Dieu n’habite pas la Havane

Fiche identité

  • Titre du livre: Dieu n’habite pas la Havane
  • Auteur: Yasmina Khadra
  • Nombre de pages: 312
  • Édition: Julliard
  • Année de publication: 2016

Résumé

Juan Del Monte, alias Don Fuego, est licencié du Buena Vista à la suite de son rachat par un investisseur étranger. Lui qui ne vivait que pour la musique et la scène se retrouve démuni. Sa rencontre avec Mayensi va bousculer sa vie.

Avis          

Dans ce contexte politique où Cuba est sous les feux des projecteurs suite à la mort de Fidel Castro, j’ai eu envie de lire un roman qui se déroule dans ce pays.
Il s’agit ici de l’histoire de Juan Del Monte, alias Don Fuego, pour qui la musique est son moteur dans la vie. Son univers bascule lorsque sa carrière au Bu
ena Vista s’arrête brusquement et qu’au cours de son quotidien désoeuvré, il croise la route de Mayensi, une jeune fille errante qu’il recueille dans sa famille.
Je ne vais pas vous faire un dessin puisque le récit est cousu de fil blanc. Les personnages sont superficiels, plats, sans grande consistance et peu attachants. Don Fuego est un homme d’une soixantaine d’années narcissique et égoïste  qui ne rêve que d’une chose : être célèbre et continuer sa carrière musicale. Mayensi est fuyante, troublante et parle peu.
Je n’ai pas réussi à sentir la passion tant décrite par l’auteur ; au contraire il y a un débordement de bons sentiments qui m’a agacé et refroidi. Le rythme est lent et on ne sait pas bien où l’on va jusqu’au retournement de situation rocambolesque qui m’a paru peu crédible et incohérente. L’intrigue est bien trop simplette, enfantine et mièvre. Je ne connaissais pas Yasmina Khadra sous cet angle là car d’habitude il aborde des sujets plus profonds et sociaux. Là je suis déçue : cela ressemble un peu à du Coelho, avec disséminés ici et là, des citations sur l’optimisme, la beauté de la vie etc. On croirait presque lire un livre de développement personnel.
C’est dommage pourtant le style d’écriture est agréable, fluide et cet ouvrage se lit facilement.
Je pense que c’est le livre le moins intéressant de Yasmina Khadra et Dieu seul sait à quel point ça me peine d’écrire cette phrase. Si vous découvrez cet auteur grâce à ce livre et que vous êtes déçu, je vous recommande de ne pas vous arrêter là et de tenter ces autres romans, plus magiques, plus intéressants et avec des sujets d’actualité qu’il traite avec une sensibilité unique.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: A quoi rêvent les loupsCe que le jour doit à la nuitKhalilL’attentatLes agneaux du seigneurLes hirondelles de KaboulLes sirènes de Bagdad

Le terroriste noir

Fiche identité

  • Titre du livre: Le terroriste noir
  • Auteur: Tierno Monénembo
  • Nombre de pages: 215
  • Édition: Points
  • Année de publication: 2012

Résumé

Cette histoire se déroule au cours de la Seconde guerre mondiale. Addi Bâ, un soldat guinéen, grièvement blessé, est secouru par les habitants de Romaincourt, un petit village des Vosges. Sa présence va changer le quotidien des habitants de ce hameau.

Avis    

C’est par l’intermédiaire d’un magazine lu dans un train que j’ai, pour la première fois, entendu parler de cet ouvrage. La curiosité aidant, je me suis dit que cela pourrait être une expérience intéressante et nouvelle, d’autant plus qu’aucun auteur guinéen n’est jamais entré dans ma liste de lecture.
Mais je reste très déçue malgré un thème intéressant. Je trouve que cette histoire a été très mal racontée : dès les premières lignes, je me suis sentie déboussolée par ce ton familier, un peu désordonné et ces paragraphes sans queue ni tête. Ce n’est qu’au fur et à mesure des pages que j’ai compris qu’il s’agissait des souvenirs d’une vieille dame de Romaincourt, un patelin perdu dans les Vosges : Addi Bâ, un soldat africain rescapé des batailles dans les Ardennes lors de la Seconde guerre mondiale, y trouve refuge et va apporter un changement au quotidien morose des villageois qui sont déjà fortement éprouvés par la guerre.
Mais les personnages et les situations décrites me semblent trop conventionnels et superficiels : la querelle qui oppose deux familles depuis plusieurs générations, la solidarité et l’amitié qui se noue autour d’Addi Bâ et qui par conséquent rapproche petit à petit les gens, son engagement exemplaire dans la Résistance, ses multiples conquêtes féminines etc. Je dirais même que certaines situations m’ont semblé complètement irréalistes mais bon, n’entrons pas dans la polémique !
Addi Bâ lui ne m’a pas paru attachant et je n’ai pas senti ce « fameux charme » que la narratrice s’est acharnée à décrire.
J’insiste encore sur la qualité médiocre du style d’écriture, qui a vraiment nuit à ma lecture. Je cite notamment le patois des Vosges disséminé ici et là, les paragraphes décousus, ces allusions qui révèlent en quelques mots en plein milieu du livre toute l’intrigue etc.
Bref, un gros flop pour moi : beaucoup de bruit pour rien dans les médias et à éviter si possible!