Le mur invisible

Fiche identité

  • Titre du livre : Le mur invisible 
  • Auteur : Marlen Haushofer
  • Nombre de pages : 352
  • Édition : Actes Sud
  • Année de publication : 1963

Résumé

La narratrice s’apprête à passer quelques jours en montagne avec sa cousine et le mari de celle-ci. Arrivée sur place, elle décide de rester au relais de chasse pendant que ces derniers vont au village.
Mais le lendemain, elle se rend compte qu’elle est seule et qu’un mur invisible la sépare du monde extérieur.

Avis     

C’est le hasard qui m’a mené vers ce livre qui nous pousse à une certaine réflexion. Du jour au lendemain, la narratrice – dont on ne connaîtra jamais le nom – se retrouve isolée dans un relais de chasse de montagne, coupé du monde par un mur invisible et infranchissable. Sa seule compagnie reste le chien de sa cousine, qui est resté dans la maison avec elle.
Elle se rend compte que sa vie a basculé : survivre ou mourir, soit de faim, de froid, de maladie ou de folie. Petit à petit, elle s’adapte et met en place une stratégie pour survivre : planter des graines pour manger, couper du bois pour se chauffer, faucher l’herbe pour nourrir la vache qu’elle a trouvé et la traire tous les matins, écrire un journal de bord pour tromper la solitude, etc.
Chaque mot de l’auteur est précis et décrit avec beaucoup de réalisme le quotidien de cette femme seule, livrée à elle-même, aux aléas de la nature. Cette histoire parle de survie, de courage, d’amitié envers les animaux, de la nature et de la solitude.
On ne peut pas rester indifférent devant sa situation. Je me suis moi-même demandée, si à sa place, j’aurai été capable de faire ne serait-ce qu’un dixième de ce qu’elle a accompli. Après, je pense que j’aurai réagi différemment : plutôt que rester dans la zone du relais, pourquoi ne pas essayer de voir jusqu’où va le mur ? De chercher d’autres hommes/femmes ?
Le style d’écriture est lent, précis, mais nous immerge dans cette ambiance lourde et pesante. Il y a de belles descriptions de la montagne. Néanmoins, c’est un peu répétitif, car son quotidien l’est.
De plus, le lecteur n’aura pas de réponse sur l’apparition de ce mur. La fin reste ouverte et laisse beaucoup d’éléments en suspens : que deviendra-t-elle ?

Narcisse et Goldmund

Fiche identité

  • Titre du livre : Narcisse et Goldmund
  • Auteur : Hermann Hesse
  • Nombre de pages : 250
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1930

Résumé

Cette histoire commence dans le monastère de Mariabronn. Narcisse, professeur de grec, rencontre Goldmund, un jeune homme fraîchement arrivé qui désire entrer dans les ordres. Une forte amitié lie les deux jeunes hommes. Narcisse, perspicace et observateur, pense que la vie d’un moine n’est pas faite pour Goldmund et le pousse à explorer le monde.

Avis     

Il y a des livres qu’on rencontre et qui changent à jamais nos vies. C’est comme si l’âme de l’auteur parlait à mon âme, comme si mes questionnements existentiels trouvaient une réponse limpide dans ses mots. Je me dis parfois qu’il n’y a pas de hasard, que ce livre est venu à moi au moment où j’en avais le plus besoin, qu’il attendait que je sois prête pour me cueillir.
J’en ressors complètement foudroyée. Et pourtant, rien ne m’attirait à la base vers ce livre : ni l’auteur dont j’ai déjà lu deux livres, ni ce titre peu engageant, ni cette triste couverture. Mais les apparences sont souvent trompeuses. Dans ce livre se cache un trésor qui parle de la vie, de l’amitié, de la place de l’art et de la solitude. Nous allons suivre les errances de Goldmund, prêt à vivre pleinement sa vie en dehors des murs du monastère : le vagabondage, la conquête des femmes, la maladie (ici la peste noire), l’apprentissage de la sculpture sont toutes les expériences qui vont façonner Goldmund. Toutes ses tribulations et ses rencontres seront la source de son art.
Comme j’ai aimé ce garçon, car je comprenais son besoin de tout découvrir, de tout vivre, de défier les règles sociales pour s’épanouir. L’auteur a su mettre dans ce personnage des émotions et des sentiments que je ressentais au fond de moi-même sans pouvoir le dire.
Ce livre parle de la quête de soi-même, du besoin de trouver sa voie envers et contre tous, quitte à se tromper et recommencer de nouveau. C’est d’une profondeur psychologique incroyable tout en restant beau, sans être moralisateur.
Le style d’écriture est riche, soutenu et magnifiquement écrit. Chaque phrase est finement ciselée. Chaque sentiment et chaque émotion des personnages sont restitués avec élégance, empathie et douceur.
Beaucoup d’idées m’ont touché profondément le cœur. J’ai compris Narcisse, tourné vers la vie intellectuelle et méditative ; j’ai compris Goldmund dans son besoin d’être enivré par les sens. Comment concilier les deux ? Être et avoir ? Ressentir et être dans l’analyse ?
Merci à cet auteur pour ce livre qui m’a profondément chamboulé.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog :  Le loup des steppes – Siddhartha