Fiche identité
- Titre du livre : Samedi
- Auteur : Ian McEwan
- Nombre de pages : 384
- Édition : Gallimard
- Année de publication : 2005
Résumé
Pour Henry Perowne, neurochirurgien et heureux citoyen londonien, ce samedi devait être un jour ordinaire. Mais un banal accrochage va bousculer ses principes.
Avis
Ce livre est un exercice de haute voltige compte tenu du sujet. Tout le long de cette journée du samedi, nous allons suivre toutes les activités de la journée d’Henry Perowne, citoyen lambda londonien. Toutes ses activités sont détaillées, décrites et passées au peigne fin, depuis la partie de squash avec un collègue de bureau, sa visite à sa mère atteinte d’Alzheimer et jusqu’à sa préparation du dîner du soir.
Nous suivons ainsi toutes les pensées qui se bousculent dans sa tête : on passe ainsi de réflexions politiques sur la guerre en Irak à un flux de souvenirs pour ensuite revenir sur des sujets terre à terre comme la cuisson d’une matelote de poisson ou une opération du cerveau.
Si c’était un autre auteur qui écrivait moins bien, j’aurai abandonné cette lecture, mais malgré un rythme un peu lent, il a une manière de raconter qui captive quand même le lecteur et le pousse à continuer. C’est assez paradoxal ce que je dis, mais on arrive à s’intéresser à Henry Perowne même s’il ne vit pas des choses intéressantes.
L’auteur fait réfléchir le lecteur sur sa façon de voir les choses, de considérer un événement politique sous plusieurs angles notamment la guerre en Irak. Faut-il intervenir ? Il y a les arguments « pour » qui tiennent la route et les arguments « contre » qui sont tout aussi cohérents.
J’ai aussi bien aimé cette citation : « Récemment, un dimanche soir, Théo a forgé un aphorisme : « Plus on pense grand, plus tout à l’air glauque. » Sommé de développer, il a expliqué : « Quand on se focalise sur les grands problèmes, la situation politique, le réchauffement de la planète, la pauvreté dans le monde, tout parait vraiment épouvantable, sans aucune amélioration en vue, aucun espoir auquel se raccrocher. Alors que si je change d’échelle, si je pense aux petites choses de la vie – comme la fille que je viens de rencontrer, la chanson que je prépare avec Chas ou la perspective de faire du snowboard le mois prochain, tout s’éclaircit. Telle sera donc ma devise : voir les choses en petit. »
Sommes-nous tous comme Théo et aussi Henry ? Je pense que la plupart du temps, nous sommes des égoïstes qui préférons notre confortable quotidien plutôt qu’aller s’engager dans une cause humanitaire. Est-ce un tort ? Je ne suis pas en mesure de juger.
Le style d’écriture est riche, fouillé et élégant, mais sans son talent de conteur, je n’y serai pas arrivé au bout. Un livre dérangeant et original qui ravira certains lecteurs !
Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Amsterdam – Dans une coque de noix – Expiation – Les chiens noirs – L’intérêt de l’enfant – Sur la plage de Chesil