’Edward Lane,  un voisin qui deviendra peu à peu un ami intime.
Mrs Robinson confie tous ses secrets, sa frustration et son ressentiment envers son conjoint dans son journal intime. Mais un jour, son mari le découvre et entame une procédure de divorce.

Avis     

Voici un livre que j’ai eu du mal à apprécier. J’ai trouvé l’histoire lente, ennuyeuse et sans surprise.
Mrs Robinson est malheureuse dans son mariage : délaissée par son mari, elle trouve un peu de joie grâce à la présence de ses voisins, qui deviendront ses amis. C’est ainsi qu’elle rencontre Edward Lane, dont elle s’éprend.
Elle confie ce secret ainsi que tous ses états d’âme à un journal intime, qui deviendra son confident. Hélas, le journal tombe entre les mains de son mari, qui furieux de lire les lignes le concernant, décide d’entamer une procédure de divorce.
Mrs Robinson n’est pas très attachante : une grande partie de ce livre est une énumération des griefs qu’elle a envers son mari, de la solitude qui lui pèse ainsi que de son engouement pour le Dr. Lane. J’imagine qu’à cette époque, il était difficile pour une femme de « s’émanciper » mais Mrs Robinson aurait pu rendre son existence plus agréable : elle est riche, elle a trois enfants, elle est entourée d’ami(e)s et peut voyager à sa guise. Pourquoi se focaliser sur un époux volage et absent ?
Ensuite, elle savait que son journal contenait des propos compromettants. Le plus judicieux aurait été de le ranger soigneusement plutôt que le laisser traîner.
L’auteur a parsemé son récit des extraits du journal pour rendre le côté authentique, mais je trouve ce procédé un peu ennuyeux.
Néanmoins, on découvre les conditions des femmes du XIXème siècle qui sont assez accablantes : les conditions pour le divorce n’étaient pas les mêmes selon le sexe du demandeur.
La seconde partie du livre décrit le procès : c’est honteux tout ce voyeurisme et cette vie privée étale dans la presse.
Le style d’écriture est lourd, notamment à cause du mélange documentaire/récit. Mais il manque un peu d’énergie, du tonus, un talent de conteur qui aurait pu rendre cette histoire plus passionnante. Dommage !