L’amant de Lady Chatterley

Fiche identité

  • Titre du livre: L’amant de Lady Chatterley 
  • Auteur: D. H. Lawrence
  • Nombre de pages: 554
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1928

Résumé

Constance s’est mariée avec Clifford lors de sa permission pendant la première guerre mondiale. Il revient du front gravement blessé et handicapé des membres inférieurs. Constance s’ennuie à mourir et ne trouve aucun plaisir avec son mari, focalisé désormais sur les débats intellectuels et économiques. Sa rencontre avec le garde-chasse du domaine va éveiller sa sexualité endormie.

Avis     

La sortie de ce livre fut un tollé à l’époque. Le lire maintenant c’est comprendre à quel point la sexualité des femmes était taboue il y a quelques années de cela. C’est aussi le voir sur une autre perspective car comparer à d’autres livres actuels plus érotiques, l’histoire n’est pas aussi choquante qu’on se prête à l’imaginer. J’imagine aussi que ce livre a créé un scandale à cause de l’écart social entre les deux amants. C’est peut-être plus cette barrière franchie que les scènes de sexe qui ont choqué les gens.
En réalité, ce livre est lent et long. Lent dans le rythme au point qu’il a fallu dépasser les cent premières pages pour une brève action (et encore !). On s’ennuie autant que Connie, voire plus. Il y a de quoi se jeter sur le premier venu si on est voué à une existence aussi vaine, ennuyeuse et sans aucun sens. Ce ne sont pas les idées intellectuelles et entrepreneuriales de son mari qui vont combler le besoin d’attention, de sexe et de contact physique que Connie éprouve. D’ailleurs, ils se connaissent mal à cause d’un mariage fait à la va-vite pendant la guerre. Le handicap de Clifford ne va pas arranger les choses.
Les personnages principaux ne sont pas attachants. J’ai trouvé Connie puérile et indécise ; Mellors cynique et désabusé ; Clifford stupide et aveugle. Ce trio amoureux n’est pas intéressant pourtant j’ai fait un énorme effort pour les apprivoiser. Peine perdue, je m’endormais presque à chaque paragraphe.
Mais ce livre n’est pas accès uniquement sur la passion amoureuse et sexuelle qui unit le garde-chasse et Constance. C’est aussi une critique des conditions sociales en Angleterre notamment le travail des mines qui dénature la nature humaine. L’auteur constate un délitement de la société, une destruction des anciennes valeurs sociales et des campagnes anglaises qui sont étouffées sous le charbon etc.
Le style d’écriture est lourd, avec beaucoup de longueurs et d’atermoiements. J’avais l’impression de me noyer dans un marécage d’ennui. Certains passages m’ont fait sursauté comme les femmes noires qu’ils qualifient de « fétides » ou ses allusions sur les Juifs.
Pour conclure, c’est une lecture que je n’ai pas appréciée et dont je garderai un souvenir très mitigé.

L’étrange disparition d’Esme Lennox

Fiche identité

  • Titre du livre: L’étrange disparition d’Esme Lennox 
  • Auteur: Maggie O’Farrell
  • Nombre de pages: 240
  • Édition: 10 x 18
  • Année de publication: 2006

Résumé

Iris reçoit un courrier d’un établissement psychiatrique qui va fermer définitivement ses portes. La lettre mentionne la situation d’une certaine Euphemia Lennox qui serait une grande-tante. N’ayant jamais entendu parler de cette dame, Iris se rend sur les lieux pour la rencontrer.

Avis     

Avant de commencer ce livre, je vous conseille de lire le résumé sinon vous serez perdu. C’est en effet une histoire complexe mais passionnante qui se deroule sur deux époques différentes avec trois voix qui s’expriment.
Iris découvre l’existence d’une grande-tante, enfermée depuis près de soixante ans dans un établissement psychiatrique. Le lecteur découvre petit à petit la tragédie qui a conduit à cet enfermement presque éternel. Cette histoire m’a donné des sueurs froides. A cette époque, les conditions de vie des femmes se résumaient à peu de chose. Elles vivaient dans la précarité, soumises à la volonté de la famille, d’un père autoritaire ou d’un mari cruel. Du moment qu’elles ne respectaient pas les règles de bienséance et le carcan rigide dans lequel elles devaient rentrer, il était facile de les faire disparaître de la société en les envoyant dans un asile. Poursuivre des études, vouloir être indépendante ou même exprimer son opinion étaient signes de rébellion, de mauvais comportement.
Le sort d’Esme est d’autant plus triste car elle a subi deux chocs psychologiques : la perte de son petit frère, mort du typhus en Inde et la tragédie du bal. Au lieu d’écouter son mal-être, sa famille refuse ses appels au secours et l’envoie illlico presto aux oubliettes. Est-ce vraiment possible de rayer ainsi leur propre fille de leur existence ?
Cette histoire est juste magnifique, poignante avec une fin à couper le souffle. Au fur et à mesure que le puzzle s’assemble, je me suis doutée qu’il devait se passer quelque chose mais l’auteur a dépassé toutes mes espérances.
Le style d’écriture est agréable mais il faut parfois s’accrocher sur certains passages qui au premier abord paraissent décousues et qui sont en réalité des points clés de l’intrigue. Cette lecture est un puzzle à reconstruire petit à petit donc certains événements sont racontés pêle-mêle avant de prendre ensuite tout leur sens plus tard.
Pour conclure, je vous recommande vivement ce livre ! To be read !