Vingt-quatre heures de la vie d’une femme

Fiche identité

  • Titre du livre: Vingt-quatre heures de la vie d’une femme
  • Auteur: Stefan Zweig
  • Nombre de pages: 128
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1925

Résumé

Un incident va perturber le cours tranquille d’une pension située dans le Sud de la France. Une femme, bien comme il le faut, mariée et mère de famille, s’enfuit du jour au lendemain avec un jeune homme arrivé à l’hôtel. Les conversations s’échauffent entre les différents hôtes et le narrateur est pris à partir par les autres membres de la raison car il essaie de défendre tant bien que mal la fautive.
Mais quelques jours avant son départ, une vieille dame lui confie son secret.

Avis    

Lorsque Stefan Zweig commence à parler de passion, c’est comme s’il nous entraînait dans un tourbillon incontrôlable où on ne sait plus si on est simple lecteur, narrateur ou personnage.
Au fur et à mesure que le récit avance, on est envahi progressivement par les mêmes sentiments que les différents protagonistes. Une dame, récemment veuve et qui s’ennuie profondément dans son existence, rencontre dans un casino un jeune homme. Mais, comme dans le roman de Dostoïevski (cf. Le joueur), il est totalement possédé par le démon du jeu et s’il faut dépenser chaque centime à la roulette, quitte à vendre tout ce qu’il possède, il n’hésitera pas une seconde.
Intriguée par le comportement compulsif de cet homme, cette dame, par pitié pour lui, va l’aider. Mais elle succombe petit à petit sous son charme et pendant vingt-quatre heures sera la proie d’une vive passion amoureuse incontrôlable.
Le thème principal du livre est la passion, celle du jeu d’abord, celle de l’amour ensuite puisque cette dame est prête à sacrifier les convenances et la peur du qu’en dira-t-on pour suivre cette pulsion.
L’auteur a une façon magique de raconter cette histoire : en peu de mots tout est dit et merveilleusement décrit, que ce soit la douleur, la déception, la peur, le doute, l’amour fou, le bonheur, l’attente, l’impatience. Et c’est là où est le talent de Stefan Zweig : il sait utiliser chaque mot pour nous mettre dans cet état d’empathie où on ne peut pas juger cette dame, car qui sait si l’un de nous pourrait céder brutalement à une passion incontrôlable, inconsciente, avec cette envie de tout faire valser pour l’inconnu et un rêve utopique.
Le style d’écriture est riche mais limpide, parfait rien à dire. C’est du talent, de l’art à l’état pur, poétique et plein de sensibilité.
Pourquoi je n’ai pas mis le cinquième cœur : c’était court, trop court, un vrai délice mais trop court à mon goût !

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Amok suivi de Lettre d’une inconnue

Fiche identité

  • Titre du livre: Amok suivi de Lettre d’une inconnue
  • Auteur: Stefan Zweig
  • Nombre de pages: 190
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1922

Résumé

Cet ouvrage comporte trois nouvelles: Amok, Lettre d’une inconnue et La Ruelle au clair de lune.

Avis    

Quatre ans de cela, Le joueur d’échecs de Stefan Zweig fut un de mes plus grands coups de cœur. J’ai ensuite mis cet auteur de côté pendant un long moment pour ne le reprendre qu’aujourd’hui.
Je ne sais pas ce qui s’est passé mais je suis déçue : le désespoir et l’ambiance glauque qui se dégageaient de ces récits ont accentué mon humeur morose, et je pense que j’ai choisi le mauvais moment pour lire cet ouvrage.
Ces trois nouvelles traitent d’un même thème : les conséquences d’une passion dévastatrice. Aveuglés par leurs sentiments, obsédés par l’être aimé, ces personnages commettent les actes les plus insensés et les plus fous.
Dans le récit Amok, il s’agit d’un médecin qui refuse de pratiquer un avortement sur une de ses patientes car il juge son attitude hautaine et condescendante. Mais cette rencontre va déchaîner chez lui un sentiment passionnel incontrôlé et qui sera fatal.
Le second récit, Lettre d’une inconnue, est la confession écrite, à la veille de sa mort, d’une femme amoureuse : toute son existence sera vouée à l’attente d’un homme, qui l’obsède depuis son adolescence. Mais, lui ignore tout de cette passion aveugle car il ne la connaît même pas.
Enfin, dans la nouvelle La ruelle au clair de la lune, un voyageur sera témoin d’une scène dramatique entre une prostituée et l’homme avec qui elle a partagé sa vie des années auparavant.
L’auteur analyse en profondeur la psychologie de ces personnages et décrit avec beaucoup de réalisme leurs états d’âme. Pourtant je n’ai pas été conquise car j’ai trouvé le style d’écriture lourd, pompeux et parfois indigeste, la faute peut-être à une mauvaise traduction.
C’est là où est toute la complexité de la lecture car elle ne dépend pas que de la qualité de l’œuvre mais aussi du ressenti et des facteurs externes qui influent sur chaque lecteur.
Pour ma part, c’est une oeuvre que j’oublierai bien vite. Dommage !

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