Mémoire de mes putains tristes

Fiche identité

  • Titre du livre : Mémoire de mes putains tristes 
  • Auteur : Gabriel Garcia Marquez
  • Nombre de pages : 128
  • Édition : Grasset
  • Année de publication : 2004

Résumé

Le jour de ses quatre-vingt dix ans, le narrateur voulait s’offrir une nuit d’amour avec une jeune vierge. Mais…

Avis     

Il y a parfois une chose étonnante quand on lit un livre. Que l’on veuille ou non, le hasard joue un rôle incroyable. Quelques semaines après avoir terminé un livre de Kawabata, me voici en train de lire ce court roman : et là, stupeur, je découvre qu’il est fortement inspiré des Belles endormies.
Cette histoire raconte une passion dévorante qui ronge un vieillard de quatre-vingt dix ans pour une adolescente de quatorze ans. Au début de l’histoire, il demande à la patronne d’une maison close de lui trouver une jeune vierge pour fêter son anniversaire. Mais, cette nuit d’amour qu’il espérait tant ne se réalise pas tant il est fasciné par cette jeune fille endormie à ses côtés. Il en tombe éperdument amoureux.
Le sujet est assez épineux, mais l’auteur, grâce à son talent, a réussi à transformer ce récit en une nouvelle colorée, drôle et attachante. Honnêtement, il n’y a rien de pervers dans cette histoire d’amour platonique, presque unilatéral, car on ne connaît que les émotions et les sentiments de ce vieil homme.
Le style d’écriture est riche, vif et agréable. C’est un livre qui invite à l’audace quel que soit l’âge, à vivre sa vie pleinement sans faire attention aux regards des autres. Qui a dit qu’on ne pouvait plus aimer une fois un certain âge dépassé ? Qui a dit qu’on ne pouvait plus rêver ? Tout est possible, tout est toujours possible. 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Cent ans de solitudeChronique d’une mort annoncée – L’amour aux temps du choléra

Cent ans de solitude

Fiche identité

  • Titre du livre : Cent ans de solitude 
  • Auteur : Gabriel Garcia Marquez
  • Nombre de pages : 460
  • Édition : Seuil
  • Année de publication : 1967

Résumé

Cette histoire se déroule dans le village de Macondo, un hameau retiré où vit la famille Buendia. Au fur et à mesure que le temps passe, ce clan familial s’agrandit, mais décline progressivement. 

Avis     

Après plusieurs semaines de lecture, je suis contente d’avoir enfin réussi ce défi qui m’attendait depuis plusieurs années. Je ressors un peu hébétée de ce livre riche, foisonnant, mystérieux et complexe.
C’est un roman qui réussit l’exercice difficile de mélanger tous les genres et tous les sujets avec beaucoup d’humour. On va découvrir comme thèmes principaux : le déclin d’une famille, la politique, la guerre civile qui oppose les conservateurs et les libéraux, les passions amoureuses, les luttes sociales des ouvriers qui travaillent pour les compagnies de plantations de bananes, l’impact des progrès techniques sur le hameau isolé de Macondo.
Le cœur de cette histoire est la famille Buendia que le lecteur suivra sur plusieurs générations. Mais le plus complexe est qu’ils portent tous le même nom, soit Aureliano Buendia ou José Arcadio pour les hommes, soit Amaranta ou Remedios pour les femmes. En plus, avec tous ces noms identiques et la chronologie un peu floue, on finit par s’emmêler les pinceaux. Ce n’est pas bien grave, c’est même original et drôle, car comme le dit si bien Ursula, l’histoire de famille se répète, se mélange et fait une boucle à l’infini.
Au moment où s’y attend le moins, l’auteur va introduire des éléments magiques, fantastiques, mais ça semble si naturel dans ce roman que ça ne m’a pas choqué. Par exemple, un jeune ouvrier qui est toujours entouré de papillons jaunes ; des maladies étranges comme la peste du sommeil ; des fantômes qui côtoient les vivants et qui sont plus vivants que les vivants eux-mêmes ; des personnages avec des durées de vie très longue ; des fourmis rouges qui envahissent la maison, etc.
Le style d’écriture est riche et complexe. C’est une lecture exigeante qui nécessite une certaine disponibilité d’esprit. Pour savourer ce livre, il faut se laisser emporter dans ce tourbillon sans penser à la logique ni à la rationalité. Tout n’est que sensation, sentiment, émotion, instantané, magie et féerie. Il y a des passages mémorables, notamment la diatribe de Fernanda lors de la pluie (pas de point, mais une succession de virgules pendant plusieurs pages).
Pour conclure, ce fut une lecture hors des sentiers battus pour moi, un souvenir que je chérirai même si je n’ai pas mis le cinquième cœur. 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Chronique d’une mort annoncéeL’amour aux temps du choléra  – Mémoire de mes putains tristes