Les rivières pourpres

Fiche identité

  • Titre du livre : Les rivières pourpres
  • Auteur : Jean-Christophe Grangé
  • Nombre de pages : 410
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1997

Résumé

Après une bavure sur une intervention policière, Pierre Niémans est envoyé dans la vallée de Guernon pour enquêter sur un meurtre particulièrement violent.

Avis    

Ce livre démarre sur les chapeaux de roues. Jusqu’à la fin, le lecteur sera tenu en haleine par cette enquête qui va dans des méandres horribles et mystérieux.
Un cadavre affreusement mutilé est découvert au bord d’une cascade, dans une pose savamment étudiée. D’autres meurtres s’enchaînent, tous avec une certaine théâtralité et une cruauté absurde. Alors que la plupart des enquêteurs penchent pour la thèse du serial killer, 
Pierre Niémans est persuadé qu’il s’agit d’une énigme plus complexe, dont le mobile pourrait être la vengeance.
Les deux policiers qui mènent l’enquête ont des méthodes peu orthodoxes. Ce sont des loups solitaires qui suivent leur flair plus que les procédures. 

Le dénouement est assez surprenant, mais tient quand même la route.
Le style d’écriture est simple, fluide et agréable. Les événements s’enchaînent à un rythme endiablé, avec beaucoup de rebondissements. Néanmoins, j’étais parfois gênée par les termes utilisés pour décrire Karim Abdouf qui sont à la limite du racisme. 
Pour conclure, un thriller haletant et captivant !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Le concile de pierre 

Ce qui a dévoré nos coeurs

Fiche identité

  • Titre du livre : Ce qui a dévoré nos cœurs
  • Auteur : Louise Erdrich
  • Nombre de pages : 300
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 2005

Résumé

Faye vit avec sa mère dans une petite bourgade du New Hampshire. Leur quotidien est triste, rythmé par leur travail commun qui consiste à faire l’inventaire d’une maison lors du décès des propriétaires. Un jour, lors d’un inventaire, elle retrouve un tambour amérindien qui a une valeur inestimable. 

Avis    

C’est le titre de ce roman qui m’a attiré, ainsi que cette couverture chatoyante. J’ai découvert un récit particulier dont le fil conducteur est un tambour amérindien.
Le livre commence par l’histoire de Faye, qui nous raconte son quotidien. On sent qu’une ombre pèse sur sa vie, qu’un secret existe qui l’empêche d’être heureuse. Cette première partie est assez longue, et honnêtement, je commençais à sentir une lassitude dans cette lecture jusqu’à ce qu’on arrive à la deuxième partie du livre, début de la genèse du tambour.
Le lecteur bascule dans un récit coloré, original qui raconte la vie d’une famille amérindienne : une histoire d’amour qui tourne mal, un homme en proie à la déchéance à cause de l’alcool, un tambour magique censé connecter les vivants et les esprits pour les soigner, etc. J’ai adoré cette partie sur les traditions ancestrales, les us et coutumes ainsi que la magie un peu mystique véhiculée par le tambour.
La troisième partie, plus contemporaine, raconte la tragédie vécue par Ira, une mère célibataire dans une réserve indienne. On découvre ici leur dur quotidien, des vies minées par la pauvreté chronique, le froid, la solitude et la faim.
Le style d’écriture est riche, poétique et agréable. À chaque changement de personnage, le ton change vraiment, ce qui donne un réalisme saisissant lorsqu’on lit cet ouvrage. Pour aimer ce livre, il faut accepter le mystère, l’insaisissable et la magie…
Voici deux passages qui m’ont profondément touché. La première est la rencontre avec un loup : « And the wolf answered, not in words, but with a continuation of that stare. We live because we live. He did not ask questions. He did not give reasons. And I understood him then. The wolves accept the life they are given. They do not look around them and wish for a different life, or shorten their lives resenting the humans, or even fear them anymore than is appropriate. They are efficient. They deal with what they encounter and then go on. Minute by minute. One day to the next… »
Et la seconde est la conclusion de Faye sur la nature même de la vie : « Life will break you. Nobody can protect you from that, and being alone won’t either, for solitude will also break you with its yearning. You have to love. You have to feel. It is the reason you are here on earth. You have to risk your heart. You are here to be swallowed up. And when it happens that you are broken, or betrayed, or left, or hurt, or death brushes too near, let yourself sit by an apple tree and listen to the apples falling all around you in heaps, wasting their sweetness. Tell yourself that you tasted as many as you could. »