La métamorphose

Fiche identité

  • Titre du livre: La métamorphose
  • Auteur: Franz Kafka
  • Nombre de pages: 144
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1915

Résumé

En se levant un matin, Gregor Samsa découvre qu’il s’est transformé en un horrible cafard géant.

Avis    

Lorsqu’on lit un auteur mondialement connu, adulé et sur qui on a écrit tant de choses, on se sent un peu insignifiant parce que on ne sait pas quoi dire de plus par rapport à ce que les autres ont mille fois répété. Mais, humblement, j’essaierai de vous partager ici ce que j’ai pu ressentir durant cette lecture.
C’est un ouvrage que je conseille aux gens qui ont envie de découvrir Kafka. Ce récit est court mais merveilleusement bien écrit, avec un sens du détail proche de la perfection.
La situation est absurde, irrationnelle mais elle s’impose à une famille bourgeoise, les Samsa: Gregor, leur fils, un représentant de commerce dans les tissus, se transforme du jour au lendemain en cafard. L’auteur arrive à restituer de manière réaliste les états d’âme de Gregor : tout d’abord la stupéfaction et même le déni face à cette transformation. Mais voici ce qui m’a le plus frappé: pas une seule fois, Gregor n’a cherché à comprendre pourquoi ce malheur lui est arrivé. En fait, il craint plus les réactions de sa famille et de son patron que son propre sort. Sa principale inquiétude est de savoir comment ses parents et sa sœur Grete vont subvenir à leurs besoins. Puis, tous ces sentiments font place à la résignation. Gregor, anciennement pilier de la famille, se sent au fur et à mesure écarté et isolé. Il ne fait plus partie de ses semblables et il perd petit à petit ces traces d’humanité.
Je ne peux pas dire que j’ai ressenti de la compassion pour un cafard car Dieu seul sait à quel point je déteste cet insecte mais ce que Gregor a vécu m’a profondément remué. En fait, j’ai compris ce que l’auteur voulait nous transmettre : ce sentiment de solitude, cette impression de ne plus appartenir à un groupe, de ne plus pouvoir s’identifier à quelqu’un ou même d’être rattaché à quelque chose, de voir le regard des autres pesé sur soi et de comprendre que la société nous voit comme un monstre. Mais d’un autre côté, peut-on blâmer sa famille pour ce rejet ? cette indifférence ? et cet oubli de tout ce qu’il a fait auparavant pour ne voir en lui qu’un cafard qui gêne désormais leur vie ?
Le style d’écriture est magnifique, riche et profond. Il m’a coupé le souffle et certains passages sont d’un réalisme saisissant. Ce livre est une pépite d’or que je vous recommande vivement ! Un vrai électrochoc !

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