La sonate à Kreuzter – Le bonheur conjugal – Le diable

Fiche identité

  • Titre du livre: La sonate à Kreutzer – Le bonheur conjugal – Le diable
  • Auteur: Léon Tolstoï
  • Nombre de pages: 301
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1889

Résumé

Nous avons ici trois nouvelles de Tolstoï.

Avis    

Après avoir terminé les chefs-d’œuvre de Tolstoï – un de mes auteurs préférés –  j’en redemande encore et toujours car il a une plume tout simplement exceptionnel et inégalée. Nous voici devant trois nouvelles tournant sur un même thème : le bonheur conjugal.
Son style d’écriture, comme je l’ai dit précédemment, est splendide. Il me coupe le souffle avec ses descriptions, sa manière de transcrire avec un réalisme saisissant les états d’âme de chacun des personnages principaux.
L’auteur aborde surtout les désillusions rencontrés après le mariage : lorsque l’amour s’éteint ou change, comme celui de Macha, il ne reste que les apparences et les enfants qui maintiennent le couple. Cette nouvelle m’a bouleversée car on assiste à un amour merveilleux qui se fane à cause du quotidien, de l’égoïsme de chacun, des influences extérieures. J’avais envie de crier : non ! ça ne peut pas finir comme ça !
La passion peut aussi devenir redoutable, comme celui de Pozdnychev qui est possédé par la jalousie et ressent de la haine envers sa propre femme au point de l’assassiner ; ou bien Eugène qui est obsédé par le désir sexuel. Ces deux hommes me rappellent un peu ceux de Dostoïevski : des personnages tourmentés, fous et contradictoires, désespérés par leur vie.
Pourquoi je n’ai pas mis le 5ème cœur ? La Sonate à Kreutzer a un côté très moralisateur. L’auteur critique fortement la société russe avec ses carcans rigides, ses rencontres arrangées qui mettent la femme au rang d’objet, ses mariages conclus à la hâte, ses masques qui cachent la débauche des hommes. Sa conclusion est étonnante et même très décalée car il propose d’appliquer « son » idéal chrétien : l’amour charnel serait banni au profit de relations uniquement spirituels. Sans vouloir être rabat-joie, je pense que c’est un projet utopiste.
Quoiqu’il en soit, ce Tolstoï différent en vaut le détour !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Anna KarénineGuerre et paixLa mort d’Ivan Ilitch Les cosaques 

Eugène Onéguine

Fiche identité

  • Titre du livre: Eugène Onéguine
  • Auteur: Alexandre Pouchkine
  • Nombre de pages: 363
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1825

Résumé

Eugène Onéguine est un jeune dandy russe oisif, mélancolique et lassé de la vie mondaine. Ayant hérité d’une solide fortune, il s’installe à la campagne. Au bout de quelques temps il se lie d’amitié avec Lenski, un poète, qui lui présentera Olga et Tatiana, les filles de la famille Larine.

Avis     

Pouchkine est l’auteur qui m’a introduit dans le tourbillon de la littérature russe et depuis j’en suis devenue presque accro, au point de lire Tolstoï, Dostoïevski, Gorki, Tourgueniev et même Soljenitsyne. En prenant ce livre à la bibliothèque je craignais de ne pas l’apprécier car je savais que c’était une œuvre écrite en vers et comme vous l’avez sûrement remarqué, je lis rarement des poèmes.
Et là, en parcourant les premières lignes ce fut le terrible coup de foudre une fois de plus pour la littérature russe. On retrouve de nouveau ce décor si familier : les bals et les soirées mondaines à Moscou auxquels l’auteur oppose le calme et la sérénité de la vie à la campagne. Et dans cette ambiance évolue Eugène Onéguine, jeune dandy oisif et blasé par la vie, qui se retire en province. C’est une histoire d’amour, de choix décisifs, de destins où les personnages principaux sont à la fois attachants et détestables.
J’ai aimé Onéguine pour son côté sarcastique, mélancolique qui n’attend plus rien de la vie. Mais qu’est-ce que je l’ai haï pour son égoïsme, pour sa leçon de morale dans le jardin avec Tatiana, pour son amour exclusif de sa liberté au mépris de tout ! A la fin pourtant j’ai eu de la peine pour lui, surtout sa lettre tellement déchirante. Et Tatiana ? J’ai aimé sa douceur, son penchant pour la rêverie et la nature. Sa dernière phrase fut juste redoutable et recèle tellement de douleur qu’on a l’impression de se faire poignarder.
Je crois que ce commentaire est confus car j’essaie à tout prix de ne pas dévoiler une partie de l’intrigue. Mais croyez-moi, il faut le lire ! Non seulement le style est limpide, dynamique, poétique mais il contient une histoire qui ne laissera personne de marbre. Pour mieux le comprendre je vous conseille aussi de lire les notes de bas de page et les annexes qui expliquent le contenu de quelques strophes.
Un livre que je recommande absolument !

 Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: La dame de piqueLa fille du capitaine