La chorale des maîtres bouchers

Fiche identité

  • Titre du livre : La chorale des maîtres bouchers 
  • Auteur : Louise Erdrich
  • Nombre de pages : 568
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 2003 

Résumé

De retour du front, Fidelis Waldvogel, un soldat allemand tente sa chance en Amérique. Il s’arrête à Argus, dans le Dakota du Nord, et ouvre une boucherie, grâce au savoir-faire qu’il a acquis dans sa famille. 

Avis  

Après une longue absence, je reviens sur ce blog. J’ai affronté récemment des événements personnels compliqués, mais j’essaie doucement de m’en remettre. Le retour à la lecture marque une étape importante dans le chemin de la guérison.
C’est le deuxième livre que je lis de cet auteur, et honnêtement, j’aime beaucoup sa façon d’écrire. Cette histoire se concentre principalement sur la vie d’une bourgade paisible, Argus, perdue quelque part dans le Dakota du Nord pendant une longue période qui va de la fin de la Première Guerre mondiale jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. On y suit de nombreux personnages : la famille Waldvogel, des Allemands qui ont émigré aux Etats-Unis après la guerre ; Delphine et son compagnon Cyprien, un couple d’acrobates qui revient dans la ville natale de Delphine ; Roy l’alcoolique du village ; Clarisse la jolie croque-mort qui cache bien des secrets. Pendant plusieurs pages, nous allons partager leurs vies, leurs peines, leurs chagrins ainsi que leurs bonheurs. Il y a des passages qui m’ont fendu le coeur, comme le décès d’Eva ou l’amour inconditionnel de Delphine pour son père alcoolique.
Il y a tellement de choses à dire sur ce livre, mais j’étais emportée dans leurs vies, ce qui m’a permis de tenir le cap dans la mienne malgré les épreuves. Ces vies ordinaires, parsemées ici et là de tragédies personnelles, m’ont montré que tout est éphémère, fragile et précieux.
Le style d’écriture est riche, soutenu et agréable. Pour lire ce livre, il faut prendre son temps pour savourer chaque ligne, car certaines parties sont assez sombres mais touchantes. Beaucoup de sujets sont abordés comme l’exil, la famille, le deuil, la maladie, l’alcoolisme, le massacre de Wounded Knee. Des questions restent sans réponse : la disparition de Clarisse, la cause du décès de la famille Chavers dans la cave, etc.
Pour conclure, un livre dense qui exige du temps, mais qui mérite le détour !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Ce qui a dévoré nos coeurs 

Sur la route

Fiche identité

  • Titre du livre : Sur la route
  • Auteur : Jack Kerouac
  • Nombre de pages : 436
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 1957

Résumé

Jack nous raconte plusieurs voyages qu’il a effectué pour traverser les Etats-Unis d’Est en Ouest. 

Avis     

Après avoir longtemps décalé ce projet, j’ai enfin découvert ce livre culte des road trip américains. C’est étonnant ce que je vais dire, mais je pense que ce livre ne laisse pas indifférent : soit on aime, soit on n’aime pas. Pour ma part, après une lecture morose, j’ai trouvé dans ce livre une bouffée d’oxygène et de folie qui me manquait. Quand je le lisais, je me voyais aussi sur ces routes américaines, à traverser le pays d’Est en Ouest et vice-versa.
Ces road trip n’ont pas l’aspect idyllique qu’on verrait sur les réseaux sociaux. Au contraire, c’est un voyage hasardeux, avec peu de moyens financiers, des heures à faire du stop, des journées sans se laver, des nuits sur des bancs de gare ou dans la benne d’un camion, des repas au petit bonheur la chance. Quand ils auront enfin un véhicule, le narrateur grappille le peu de dollars qu’il trouve pour se nourrir, remplir sa voiture d’essence et dépenser ce qu’il reste en alcools et drogues.
Ce livre est aussi une histoire d’amitié entre Jack Kerouac et Neal Cassidy. Ce personnage est juste le plus déjanté, le plus fou que j’ai croisé dans mes lectures. Tout en lui est unique, que ce soit sa façon de penser, de se comporter ou de conduire (Oh mon Dieu ! Je n’aurais jamais été capable de monter dans cette voiture !).
Si on cherchait un sens à ces aventures, on n’en trouverait pas. Ce sont des gens qui vivent intensément l’instant présent, qui respirent la vie à pleins poumons sans s’inquiéter du lendemain ou du jugement des autres. Faire des choses pour le plaisir de le faire : conduire à toute vitesse, faire la fête avec tellement de drogues et d’alcools, retrouver des gens (ex, amis) juste pour le plaisir de passer brièvement du temps ensemble, coucher avec des filles, etc.
J’ai lu la version « rouleau original ». Le style d’écriture est assez particulier, car il est constitué de gros blocs de paragraphe. Heureusement que l’éditeur a mis des espaces de temps en temps pour faciliter la lecture. L’ensemble reste quand même fluide, même si les péripéties sont répétitives.
Que dire pour conclure ? Ce livre fut une expérience envoûtante. Je ne pourrais pas faire de road trip avec de telles conditions, mais j’ai aimé l’énergie folle dégagée par ce roman.