10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Fiche identité

  • Titre du livre : 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étranges
  • Auteur : Elif Shafak
  • Nombre de pages : 397
  • Édition : Flammarion
  • Année de publication : 2019

Résumé

Est-ce que notre esprit fonctionne encore quelques instants après la mort biologique ? Oui, pour 10 minutes et 38 secondes. C’est ce qui arrive à Leila, une prostituée sauvagement assassinée à Istanbul. Ces dernières minutes sont l’occasion pour elle de revoir toute sa vie. 

Avis    

C’est le second livre de cet auteur que je lis, mais je suis un peu déçue par sa qualité.
Ce livre est divisé en deux grandes parties. La première partie raconte l’histoire de Leila, une prostituée assassinée brutalement à Istanbul. On découvre sa vie dans la campagne d’Anatolie, son enfance brisée lors de vacances en famille, son adolescence et les événements qui l’ont conduit à fuir à Istanbul. À côté de la vie de Leila, gravitent aussi cinq autres personnages qu’elle a rencontré à Istanbul et qui deviendront ses amis : Sinan, le fils unique d’une pharmacienne ; Jameelah, une Africaine embarquée, malgré elle, dans un réseau de prostitution ; Zaynab, une femme atteinte d’un handicap ; Nalan, un transsexuel et Humeyra, une femme qui a fui son mari. La seconde partie, que j’ai trouvé moins captivante, raconte les péripéties de ses amis pour sortir le corps de Leila d’un cimetière des parias.
Ce livre dénonce les conditions des femmes en Turquie : elles subissent la domination masculine partout, depuis leur naissance jusqu’à leur mort. Le mariage n’est qu’une autre institution pour les asservir, en faire des servantes pour leur mari et leur belle-famille.
Corvéables à merci, sans éducation ni aucune perspective, ils ne leur restent que deux choix : la soumission ou la fuite. Fuir dans sa tête, fuir en devenant folle ; ou bien fuir dans une grande ville mais s’exposer à être la proie des réseaux de prostitution qui les cueillent dès leur arrivée.
Le style d’écriture est agréable, mais je trouve que les personnages manquent de profondeur. L’auteur décrit Leila avec beaucoup de passion, mais je ne sais pas pourquoi je n’ai pas réussi à m’attacher à ce personnage malgré toutes les tragédies qu’elle a vécu. Je ne sais pas comment l’exprimer, mais j’ai l’impression que ce livre me paraît presque trop lisse et conventionnel alors qu’il évoque des sujets graves. Il manque quelque chose, mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
La seconde partie est nettement moins intéressante, un peu brouillonne et longue pour peu de choses, ce qui a gâché la lecture. Mais que fait ce texte à part rajouter du volume ?
Pour conclure, un livre qui me laisse une impression mitigée, mais que je ne vous recommande pas.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Soufi, mon amour

Orbital

Fiche identité

  • Titre du livre : Orbital
  • Auteur : Samantha Harvey
  • Nombre de pages : 256
  • Édition : J’ai lu
  • Année de publication : 2023

Résumé

À bord de la Station spatiale internationale, six astronautes, de nationalité différente, partagent leurs interrogations existentielles.

Avis    

Voici un livre purement descriptif. Si vous cherchez des actions, des péripéties, des événements qui vous font battre le coeur, il est préférable de le laisser sagement sur l’étagère où il trône. Je me répète, mais je préfère que ce soit clair : ce livre est une succession de descriptions sur plus de deux cent pages.
Nous allons découvrir le quotidien assez spécial des astronautes de la Station spatiale internationale puisqu’au cours d’une journée, ils vont assister à plusieurs couchers et levers de soleil. Leur vie est rythmée par le sport, les expériences scientifiques ou les travaux d’entretien de la station. Loin des clichés hollywoodiens, on découvre une vie monotone et répétitive. L’espace a un impact significatif sur leur santé physique en raison de l’absence de l’apesanteur.
À travers la voix de ces astronautes, c’est l’occasion pour l’auteur de décrire aussi les sentiments qui les animent dans cet espace restreint, où ils sont livrés à une forte promiscuité pendant des mois. Que représente la Terre quand on la voit d’aussi loin ? Que représente la vie, la mort, les guerres, les frontières, la politique quand on prend cette distance physique avec la Terre ? Que ressent-on quand on est aussi loin de sa famille, contraint de vivre 24 h sur 24 h avec des collègues de travail pendant des mois ?
Le style d’écriture est très « intellectuel », lourd et fade. Je me suis beaucoup ennuyée devant ces introspections et cette contemplation passive de la planète Terre. Je me suis même assoupie sur mon livre tellement je n’ai rien ressenti. C’est plat, c’est dense et c’est inerte. Pour conclure, un livre qui me laissera une impression plus que mitigée !