L’autre moitié du soleil

Fiche identité

  • Titre du livre : L’autre moitié du soleil
  • Auteur : Chimamanda Ngozi Adichie
  • Nombre de pages : 672
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 2006

Résumé

Cette histoire se déroule au Nigéria, dans les années 1960. Les deux jumelles, Olanna et Kainene sont promises à un avenir radieux après leurs études supérieures. Olanna rejoint l’enseignement tandis que Kainene reprend les rênes de l’entreprise familiale. Mais au loin plane l’ombre des dissensions ethniques qui vont entraîner la création du Biafra. 

Avis  

C’est le second livre que je lis de cet auteur, mais je suis toujours autant fascinée par sa plume. J’ai adoré cette histoire et c’est avec une pointe de tristesse, de regret et de nostalgie que je quitte cet ouvrage incroyable.
L’histoire démarre doucement par plusieurs personnages : Ugwu, un jeune garçon qui deviendra le boy d’un professeur d’université ; Olanna qui rejoint aussi l’enseignement à l’université ; Kainene, sa soeur jumelle, qui reprend la direction des entreprises de son père ; Richard, un Britannique expatrié au Nigéria ; Odenigbo, un enseignant engagé, idéaliste et révolutionnaire.
Pendant plusieurs chapitres, on va s’insérer dans leur quotidien, dans leur vie ponctuée de petits drames quotidiens. Tout se passe relativement bien, et on aime cette vie presque paisible jusqu’au drame politique. Lorsqu’une ethnie décide de massacrer une autre, c’est le pays qui se divise, ici, avec une scission d’une partie du Nigeria qui devient le Biafra. La vie devient de plus en plus compliquée : ce qui était auparavant un acquis pour un groupe d’intellectuels nigérians comme manger à sa faim, dormir en paix ou débattre de divers sujets chez un collègue, devient un luxe. On découvre les conditions atroces de cette guerre ethnique : la fuite des populations, la malnutrition sévère des enfants, les adolescents et les enfants enrôlés de force comme soldats, le quotidien anxiogène à cause des bombardements aériens inopinés, le massacre des Ibos, la faim qui ronge le ventre et qui tue. Pendant toute la lecture, j’étais suspendue à la vie de tous ces personnages qui voient leur vie basculer du jour au lendemain. Comment survit-on à ces horreurs ? Comment se relève-t-on quand on a vécu des choses innommables ?
Ce livre est dense, avec un style d’écriture riche, limpide et fluide. Les personnages sont attachants, et on n’a qu’une envie, rester encore avec eux. Il y a des moments intenses et durs dans ce livre où il faut de temps en temps le poser, prendre un bol d’air frais et être reconnaissant d’être, pour le moment, dans un pays apaisé. La fin m’a brisé le coeur. Je ne peux rien vous dire, mais cette fin est une des plus dures que j’ai vécues, car elle laisse beaucoup de questions sans réponse.
Pour conclure, un livre envoûtant que je vous recommande de toute urgence ! 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Americanah 

Le jumeau

Fiche identité

  • Titre du livre : Le jumeau
  • Auteur : Jean-Pierre Haga
  • Nombre de pages : 190
  • Édition : Les Editions du Net
  • Année de publication : 2019

Résumé

Cette histoire raconte l’histoire d’un jeune garçon abandonné à la naissance. 

Avis  

Trouver des auteurs de mon pays d’origine n’est pas facile, car il n’y a pas beaucoup d’écrivains, ou aussi, parce que je n’en connais pas beaucoup. Ce livre m’a été recommandé par un membre de ma famille et je la remercie pour cette découverte.
L’auteur aborde ici plusieurs sujets qui ont trait à la culture malgache, que ce soit le poids des traditions comme l’abandon des jumeaux à la naissance ; le folklore local comme les êtres mystérieux appelés « kalanoro » ou les crocodiles qui sont considérés comme des ancêtres ; les guérisseurs qui font office de médecins dans la brousse ou les sorcières qui fabriquent des sorts maléfiques. Mais le principal sujet ici est le vol de bétails par les « dahalo ». Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une horde de bandits (oui, au XXIème siècle, cela existe encore !) qui volent des troupeaux de zébus pour les revendre ensuite. Ils sont bien organisés, armés et violents avec la population locale qui doit garder le silence sous peine de représailles.
Derrière ce trafic se cache, selon l’auteur, non seulement des malfrats de seconde zone, mais aussi des trafiquants issus de la haute sphère politique et économiques, qui exportent la viande.
Tous les sujets sont intéressants, d’autant plus pour moi qui connaît bien le pays, mais hélas, je trouve qu’ils sont abordés de manière superficielle. L’auteur aurait pu développer et approfondir tellement de thèmes et tellement de personnages. Il aurait pu donner plus de densité, plus de sentiments et d’émotions à chacun des personnages pour les rendre plus attachants. Par exemple, la mère qui abandonne son enfant, que ressent-elle ? Comment ce choix la hante-t-elle ? De même, le gendarme alcoolique, il aurait pu faire un personnage plus élaboré. Pour Fano, le garçon abandonné, même constat : quand il était au milieu des bandits, que ressentait-il ? Avait-il peur ? Était-il excité ? Tous ces petits détails manquent pour faire un magnifique récit.
Le style d’écriture est agréable, fluide et léger. Le livre se lit vite. Pour conclure, c’est une découverte qui reste quand même intéressante !