Souvenirs de la maison des morts

Fiche identité

  • Titre du livre: Souvenirs de la maison des morts 
  • Auteur: Fédor Dostoïevski 
  • Nombre de pages: 512
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1861

Résumé

Ce livre est le témoignage de Dostoïevski, condamné dans un bagne en Sibérie car il fréquentait un cercle libéral, accusé de complot contre le pouvoir en place. 

Avis     

Pour comprendre l’œuvre de Dostoïevski, ce livre est incontournable.  Faut-il le lire avant ou après ces principaux romans ? Je ne sais pas.
Lire ce livre, c’est découvrir la dureté du système pénitentiaire russe, qui débutait déjà les déportations en Sibérie bien avant le communisme.
Dostoïevski raconte sa réclusion, sa vie à côté de toutes sortes de criminels. Enfermé avec une centaine d’hommes dans une pièce étroite, une promiscuité quotidienne sans la moindre possibilité de s’isoler, des travaux manuels harassants, une maigre pitance composée généralement de soupe aux choux, voilà son quotidien cauchemardesque pendant plusieurs années.
Certains passages donnent froid dans le dos : les coups de fouets administrés aux prisonniers pour diverses raisons, parfois fallacieuses ; l’absolutisme qui règne au sein des administrateurs pénitentiaires ;  les rivalités au niveau des forçats notamment entre les nobles et les gens du peuple, les quotidiens d’hygiène dans l’hôpital etc.
L’auteur pose énormément de questions dans ce livre : traiter des hommes ainsi les rend-il meilleurs par la suite ? Quelle vertu peuvent-ils trouver à être humiliés comme des bêtes tous les jours ? Pourquoi continuer à enchaîner un malade agonisant sur son lit alors qu’il n’a aucune possibilité de fuir ? De même, un homme qui disposerait d’autant de pouvoirs sur d’autres êtres humains ne deviendra-t-il pas forcément mauvais et pervers comme le major ?
L’auteur essaie de comprendre le caractère de certains prisonniers, raconte de menus anecdotes pour illustrer l’atmosphère du bagne. Il a un regard plein de lucidité, sans sombrer dans l’amertume.
Le style d’écriture est agréable, riche en descriptions. Il y a plusieurs personnages avec des noms assez proches. J’ai souvent eu du mal à les distinguer et à les retenir.
Ce livre, méconnu à mes yeux, est un témoignage à découvrir. Il éclaire aussi sur toutes les facettes de ces principaux chefs-d’œuvre !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Carnets du sous-sol – Crime et châtiment – Le joueur – Les frères Karamazov – L’idiot

Une plaisanterie et autres nouvelles

Fiche identité

  • Titre du livre: Une plaisanterie et autres nouvelles 
  • Auteur: Anton Tchekhov
  • Nombre de pages: 151
  • Édition: Payot et Rivages
  • Année de publication: 1886

Résumé

Ce livre est un ensemble de six nouvelles de l’auteur russe Anton Tchekhov.

Avis     

Ces nouvelles de Tchekhov furent une pause agréable après une lecture de plus de mille pages.
J’aime cet auteur pour la beauté de son style : il a un don pour nous emmener en quelques mots dans le cœur de sa nouvelle. Chacune d’elle est unique en son genre avec un mélange de tristesse, de rêverie, de nostalgie et de regret. La seule nouvelle différente est celle intitulée « L’allumette suédoise » car elle a un côté policier.
Lire Tchekhov, c’est comme admirer un magnifique coucher de soleil : c’est beau, mais d’une beauté indescriptible où il est impossible de décrire chaque nuance de couleur, chaque minute qui passe. Chaque nouvelle se savoure, avec ces petits détails qui font toute la différence avec une histoire banale.
Deux nouvelles m’ont touché. Dans « La plaisanterie », Nadia croit entendre son compagnon de jeu lui murmurer « Je vous aime » lors d’une descente en luge.  Mais est-ce bien lui ou juste le vent qui résonne dans ses oreilles ?  La nouvelle dont le titre est « Le baiser » est aussi splendide : un officier un peu gauche et timide reçoit par inadvertance un baiser dans une fête. Ce court moment aura pourtant une influence sur le cours de sa vie.
Hélas, ce recueil est bien court, trop même. A peine commencée, me voici déjà arrivée au bout du livre après quelques heures de lecture. J’aurai aimé un livre plus dense, avec plus de nouvelles.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Bagatelles quotidiennes et autres nouvelles – La dame au petit chien et autres nouvelles