Le zéro et l’infini

Fiche identité

  • Titre du livre: Le zéro et l’infini
  • Auteur: Arthur Koestler 
  • Nombre de pages: 318
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1940

Résumé

Roubachof, un haut responsable du parti communiste, est arrêté en pleine nuit et envoyé en prison. On va le suivre tout le long de son incarcération.

Avis    

J’ai choisi ce livre car le titre m’intriguait et que la quatrième de couverture le présentait comme « un classique du XXème siècle ».
Pourquoi ce titre ? Le zéro c’est la place de l’homme dans l’idéologie totalitaire communiste : l’individu n’est rien, un simple numéro ou statistique sur une feuille, une quantité négligeable que l’on peut soumettre aux principes du parti, un mouton que l’on se doit de guider pour l’affranchir. L’infini c’est le système totalitaire et communiste qui a tous les droits, et pour « le plus grand bien de tous », peut commettre toutes les exactions possibles, car la fin justifie les moyens.
Roubachof, un ancien leader du mouvement, lors de son séjour en prison, revient sur son passé et ses actes, sur la vision qu’il a eu du communisme et les erreurs et dérives du parti. Lui-même dans la solitude de sa cellule reconnaît ses lâchetés et ses errements. Il admet avoir sauver sa peau au détriment d’autres personnes. Les interrogatoires qu’il a subis sont justes ridicules dans leur déroulement et lui-même sait qu’il sera accusé de haute trahison sans aucun moyen de défense. Ces paroles seront déformées ; les conditions d’interrogatoire ne respectent aucun droit et mieux vaut obtempérer que se faire torturer physiquement.
Le communisme, tel qu’il a été vécu dans l’URSS et tel qu’il sévit encore dans d’autres pays actuellement, est à mes yeux une idéologie qui fait froid dans le dos, une machine inhumaine et implacable qui annihile toute liberté individuelle. Heureusement que certains auteurs ont eu le courage de dénoncer !
Le style d’écriture est riche mais un peu lourd, pas facilement accessible même pour un lecteur aguerri. L’ambiance est pesante. Les phrases sont courtes, hachées et précises, avec un ton froid et mécanique.
Pour conclure, c’est un livre avec un thème intéressant mais ardu à lire !

Le château

Fiche identité

  • Titre du livre: Le château
  • Auteur: Franz Kafka
  • Nombre de pages: 391
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1926

Résumé

K. arrive dans un village après un long trajet harassant et se repose dans l’auberge. Mais en pleine nuit, il apprend qu’il ne peut pas y séjourner sans l’autorisation du comte. Il s’annonce comme le nouvel arpenteur du château. K. cherche à rencontrer son employeur pour confirmer ses fonctions mais le château, siège des fonctionnaires, reste inaccessible.

Avis     

Lire ce roman de Kafka est un exercice difficile : si vous vous lancez dans cette aventure, je vous conseille de vous accorder du temps et d’être prêt à un exercice intellectuel (un peu) complexe, d’autant plus qu’il faut savoir que ce roman est resté inachevé.
Le résumé nous introduit dans ce décor oppressant, lourd et mystérieux divisé en deux univers distincts : le village où se déroule les péripéties vécues par K. et le château, lieu inaccessible et sujet de fantasme de tous les habitants.
Ce livre est une mine d’or pour toutes les analyses et interprétations possibles. Je laisse ce domaine aux spécialistes qui s’en donneront à cœur joie. Je parlerai juste de deux thèmes qui m’ont paru centraux :
– le château : lieu où travaillent les fonctionnaires, qui exécutent des tâches floues et obscures. La hiérarchie est inconnue et semble tentaculaire ; les bureaux ne sont pas accessibles, du moins à K. qui tente en vain de contacter ses supérieurs. Les villageois octroient les pleins pouvoirs aux fonctionnaires, notamment lorsqu’ils daignent descendre de leur « royaume ». Pour moi, le château est le symbole de la dictature, de l’oppression et de la bureaucratie inhumaine et sans âme.
– la figure centrale que jouent les femmes autour de K. : Frieda, Olga, l’hôtelière et Pepi tentent de l’influencer à chacune de leur conversation. K. semble n’être là que pour écouter leurs confessions et leurs opinions parfois contradictoires d’un chapitre à l’autre.
Le style d’écriture est clair, presque agréable même si certains passages sont restés hermétiques à mes yeux. L’auteur a le don de nous embrouiller : il décortique un événement anodin mais selon l’interprétation de chacun des protagonistes, on ne sait plus qui a raison ou qui a tort. On assiste plus à de longs monologues, parfois décousues, qu’à des dialogues. Tout est absurde, déconcertant, incohérent, et sans réel fil conducteur.
Bon, c’est un roman que je ne recommande pas forcément à tout lecteur en raison de sa complexité. Si vous lisez du Kafka, attendez-vous à entrer dans un labyrinthe obscur et opaque !
Par rapport à ces autres romans que j’ai lu, c’est le moins accessible !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: La métamorphoseLe procès