L’école des femmes

Fiche identité

  • Titre du livre : L’école des femmes 
  • Auteur : Molière
  • Nombre de pages : 128 
  • Édition : Pocket
  • Année de publication : 1662

Résumé

Arnolphe est un bourgeois d’un certain âge, célibataire endurci qui craint par-dessus tout d’être trompé par sa future épouse. Pour éviter cette situation, il fait élever sa pupille Agnès selon ses principes et dans l’ignorance complète de l’amour et des manières de la société. Mais, lors de son absence, Agnès tombe amoureuse d’Horace. 

Avis     

C’est dans le cadre d’une formation que j’ai lu et ensuite visionné cette pièce de théâtre. Si au début, j’avais une certaine réticence à lire du Molière (surtout à cause d’anciens traumatismes du temps du lycée), je le redécouvre ici sous un jour nouveau et avec beaucoup de plaisir.
J’ai tellement rigolé durant cette pièce. Sur certaines scènes, je l’ai lu et relu plusieurs fois des passages, à chaque fois plié de rire. Je ne savais pas que c’était aussi drôle !
Il s’agit ici des déconvenues d’Arnolphe, un bourgeois qui craint la tromperie de sa future femme. Sa hantise le pousse à une décision extrême : il met dans un couvent une jeune fille qu’on lui a confiée, loin de toute influence à part la sienne, et une fois qu’elle sera en âge d’être mariée, l’épouser et la garder sous contrôle. Mais dix jours d’absence vont détruire les ambitions et les projets de ce vieux célibataire.
Cette pièce de théâtre enchaîne les scènes comiques et burlesques, surtout à travers le personnage principal, Arnolphe. Ce dernier se trouve dans un quiproquo où chaque rebondissement l’enfonce encore plus. Les autres personnages sont tout aussi drôles : Agnès est d’une naïveté à faire pleurer, Alain et Georgette les domestiques sont sots.
Molière, dans cette pièce de théâtre, est en avance sur son temps. Il décrit et dénonce les conditions des femmes : elles sont soumises à leur mari, considérées comme des créatures malicieuses et diaboliques, souvent ignorantes et interdites d’instruction. L’Église est là pour les contraindre grâce au mariage et aux images effrayantes de l’enfer en cas de faute !
Le style d’écriture n’est pas si accessible, ce qui explique sûrement le peu d’engouement pour des lycéens. La plupart des vers sont en alexandrins, avec un français du XVIIème siècle, donc la compréhension peut être plus complexe. D’ailleurs, pourquoi donne-t-on du Molière à des lycéens si l’objectif est de les faire aimer la littérature ? ? N’est-ce pas le moyen le plus simple pour les dégoûter et éteindre toute passion ? Pour ma part, heureusement que d’autres livres m’ont « sauvé » sinon ce blog n’aurait jamais existé.
Pour conclure, une pièce de théâtre qui m’a permis de re(découvrir) Molière et qui m’a donné envie de connaître ces autres œuvres ! 

Sous le règne de Bone

Fiche identité

  • Titre du livre : Sous le règne de Bone
  • Auteur : Russell Banks 
  • Nombre de pages : 437
  • Édition : Actes Sud
  • Année de publication : 1995

Résumé

Chappie est un adolescent de quatorze ans dans une situation précaire. Délinquant, en décrochage scolaire, il fuit sa famille pour se réfugier chez un copain de seize ans. Chappie va vivre une succession d’aventures. 

Avis     

Dans ce livre, on va suivre les aventures de Chappie, un adolescent de quatorze ans, qui devient petit à petit un délinquant. Après un décrochage scolaire, de menus larcins pour acheter de la drogue, il se retrouve dehors après une violente dispute avec son beau-père et sa mère.
Ce livre se divise en deux temps.
La première partie raconte le quotidien de Chappie dans le milieu de la délinquance américaine : il squatte dans un appartement où vivent des bikers et vit en revendant de la drogue. Sa rencontre avec un rasta va l’emmener, dans une deuxième partie, en Jamaïque où d’autres aventures l’attendent.
Cette histoire nous montre comment un adolescent glisse dans la précarité. Une fugue, de mauvaises fréquentations, la drogue et des problèmes familiaux sont les cocktails explosifs qui précipitent la délinquance. Je n’ai pas mis plus en note, car la seconde partie des aventures de Chappie, désormais appelé Bone, m’a un peu ennuyé. Nous aurons de longs passages sur les rastas et le rastafarisme. Je n’ai rien contre cette doctrine, mais c’était un peu long, avec des aventures moins cohérentes que la première partie.
Bone reste assez attachant, car il est conscient de la frontière tenue entre ce qui est mal, et ce qui est vraiment dangereux. Durant ces aventures, il ne quittera jamais son humour et sa gentillesse.
Loin des images féeriques des Etats-Unis, l’auteur nous offre ici une vision moins idyllique de ce pays : bikers agressifs, délinquance et drogue, pédophilie et prédateurs sexuels, alcoolisme, des familles en dérive, etc. L’auteur écorne aussi l’image des rastas de la Jamaïque : derrière leur philosophie de vie se cache soit le commerce lucratif de la drogue ou bien le tourisme sexuel pour des Américaines esseulées.
Le style d’écriture est fluide, agréable et le livre se lit plutôt bien, car il se met vraiment à la place d’un adolescent de quatorze ans. Il y a un passage qui m’a marqué, c’est celui où Chappie demande à sa mère de choisir entre son beau-père et lui. Cette scène m’a donné des spasmes tellement elle est violente en émotions.
La fin laisse un peu le lecteur sur sa faim, car il n’y a pas de conclusion définitive. Est-ce que Bone va s’en sortir, et comment ?