Le livre du rire et de l’oubli

Fiche identité

  • Titre du livre: Le livre du rire et de l’oubli
  • Auteur: Milan Kundera
  • Nombre de pages: 365
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1979

Résumé

Ce livre est un recueil de nouvelles liées entre elles autour des thèmes de l’amour, de la sexualité dans Prague et ses  environs sous le joug communiste.

Avis    

Au fur et à mesure que j’avance dans l’œuvre de Milan Kundera, je suis de moins en moins emballée. Est-ce parce que ces romans vieillissent mal  car les thèmes ne semblent plus d’actualité ? C’est vrai que nous ne sommes plus à l’époque où l’URSS envahissait l’Europe de l’Est (excepté les derniers incidents en Crimée mais nous ne sommes pas là pour parler politique).
C’est un livre complexe, confus, difficile à suivre et à appréhender. Pour résumer, sans entrer dans les méandres de la structure romanesque, je dirais que c’est un ensemble de nouvelles plus ou moins indépendantes. C’est dommage qu’en faisant trop de style, l’auteur tue l’essence même du style. Si au début, les nouvelles restent plaisantes comme celle de Mirek qui cherche à récupérer des documents compromettants chez son ancienne maîtresse ou celle d’une mère vieillissante qui effectue un séjour chez ses enfants, on sombre petit à petit dans un tourbillon incompréhensible. Pour être franche, je n’ai parfois pas compris grand chose : est-ce le délire d’un intellectuel perdu ? un essai sur la poésie et l’amour ?  les souvenirs d’un écrivain dans sa jeunesse ?
Les thèmes abordés par l’auteur restent sensiblement les mêmes que dans ces autres romans : l’exil et la nostalgie qui va avec, l’amour vu sous l’angle des ébats sexuels, l’annexion de la Tchécoslovaquie par l’URSS, etc. Mais c’est un tout pêle-mêle qui fait un mélange indigeste.
Je ne recommande pas ce roman. Je suis vraiment passée à côté et je me suis profondément ennuyée. Dommage !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: La plaisanterieL’insoutenable légèreté de l’être

Le zéro et l’infini

Fiche identité

  • Titre du livre: Le zéro et l’infini
  • Auteur: Arthur Koestler 
  • Nombre de pages: 318
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1940

Résumé

Roubachof, un haut responsable du parti communiste, est arrêté en pleine nuit et envoyé en prison. On va le suivre tout le long de son incarcération.

Avis    

J’ai choisi ce livre car le titre m’intriguait et que la quatrième de couverture le présentait comme « un classique du XXème siècle ».
Pourquoi ce titre ? Le zéro c’est la place de l’homme dans l’idéologie totalitaire communiste : l’individu n’est rien, un simple numéro ou statistique sur une feuille, une quantité négligeable que l’on peut soumettre aux principes du parti, un mouton que l’on se doit de guider pour l’affranchir. L’infini c’est le système totalitaire et communiste qui a tous les droits, et pour « le plus grand bien de tous », peut commettre toutes les exactions possibles, car la fin justifie les moyens.
Roubachof, un ancien leader du mouvement, lors de son séjour en prison, revient sur son passé et ses actes, sur la vision qu’il a eu du communisme et les erreurs et dérives du parti. Lui-même dans la solitude de sa cellule reconnaît ses lâchetés et ses errements. Il admet avoir sauver sa peau au détriment d’autres personnes. Les interrogatoires qu’il a subis sont justes ridicules dans leur déroulement et lui-même sait qu’il sera accusé de haute trahison sans aucun moyen de défense. Ces paroles seront déformées ; les conditions d’interrogatoire ne respectent aucun droit et mieux vaut obtempérer que se faire torturer physiquement.
Le communisme, tel qu’il a été vécu dans l’URSS et tel qu’il sévit encore dans d’autres pays actuellement, est à mes yeux une idéologie qui fait froid dans le dos, une machine inhumaine et implacable qui annihile toute liberté individuelle. Heureusement que certains auteurs ont eu le courage de dénoncer !
Le style d’écriture est riche mais un peu lourd, pas facilement accessible même pour un lecteur aguerri. L’ambiance est pesante. Les phrases sont courtes, hachées et précises, avec un ton froid et mécanique.
Pour conclure, c’est un livre avec un thème intéressant mais ardu à lire !