La conjuration des imbéciles

Fiche identité

  • Titre du livre: La conjuration des imbéciles
  • Auteur:  John Kennedy Toole
  • Nombre de pages: 448
  • Édition: 10 x 18
  • Année de publication: 1980

Résumé

Cette histoire se déroule en Nouvelle-Orléans. Ignatius J. Reilly, à plus de trente ans, vit encore chez sa mère. Lorsqu’elle rencontre des problèmes financiers, cette dernière lui somme d’aller trouver un travail.

Avis    

Ce livre a connu un vif succès en raison des circonstances particulières qui entourent sa publication. J’ai entendu tout et n’importe quoi sur cet ouvrage mais le meilleur moyen pour se faire une idée est de le lire.
D’emblée, c’est une histoire difficile à résumer, qui oscille entre burlesque, ironie et folie. Si vous n’aimez pas ce type de récit, laissez tomber cette lecture !
Il s’agit ici des péripéties vécues par Ignatius Reilly, qui, à mes yeux, est le personnage le plus bizarre et le plus fou que j’ai rencontré au cours de mes lectures. Paresseux, gourmand, misanthrope, hypocondriaque, névrosé, sociopathe, grossier et malpoli, il évolue dans la vie comme un éléphant dans une boutique de porcelaines. De ce fait, les situations qu’il vit deviennent abracadabrantesques ! Convaincu systématiquement de son bon droit et de la justesse de ses théories, adepte d’une idéologie excentrique bien loin des conventions modernes, Ignatius s’empêtre dans des cas inextricables qui se transforment en catastrophes.
Les personnages qui l’entourent sont aussi étranges, loufoques et atypiques : sa mère, l’agent de police Mancuso, la famille Levy, Myrna Minkoff, Jones le balayeur des Folles nuits. Chacun, à leur manière, rend cette histoire encore plus absurde !
J’étais partagée entre l’agacement, quelques sourires et un véritable ennui à partir de la moitié du livre. Les scènes se répètent et j’ai l’impression qu’on tourne en rond, surtout une fois passé une bonne moitié du livre.
Par rapport au style d’écriture, je dis chapeau au traducteur qui a su rendre le ton particulier de l’auteur, les accents bizarres des personnages et le charme de la Nouvelle-Orléans.
Le style d’écriture est pourtant agréable, un brin fantaisiste, avec de l’humour et de l’ironie à de multiples degrés. Dommage que plusieurs longueurs viennent étouffer l’histoire et qu’on ressent une certaine frustration à la fin : où l’auteur a-t-il voulu en venir mis à part nous faire rire ? Personnellement, ce type de lecture ne me touche pas, ne m’émeut pas ! Eh oui, je l’avoue je manque cruellement d’humour lorsqu’il s’agit de romans satiriques. Je ne perçois pas le second, troisième ou sixième degré et j’ai failli lâcher plusieurs fois cette lecture.
Pour conclure : si vous aimez les histoires déjantées, ce livre est fait pour vous. Sinon, passez votre chemin vous ne perdez rien !

A l’est d’Eden

Fiche identité

  • Titre du livre: A l’est d’Eden
  • Auteur: John Steinbeck
  • Nombre de pages: 631
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1952

Résumé

Il s’agit d’une fresque familiale sur plusieurs générations de la famille Hamilton et de la famille Trask.

Avis    

Voici le premier gros coup de cœur de l’année ; un livre que je considère comme un chef-d’œuvre tant dans le style d’écriture que le récit.
A chaque fois que j’ouvrais ce livre, je retrouvais cette atmosphère particulière de Steinbeck où il nous rend très proche des personnages, comme si nous étions des voisins, des amis ou même un membre de la famille. On a l’impression d’être dans la vallée de la Salinas, de parcourir ses sentiers pierreux, de voir la rivière se gonfler au moment de la saison des pluies et de vivre au rythme des saisons. Il y a tellement de choses à dire sur ce récit que je pourrais remplir plusieurs pages.
L’histoire commence par la vallée de la Salinas et s’oriente sur deux familles : celle de Samuel Hamilton et toute la génération qui suit  et celle des Trask sur deux générations. Je ne peux pas restituer ici toute la richesse qu’il y a dans ce roman : même si je mettais quelques évènements majeurs, je risque de tronquer la vision de l’auteur. Tout ce que je peux vous dire est que vous rencontrerez des personnages admirables et inoubliables comme Samuel Hamilton et Lee le serviteur ; des gens en proie à la détresse, à la jalousie, à la fierté ou au désespoir ; des protagonistes très humains et réalistes capables du meilleur comme du pire.
Beaucoup de thèmes sont évoqués par l’auteur : les relations familiales, que ce soit la relation parents/enfants ou entre frères ; le récit biblique de Caïn et Abel interprété ici d’une manière sublime ; l’amitié ;  l’existence du mal sous toutes ses formes qui peuvent se manifester par l’envie, la jalousie, la cupidité ou la volonté de nuire ; la prostitution ; le rapport à l’argent, la solitude, le poids du passé etc.
Le style d’écriture est limpide, léger et clair. L’auteur, avec des mots simples et sans s’encombrer de fioritures, nous raconte une histoire magnifique, sans aucune longueur ni répétition ; il nous offre un récit riche en rebondissements qui tient en haleine de la première phrase au dernier point final. La fin est juste poignante, terrible mais si riche : elle nous donne à réfléchir sur nos actes et notre attitude face à la vie. C’est un roman complet, parfait à mes yeux! Merci Steinbeck !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Des souris et des hommesLes raisins de la colère – Tortilla Flat