Le maître a de plus en plus d’humour

Fiche identité

  • Titre du livre: Le maître a de plus en plus d’humour
  • Auteur: Mo Yan
  • Nombre de pages: 128
  • Édition: Points
  • Année de publication: 2001

Résumé

Lao Ding se retrouve au chômage un mois avant sa retraite à cause de la fermeture de l’usine de matériel agricole.

Avis          

C’est le second livre de Mo Yan que je lis. Si la note s’est sensiblement améliorée par rapport au roman Le grand chambard, je ressens quand même un sentiment mitigé.
L’auteur raconte ici le changement d’existence de Lao Ding suite à la fermeture de l’usine. Comment s’en sortir quand il n’existe aucune protection du salarié ? Quelles opportunités saisir à son âge avancé et comment joindre les deux bouts avec sa vieille femme ? Une idée germe dans sa tête mais cette activité qui semble lucrative n’est pas si morale.
Le thème principal est intéressant mais l’auteur ne fait que l’effleurer délicatement, sans entrer ni dans la polémique ni dans la contestation du pouvoir politique et économique en place. Il oppose les nantis (membres du Parti ou patrons d’usine qui conduisent des berlines) aux ouvriers privés de droit et à la merci des aléas économiques. J’aurai aimé plus d’engagement de sa part, plus d’implication de l’auteur. C’est trop subtil et léger à mon goût comme roman social.
Le second reproche est la brièveté du livre. Mais qu’est-ce que c’est court : ce n’est pas un roman, au mieux une nouvelle ! N’était-il pas possible pour l’éditeur de mettre d’autres récits plutôt que celui-là uniquement ?
Le style d’écriture est léger, plein d’humour et de dérision. Je pense que ce livre reste un bon moyen d’appréhender la littérature chinoise contemporaine donc je le recommande quand même.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Le grand chambard

Les triades de Shanghai

Fiche identité

  • Titre du livre: Les triades de Shanghai
  • Auteur: Feiyu Bi
  • Nombre de pages: 284
  • Édition: Philippe Picquier
  • Année de publication: 2010

Résumé

Tang, un adolescent de treize ans,  est envoyé à Shanghai pour être le serviteur de Bijou, la maîtresse d’un mafieux.

 Avis          

En ce moment je suis en train de lire un ouvrage gigantesque qui me prendra encore plusieurs semaines, donc j’ai profité d’un week-end assez calme pour terminer ce court ouvrage.
Je vous avoue que je suis déçue par cette histoire,  qui ressemble un peu à celui du Parrain, version chinoise.
Le narrateur est un adolescent nommé Tang qui vient de la campagne. Il débarque chez un clan de la mafia chinoise en tant que domestique d’une femme appelée Bijou, maîtresse du patron.
Celle-ci est décrite comme une femme fatale, qui fascine les hommes par sa beauté et qui maintient le patron du gang sous ses caprices. Mais à aucun moment, je n’ai senti la moindre once de compassion pour elle car cette femme possède un caractère invivable, pour ne pas dire exécrable. Manipulatrice, égoïste et violente, elle a un comportement imprévisible : elle peut montrer un peu de gentillesse et la seconde d’après frapper méchamment son domestique sans aucune raison. Bref, une héroïne sans grand intérêt !
Le narrateur reste en retrait de l’histoire et se contente de raconter les évènements dont il a été témoin. C’est un garçon un peu naïf sur les bords qui est fade et manque d’envergure.
Le style d’écriture est simple, fluide mais les phrases sont courtes et hachées. Les évènements s’enchaînent vite mais on s’y perd quand même dans tous ses personnages et ses disputes entre gangs. Je n’ai pas compris tous les tenants et aboutissants, ni les motivations réelles des protagonistes. Le fonctionnement des triades est mal expliqué et reste flou jusqu’à la fin du livre.
C’est une lecture particulière qui m’a ennuyée vers la fin car je trouve que l’auteur a voulu couvrir un trop large sujet et s’est égaré dans sa toile. Il finit par mélanger les genres entre thriller, drame, policier et roman initiatique et on ne sait plus où on va ni quel message est passé (si toutefois il y en a). En tout cas, c’est un livre que je ne recommande pas.

 Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: La plaineL’opéra de la luneTrois soeurs