Origine

Fiche identité

  • Titre du livre : Origine
  • Auteur : Dan Brown
  • Nombre de pages : 576
  • Édition : JC Lattès
  • Année de publication : 2017

Résumé

Robert Langdon arrive au musée Guggenheim de Bilbao pour assister à une mystérieuse conférence d’Edmond Kirsch, un de ses anciens élèves, qui est devenu futurologue spécialiste des nouvelles technologies. Cette cérémonie semble être fondamentale car il est prêt à révéler l’origine et le futur de l’humanité. Mais avant la révélation, la soirée vire au cauchemar. 

Avis    

Cet auteur a toujours la même façon d’agencer ses récits, mais ici, étant donné que j’ai lu plusieurs de ces livres, je trouve que les ficelles sont trop grosses, et qu’une énième fois, il utilise le même canvas sans se renouveler. C’est comme aller au même restaurant, et commander le même plat, et être servi la même soupe.
Rien ne change : un secret à découvrir, une course-poursuite, une jeune demoiselle en détresse qu’il faut aider, une église catholique menaçante, etc. En tout cas, rien de nouveau sous le soleil ! Cette fois-ci, l’énigme à résoudre est celui d’Edmond Kirsch, qui prétend connaître le secret de l’origine de l’humanité. Pendant 150 pages, l’auteur sera tenu en haleine, avec des répétitions prophétiques dans tous les sens du type « Le secret arrive ! Il est là ! Bientôt ! ». Quand vient le moment de connaître enfin ce fameux sésame, ce ne sera pas le cas tout de suite. Ce n’est qu’au bout du livre après plusieurs rebondissements qu’on aura une explication. Que dire ? Je ne suis pas convaincue : je ne soutiens pas les thèses créationnistes, mais je ne suis pas non plus convaincue que la vie vient du vide. Oui, un mélange d’océans, de foudres et de volcans donc la vie apparaît. Mais personne ne répond à la question : d’où viennent tous ces éléments ? Personne n’a évoqué T=0.
Les explications sur l’avenir de l’humanité prédit par Edmond Kirsch me paraissent moins ubuesques que son analyse du passé. Oui, l’intelligence artificielle est de plus en plus présente dans nos vies. Va-t-elle absorber l’humanité ? J’en doute.
Ce qui est un peu agaçant dans ce livre, maintenant qu’on connaît les techniques de l’auteur, est sa propension à donner des leçons : on a l’impression de lire un condensé de culture générale pour les nuls en art moderne, en physique et en toute matière intellectuelle un peu poussée.
Le style d’écriture est plat, mais reste fluide. Il est composé exclusivement de dialogues, de petites leçons et surtout de rebondissements. C’est un scénario de film, un thriller qui est répétitif, car il aurait pu être réduit à 200 pages de moins.
Il y a une phrase que j’ai trouvé pertinente :  » depuis que je suis petit, j’ai l’intuition qu’une conscience est à l’œuvre derrière l’univers. Quand je vois la précision des mathématiques, la fiabilité de la physique, la symétrie du cosmos, je n’ai pas l’impression d’observer des sciences dépourvues d’âme. Plutôt de regarder une empreinte animée… laissée par une force supérieure, inaccessible au commun des mortels.  »
Et aussi celle-ci : « Les lois de la physique suffisent à créer la vie. La découverte de Kirsch était captivante, et divisait les esprits, mais il semblait à Langdon que personne n’avait posé la question essentielle : si les lois de la physique ont le pouvoir de générer la vie… qui a créé ces lois ? « 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Anges et démonsDa Vinci codeInfernoLe symbole perdu

La bibliothèque de minuit

Fiche identité

  • Titre du livre : La bibliothèque de minuit
  • Auteur : Matt Haig
  • Nombre de pages : 408
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 2020

Résumé

Lassée de sa vie et remplie de regrets, Nora Seeds décide de mettre fin à ses jours. Entre la vie et la mort, elle est projetée dans une bibliothèque spéciale : avec l’aide d’une amie bibliophile de longue date, elle peut choisir un livre, et refaire sa vie. C’est ainsi qu’elle va être transportée dans plusieurs mondes parallèles pour vivre plusieurs versions d’elle-même. Est-ce qu’elle trouvera le bonheur qu’elle cherche désespérément ?

Avis    

Voici un livre qui ne laissera pas un souvenir impérissable dans ma vie de lecteur, alors qu’il est acclamé partout dans le monde. Effectivement, c’est un récit imaginaire, idyllique où un personnage a le choix de refaire plusieurs fois sa vie. Avec d’autres choix à un instant T, elle se retrouve championne olympique de natation, glaciologue en Arctique, rockstar au Brésil, mariée à Dan, son petit ami de l’époque, propriétaire d’une vigne au Mexique, etc. 
Mais je n’ai pas accroché. Nora est un personnage négatif, qui broie du noir et qui voit l’envers de chaque situation. Au lieu de profiter de l’instant, elle va chercher un point qui ne lui convient pas et l’utiliser pour quitter sa vie. La philosophie derrière est que l’herbe est plus verte ailleurs, qu’il faut tout essayer et qu’elle finira par trouver « LA » vie qui lui convient vraiment. Il y a une espèce d’insatisfaction malsaine dans ce récit, car, qui ne rêverait pas de corriger ses erreurs et ses choix et de vivre dans un monde parfait ? 
Je me suis beaucoup ennuyée dans ce récit moralisateur, conventionnel et lassant. Le style d’écriture est lourd, répétitif et plat avec beaucoup de longueurs. Chaque chapitre est sensiblement le même au point que cela devient répétitif après quatre ou cinq chapitres, mais hélas, il y en a plus. La fin est décevante, car je m’y attendais vu les signes disséminés tout le long du livre.
Quand un livre dégouline de « bien-être », de « pensées positives », de messages aussi optimistes à la fin, je ne peux pas y adhérer. Certaines personnes souffrent réellement de dépression, et ce n’est pas parce qu’elles vont faire un effort que ça va aller mieux, que leur vie sera plus belle et qu’il s’agit uniquement d’un changement de mindset. La réalité est plus complexe, loin des récits fictifs où on peut changer de vie comme Nora. Ce livre évoque aussi le suicide, mais ensuite, ce thème est télescopé par les multiples vies de Nora. Dans la vraie vie, quand on franchit ce pas, il n’y a pas de second choix ou au mieux, des conséquences dramatiques. 
Pour conclure, je ne suis pas adepte des romans « feel-good » comme celui-là. Il y a trop de vérités toutes faites qui sont assenées, trop de maximes, trop de leçons de morale à deux sous. Dommage !