Née de la côte d’Adam

Fiche identité

  • Titre du livre: Née de la côte d’Adam
  • Auteur: Nurrudin Farah
  • Nombre de pages: 220
  • Édition: Hatier
  • Année de publication: 1970

Résumé

Ebla, une jeune adolescente somalienne,  quitte son campement pour échapper à un mariage arrangé par son grand-père. Mais saura-t-elle survivre dans la jungle des villes ?

Avis    

J’ai retrouvé ce livre en fouillant dans le débarras de la maison. Je l’avais déjà lu il y a plusieurs années mais il ne me restait plus que des bribes. Mon avis a sûrement évolué et je regrette presque de mettre cette note.
L’idée de l’auteur était excellente: à travers Ebla, il souhaitait critiquer l’asservissement des femmes somaliennes, leur statut inférieur (elles étaient considérées comme venant d’une côte fêlée d’Adam) et leur absence totale de droits. Mais au bout de quelques pages, j’étais réellement déçue : les dialogues sont totalement vides, superficiels et presque inutiles. Ils apparaissent sans aucune cohérence d’ensemble et se limitent à deux ou trois malheureux mots d’une syllabe. Le style d’écriture est vraiment moyen, notamment les descriptions.
Quant à Ebla, si au début elle semblait attachante, au fur et à mesure elle m’a profondément agacé. Je n’ai pas compris son comportement : quitter une prison pour entrer dans une autre, s’accrocher au mariage à tout prix, suivre les choix des autres au lieu de développer son propre point de vue…D’un côté, la vision de l’auteur est assez réaliste car, au final, Ebla est une paysanne illettrée tentant tant bien que mal de trouver sa place. Les personnages secondaires qui gravitaient autour d’elle m’ont paru creux et caricaturaux. Pour résumer, beaucoup de petits détails m’ont dérangé : ils se  sont accumulés ce qui explique cette note insatisfaisante !

Ce que le jour doit à la nuit

Fiche identité

  • Titre du livre: Ce que le jour doit à la nuit
  • Auteur:  Yasmina Khadra
  • Nombre de pages: 405
  • Édition: Julliard
  • Année de publication: 2008

Résumé

Cette histoire a lieu en Algérie entre les années 30 et 60. Après que le champ de son père soit ravagé par un incendie, Younès et sa famille migrent à Oran, dans un quartier très pauvre nommé Jenane Jato. Son père, conscient de sa pauvreté et de son incapacité à élever correctement son unique fils, décide de le confier à son frère, un riche pharmacien bien intégré à la communauté française.
C’est ainsi que Younès, partagera une adolescence idyllique en compagnies de jeunes colons. Mais cette existence paisible disparaîtra petit à petit, notamment à cause de la révolution algérienne.

Avis    

J’aime beaucoup cet auteur et quand j’ai vu traîner cet ouvrage presque neuf sur les étagères de la bibliothèque, je n’ai pas pu résister. C’est un livre qui est très différent des autres écrits de Yasmina Khadra: on retrouve moins la contestation des injustices et beaucoup plus des thèmes classiques comme  un amour impossible, l’amitié qui se rompra à cause des circonstances de la vie, les souvenirs d’enfance, la nostalgie d’une époque à jamais révolue…
L’auteur utilise un ton très poétique et très agréable pour décrire les paysages d’Oran et de Rio Salado, les états d’âmes de Younès, la vie paisible des colons à cette époque là, l’amitié qui liera les quatre garçons, l’amour violent que Younès aura pour Emilie…On est vite entraîné dans cet univers, et on s’imagine aisément  traîner sur une terrasse en buvant un jus de citron glacé tout en admirant les vignes. L’auteur met l’accent sur la vie des Français et ne développe pas beaucoup les conditions de vie difficile des Arabes. Néanmoins, on sait qu’ils seront exploités et battus par certains propriétaires, réduit à la misère et à la pauvreté dans la plupart des cas.
La psychologie du personnage principal est extrêmement bien faite: c’est un héros ordinaire, qui se bat avec ses propres contradictions, qui est partagé entre deux cultures qu’il aime profondément, qui fera des choix difficiles en espérant que c’est le meilleur. Malgré l’absurdité de son comportement et de ses décisions, je n’ai pas réussi à l’en vouloir ni à le détester. Peut-être parce qu’on aurait fait la même chose à sa place, peut-être parce qu’on préfère la place du milieu avec ses compromis et ces concessions plutôt que la violence et la haine.
Je ne mettrais pas la note maximum malgré ce commentaire élogieux car j’ai trouvé le livre un peu court. J’aurai aimé connaître sa vie d’adulte et son cheminement après la révolution de 1962.