On m’appelle Demon Copperhead


Fiche identité

  • Titre du livre: On m’appelle Demon Copperhead 
  • Auteur: Barbara Kingsolver 
  • Nombre de pages: 624
  • Édition: Albin Michel
  • Année de publication: 2022

Résumé

Né à même le sol d’un mobil-home, au fin fond des Appalaches, Demon vit seul avec sa mère, une jeune toxicomane, qui essaie de l’élever tant bien que mal.

Avis     

C’est le second livre que je lis de cet auteur, mais encore une fois, elle m’a mis une terrible claque. Cette histoire reprend la trame de David Copperfield, mais transposé à notre époque contemporaine, dans un milieu défavorisé quelque part au milieu des Appalaches.
Nous allons suivre les tribulations de Demon Copperhead qui vit seul avec sa mère toxicomane. Leur quotidien marchait cahin-caha jusqu’à l’arrivée de son beau-père qui vient bouleverser toute son existence. Enfant battu, orphelin à cause d’une overdose de sa mère, envoyé dans des familles d’accueil qui l’exploitent, fugueur, il finit par retrouver un membre de sa famille qui accepte de l’aider. Au moment où le lecteur espère que Demon s’en sort enfin, le sort s’acharne de nouveau sur lui à cause de sa dépendance aux médicaments après un accident de football au genou.  
Cette histoire est écrite à la première personne, dans un langage familier. Grâce à ce procédé, on s’attache très vite au personnage principal. Malgré toutes les épreuves qu’il vit, Demon conserve cette once de résilience et de courage.
Tout dans cette histoire est poignant. La misère engendre la misère, sans parfois aucun signe de rédemption ou d’espoir. L’auteur dénonce la pauvreté qui gangrène les zones rurales et délaissées des Appalaches ; l’échec des placements familiaux à cause de l’exploitation illégale des enfants par les familles d’accueil ; le business fructueux des industries pharmaceutiques qui encourageaient les médecins à prescrire des opiacées qui rendaient les patients dépendants ; l’absence de perspectives d’emploi et d’avenir dans la région qui devient un cercle infernal et infini de chômage de générations en générations ; l’addiction à la drogue et ses ravages.
Ce roman est sombre, dur, mais avec quelques gouttes d’espoir. Quand on naît au mauvais endroit au mauvais moment, les dés sont pipés avant même de jouer. Ce livre nous pousse dans le non-jugement, dans la compréhension et dans l’empathie, dans la lutte pour l’injustice. On ne peut pas changer le destin de tout le monde, mais on peut aider à notre petite échelle et faire une différence par notre générosité.
Je suis sortie bouleversée de ce roman. Non seulement le style d’écriture est magnifique, doux et léger, mais en plus, il irradie d’une force et d’une énergie incroyable. Je vous dis, j’ai pris une claque, un uppercut ! À la dernière page, je quittais une famille, des amis de longue date. Demon, Angus, Mrs Peggot, Miss Annie, Tommy vous allez tellement me manquer !
Un grand merci à l’auteur pour ce chef-d’œuvre !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Les yeux dans les arbres

Les hérétiques de Dune (Tome 5)

Fiche identité

  • Titre du livre: Les hérétiques de Dune (Tome 5)
  • Auteur: Frank Herbert 
  • Nombre de pages: 576
  • Édition: Robert Laffont 
  • Année de publication: 1984

Résumé

Leto II, l’Empereur-Dieu, est mort depuis des milliers d’années. Sa disparition a entraîné un tourbillon de changements, dont le retour des exilés de la Grande dispersion et la raréfaction de l’épice.

Avis     

Je reviens de nouveau sur cette série que j’avais mis un peu de côté depuis quelques années. Celui-ci est particulièrement réussi pour plusieurs raisons.
D’abord, le lecteur est entraîné dans une série d’intrigues passionnantes : quel est le plan du Bene Gesserit ? Que mijote le Bene Tleilax ? À quoi va servir cet énième ghola Duncan Idaho ? Quel est le rôle de Sheena sur Rakis ? Au moment où on croit deviner ce qui va se passer, l’auteur nous emmène dans une direction inattendue.
Les personnages sont bien travaillés, avec un côté ambigu qui leur donne plus de consistance. J’ai beaucoup aimé Miles Teg le mentat, ainsi que Taraza, Odrade et Lucille, les Révérendes Mères du Bene Gesserit qui essayent, chacune à leur manière, de sauvegarder l’existence de leur ordre.
L’auteur évoque ici le pouvoir du fanatisme religieux pour asseoir sa puissance politique et dominer le monde. Chacun des représentants essaie de contrôler l’épice, cette denrée si rare, source des dissensions et des convoitises. Alliances, trahisons, meurtres et combats : tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins.
Le style d’écriture est moins nébuleux que les trois précédents tomes, à moins que ce soit moi qui commence à m’habituer au ton de l’auteur.
À chaque fois que je lisais ce livre, j’avais l’impression d’être téléporté sous la chaleur de Rakis ou bien dans la terrible Gammu, ancien fief des Harkonnens. Qu’est-ce que c’était dur de revenir dans le monde réel ! Vous l’avez compris, j’ai trouvé ce roman particulièrement réussi et addictif ! À lire pour tous les passionnés de science-fiction !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blogDune (Tome 1)Le Messie de Dune (Tome 2)Les enfants de Dune (Tome 3)  – L’Empereur-Dieu de Dune (Tome 4)