A quoi rêvent les loups

Fiche identité

  • Titre du livre: A quoi rêvent les loups
  • Auteur:  Yasmina Khadra
  • Nombre de pages: 274
  • Édition: Julliard
  • Année de publication: 1999

Résumé

Nafa Walid est un jeune algérien issu d’une famille modeste et qui rêve de devenir acteur. Grâce à un ami, il sera embauché comme chauffeur dans une famille riche mais un évènement terrible va bouleverser son existence.

Avis    

Après deux déceptions, j’ai préféré me tourner vers des auteurs qui m’ont rarement déçu. C’est pourquoi, je n’ai pas hésité à prendre cet ouvrage lorsque je l’ai aperçu à la bibliothèque.
Nous avons ici une histoire très réaliste et qui pourrait se passer non seulement en Algérie mais dans d’autres pays d’Afrique ou du Moyen-Orient. C’est la descente aux enfers d’un homme, confronté à la misère, aux inégalités de richesse frappantes dans un même pays et qui se tournera vers des valeurs religieuses capables d’apaiser sa colère et sa culpabilité.
On découvre beaucoup de choses dans cet ouvrage très court : les méthodes de recrutement du  Front islamique du salut (FIS), la guérilla féroce qui sévissait dans la campagne algérienne, le fanatisme musulman mais aussi le comportement méprisant des riches Algériens, les conditions de vie des femmes qui sont soient fanatiques ou avides de liberté et d’émancipation, le quotidien des pauvres qui subissent brimades, arnaques en tout genre.
Il y a beaucoup de scènes violentes dans cet ouvrage et il a souvent fallu que je pose un moment le livre avant de continuer la lecture.
Les sentiments qu’on peut avoir pour le personnage principal sont assez ambigus : d’un côté, il est attachant et on le plaint pour toute cette tragédie involontaire qui lui est tombé sur la tête et d’un autre on le blâme pour son enrôlement progressif dans la haine et la violence. Son attitude reflète l’impuissance et l’aveuglement de l’Etat face à la pauvreté de ses concitoyens qui seront happés par les tentacules de l’Islam radical.
Je n’ai pas mis le 5ème cœur car souvent l’auteur changeait de point de vue et ça me déroutait un peu. Puis, l’idée de commencer par la fin pour faire un retour en arrière m’a un peu peiné car on devine déjà implicitement une partie de l’histoire. Quoiqu’il en soit, c’est un chef-d’œuvre à lire pour se poser des questions sur les inégalités sociales et le fondamentalisme religieux qui mène à une violence aveugle.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Ce que le jour doit à la nuitDieu n’habite pas la HavaneKhalil – L’attentat – Les agneaux du seigneurLes hirondelles de KaboulLes sirènes de Bagdad

Un long chemin vers la liberté

Fiche identité

  • Titre du livre: Un long chemin vers la liberté
  • Auteur: Nelson Mandela
  • Nombre de pages: 767
  • Édition: LGF
  • Année de publication: 1994

Résumé

Nelson Mandela nous partage ici son autobiographie depuis son enfance dans la campagne sud-africaine, son combat contre l’apartheid jusqu’à son élection présidentielle en 1994. 

Avis    

A l’occasion de la coupe du Monde, tous les regards sont braqués vers l’Afrique du sud. C’est dans ce contexte que je me suis motivée à lire l’autobiographie de l’un des plus célèbres détenteurs du prix Nobel de la paix. Si je devais vous recommander un seul ouvrage parmi ceux que j’ai lu, ce serait celui là.
C’est vraiment un livre fantastique qui retrace avec beaucoup de détails et de sincérité le destin d’un homme exceptionnel. On le suit depuis son enfance très simple dans la campagne, sa vie d’étudiant puis de jeune homme travaillant dans un cabinet d’avocat, son engagement dans l’ANC, sa lutte avec ces compagnons pour la liberté des Noirs en Afrique du sud, son emprisonnement de vingt-sept années et enfin le succès de ses revendications politiques.
C’est vraiment passionnant et on découvre énormément de choses notamment le système cruel de l’apartheid, les conditions de vie des Noirs, des métis et des Indiens durant cette époque, la vie extrêmement difficile en prison, l’histoire politique de l’Afrique du sud ainsi que les évènements marquants de ce pays.
Mais on a également une part beaucoup plus personnelle de la vie de Nelson Mandela : son amour de la liberté, sa difficulté à juguler la vie politique et la vie familiale, sa façon de penser.
Dans son style d’écriture et dans chaque mot, on sent une grande sagesse dans ce qu’il dit : je ne le connais pas personnellement évidemment mais beaucoup de choses transparaissent dans son autobiographie. C’est quelqu’un de modeste, d’humble, de courageux qui a sacrifié sa vie familiale et personnelle pour la liberté de tous, qui s’est battu pour ces convictions malgré plusieurs difficultés, qui a toujours cherché le compromis et les solutions non-violentes pour s’opposer au régime injuste qui régnait dans son propre pays.
Son style d’écriture est posé, calme tout en étant limpide. Je vous conseille de le lire doucement et de prendre le temps d’assimiler chaque détail. Personnellement je me suis accordée trois longues semaines pour le finir et je n’hésiterai pas une seconde à le relire ni à le recommander.
Avant de vous donner vraiment envie de plonger dans cet ouvrage, je vous laisse avec cette citation : « Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de son passé, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et s’ils peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer, car l’amour naît plus naturellement dans le cœur de l’homme que son contraire ».