Onze histoires de solitude

Fiche identité

  • Titre du livre: Onze histoires de solitude
  • Auteur: Richard Yates
  • Nombre de pages: 378
  • Édition: Robert Laffont
  • Année de publication: 1962

Résumé

Ce livre est un recueil de onze nouvelles sur le thème de la solitude.

Avis          

Si vous vous sentez déprimé, conseil d’ami posez ce livre où vous l’avez pris.
Le principal thème de ces nouvelles est celui de la solitude, sous différentes formes, que ce soit au travail, dans un couple ou bien à cause d’une maladie.
Paradoxalement, les personnages ne sont jamais seuls mais leur vision des choses et leur attitude, parfois leurs maladresses, les coupent de leurs semblables : un élève qui n’arrive pas à s’intégrer dans sa nouvelle classe ; un couple qui va bientôt se marier mais déjà les premières incompréhensions apparaissent ; un homme licencié de son travail ; une femme qui rend visite à son mari tuberculeux à l’hôpital ; un soldat travailleur mais peu aimé par sa hiérarchie ou ses collaborateurs etc.
Chacun des récits a un accent mélancolique et désenchanté. C’est la « vraie » vie, avec son lot de déceptions, de monotonie et de désillusions. Les protagonistes sont au premier abord ordinaires – ici pas de problème d’alcoolisme ou de drogue – jusqu’au moment où arrive la faille qui dévoile la fragilité, l’incompréhension et le gouffre qui le sépare de ses semblables.
Certains des protagonistes semblent passer à côté de leur vie, non pas par choix mais comme si la fatalité les dirigeait.
Le style d’écriture est sensible et doux mais parfois un peu trop plat à mon goût. L’auteur restitue pourtant bien l’ambiance de l’Amérique de l’après-guerre.
Ce livre m’a laissé un arrière-goût amer et explique cette note très moyenne. Avec la chanson « The sound of silence » de Simon & Garfunkel en fond, il y a de quoi sombrer dans la déprime. Pour conclure, je le recommande pour les amateurs de nouvelles et de littérature américaine, mais si vous avez le blues, mieux vaut éviter cette lecture !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Easter parade

Invisible

Fiche identité

  • Titre du livre: Invisible
  • Auteur: Paul Auster
  • Nombre de pages: 312
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 2009

Résumé

Un jeune étudiant, Adam Walker, fait la connaissance d’un couple énigmatique lors d’une soirée. Cette rencontre va déclencher un drame qui va bouleverser à jamais son existence.

Avis          

La première impression que j’ai eu en terminant cet ouvrage est l’exaspération, comme si l’auteur a joué avec mes nerfs pendant deux jours.
La première scène du livre semble banale mais, par je ne sais quel procédé, il m’a happé et entraîné dans ce bouquin, comme si j’étais prise dans un violent tourbillon. Plus je lisais, plus j’avais envie d’en savoir plus, de découvrir les secrets, de démasquer les mensonges et de connaître le dénouement.
L’année 1967 a marqué à jamais Adam Walker, et c’est cet événement qui sera le fil d’Ariane du récit car c’est dans un labyrinthe que nous emmène l’auteur. Ce livre se balade sur plusieurs époques et adopte plusieurs styles de narration qui s’emboîtent merveilleusement bien: il commence par la narration à la 1ère personne, puis bascule sur l’usage du « tu » (comme dans Chronique d’hiver) pour ensuite aboutir à un récit à la troisième personne et un journal intime. Que s’est-il passé ? Je vous laisse le soin de le découvrir vous-même.
J’affectionne beaucoup le style d’écriture de cet auteur qu je trouve agréable, fluide et d’une rare sensibilité. Il a un très bon talent de conteur et est capable de nous captiver jusqu’à la dernière page.
Cette note moyenne s’explique surtout par la frustration que j’ai éprouvé à la fin du livre : certaines questions resteront sans réponse, certains secrets à jamais enfouis et la frontière entre la vérité et le mensonge demeurera floue à jamais. J’aurai aimé une fin différente et j’ai ressenti un arrière-goût amer en refermant ce livre.
Pour conclure, voici ce que j’ai pu retiré de cette lecture : on ne peut pas tout savoir, on ne peut pas anticiper les réactions des gens car on ne connaît ni leur degré de sensibilité ni ce qui les motive vraiment ni leur passé ni leurs désirs secrets. Au fond, nous sommes des énigmes, mêmes pour nous-mêmes.
A lire ? Oui, pourquoi pas ?

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Chronique d’hiverLe livre des illusionsLéviathanL’invention de la solitude Moon Palace – Trilogie new-yorkaise