La vie devant soi

Fiche identité

  • Titre du livre : La vie devant soi 
  • Auteur : Romain Gary 
  • Nombre de pages : 273
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 1975

Résumé

Momo, un petit garçon de dix ans, vit chez Madame Rosa, une ancienne prostituée qui héberge illicitement des enfants de prostituées. Il nous raconte son quotidien. Mais Madame Rosa vieillit et tombe malade. 

Avis  

L’histoire est celle de Momo, un garçon de dix ans qui vit chez Madame Rosa, une ancienne prostituée reconvertie en pensionnaire d’enfants de prostituées. Ces deux personnages sont attachés l’un à l’autre malgré une vie précaire. On vit leur quotidien difficile, les réflexions enfantines, mais parfois plein de bon sens de Momo. Les deux s’accrochent l’un à l’autre puisqu’ils n’ont personne d’autre sur qui compter. C’est une histoire d’amitié improbable mais douce et émouvante.
C’est difficile d’écrire un commentaire sur ce livre. Tout le long, je n’ai pas aimé le style d’écriture. Je l’ai trouvé trop enfantin, peu accessible à la lecture, pas assez fluide ni agréable. J’ai peiné à chaque page et j’ai même failli abandonner. Et pourtant, j’ai fini par lui donner une belle note pour une seule raison : c’est la fin de l’histoire. Des fins comme ça, il ne faut pas souvent m’en donner, car ça m’a vraiment émue jusqu’au plus profond de mon âme. Je ne m’y attendais pas. Je pensais à autre chose et je me suis fait surprendre.
Le livre aussi évoque un sujet important qui est celui de la fin de vie. Momo se bat pour que Madame Rosa meure dans la dignité. A-t-on le droit de garder quelqu’un en vie, contre son gré, alors que son corps l’abandonne petit à petit ? C’est un vaste débat que nous n’allons pas aborder ici aujourd’hui mais voici deux citations qui m’ont touchées :
 » Ils vont me faire vivre de force, Momo. C’est ce qu’ils font toujours à l’hôpital, ils ont des lois pour ça. Je ne veux pas vivre plus que c’est nécessaire et ce n’est plus nécessaire. Il y a une limite même pour les Juifs. Ils vont me faire subir des sévices pour m’empêcher de mourir, ils ont un truc qui s’appelle l’Ordre des médecins qui est exprès pour ça. Ils vous en font baver jusqu’au bout et ils ne veulent pas vous donner le droit de mourir, parce que ça fait des privilégiés. J’avais un ami qui n’était même pas juif mais qui n’avait ni bras ni jambes, à cause d’un accident, et qu’ils ont fait souffrir encore dix ans à l’hôpital pour étudier sa circulation. Momo, je ne veux pas vivre uniquement parce que c’est la médecine qui l’exige. Je sais que je perds la tête et je veux pas vivre des années dans le coma pour faire honneur à la médecine. »
« Elle ne voulait pas entendre parler de l’hôpital où ils vous font mourir jusqu’au bout au lieu de vous faire une piqûre. Elle disait qu’en France on était contre la mort douce et qu’on vous forçait à vivre tant que vous étiez encore capable d’en baver. »

La double inconstance

Fiche identité

  • Titre du livre : La double inconstance
  • Auteur : Marivaux
  • Nombre de pages : 163
  • Édition : Flammarion
  • Année de publication : 1723

Résumé

Silvia, une jeune paysanne, a été enlevée par un Prince qui désire l’épouser. Elle refuse cet honneur car elle est amoureuse d’Arlequin, un garçon de son village. Mais c’est sans compter contre les manigances des domestiques pour les faire changer d’avis tous les deux. 

Avis  

Depuis que j’entame une nouvelle formation, je découvre un nouveau genre, le théâtre, et de nouvelles pièces que je ne connaissais pas. Celui-ci raconte les mésaventures de deux personnages : Silvia et Arlequin. L’un et l’autre sont amoureux, mais le Prince veut épouser Silvia qui refuse cet honneur. La fille d’un domestique, Flaminia, propose alors au Prince d’arranger cette situation. Elle va manipuler Silvia et Arlequin pour que chacun d’eux renonce volontairement à leur engagement. Elle joue sur leurs points faibles de Silvia qui sont la vanité et l’amour-propre. D’un autre côté, elle va conquérir avec tendresse et douceur le coeur d’Arlequin, qui tombe dans les mailles du filet. Son discours est subtil, trompeur mais parfaitement huilé.
Cette pièce de théâtre critique subtilement les moeurs de la cour : apparence, frivolité, coquetterie, vanité, concurrence entre les courtisans, etc. Il y a une certaine cruauté dans cette pièce, car Silvia et Arlequin, tous les deux des paysans naïfs, finissent par se séparer à cause de gens plus malins qu’eux.
Le style d’écriture est léger, agréable et fluide. On ne s’ennuie pas devant toutes ses péripéties et ses retournements de situation. Certaines scènes sont très drôles, notamment celles avec Arlequin et Trivelin. Les réparties d’Arlequin sont délicieuses.
Bref, une pièce de théâtre à découvrir et surtout à voir (chose que je n’ai pas encore eue l’occasion de faire).