Une vie comme les autres

Fiche identité

  • Titre du livre: Une vie comme les autres 
  • Auteur: Hanya Yanagihara
  • Nombre de pages: 816
  • Édition: Buchet-Castel
  • Année de publication: 2015

Résumé

Cette histoire se déroule aux Etats-Unis, principalement à New-York, et décrit, sur une longue période, le parcours et l’amitié de quatre étudiants : JB, Willem, Malcolm et Jude.

Avis     

J’ai mis du temps à écrire ce commentaire car il m’a fallu digérer ce gros pavé ainsi que toutes les émotions que j’ai vécues durant cette lecture. Ce n’est pas un livre facile, loin de là, donc si vous vous sentez l’âme fragile, je vous conseille de l’éviter. J’ai entendu des avis excellents comme des sévères critiques, mais rien n’est mieux que de se faire sa propre idée.
Ce livre traite de beaucoup de sujets : le délitement de l’amitié au fur et à mesure que les années passent ; le poids du passé et les conséquences qu’ils ont dans le présent et dans le futur ; la violence physique et la pédophilie ; l’homosexualité, l’amour parental, le suicide, etc.
C’est dense, dur, intense, mais en même temps, il permet aux lecteurs de se poser plein de questions : peut-on s’en sortir lorsqu’on a vécu des choses atroces durant son enfance (viol, abandon, etc..) ? Qu’est-ce que l’amitié et peut-elle subsister lorsque les chemins de vie des uns et des autres se sont progressivement éloignés ?
Plutôt que de faire un récit linéaire qui aurait pu vite s’avérer fastidieux, l’auteur fait de magnifiques allers-retours entre le passé et le présent. Petit à petit, on découvre les secrets de Jude. Plutôt que de juger son attitude froide et réservée, on comprend peu à peu ses réactions à la lumière de ce qu’il a vécu. Quelle claque ! Une vie comme les autres, c’est le rêve de Jude : avoir une famille, des amis, être regardé comme un être humain normal et non comme une créature difforme et boiteuse. Jude est le reflet de nos peurs comme la peur du rejet, de l’humiliation, de l’abandon. La seule réponse adéquate à mes yeux reste celle de Willem et des parents adoptifs de Jude : l’amour inconditionnel.
Je me suis tellement attachée à tous ces personnages. À chaque fois que je lisais ce livre, j’avais l’impression d’être téléportée à New-York et de suivre des amis de longue date. La fin m’a arraché le cœur, car même si je m’attendais à un certain dénouement, je n’aurais pas imaginé que le décès d’un personnage m’affecterait autant.
Le style d’écriture est magnifique, riche, agréable, avec de belles descriptions qui alternent avec les dialogues. Néanmoins, je reste sur 4 cœurs car certains passages restent éprouvants.

Blackwater (Tome 1 à 6)

Fiche identité

  • Titre du livre: Blackwater (Tome 1 à 6)
  • Auteur: Michael McDowell
  • Nombre de pages: 1500
  • Édition: Monsieur Toussaint Louverture
  • Année de publication: 1983

Résumé

Dans la petite ville de Perdido en Alabama, une terrible crue saccage toute la ville. C’est dans ce contexte qu’Oscar rencontre Elinor, une jeune femme qui prétend être une institutrice coincée dans un hôtel de la ville à cause de l’inondation. Petit à petit, Elinor se fait une place dans la famille Caskey, une des plus fortunées de la ville. Mais quel lourd secret cache-t-elle ?

Avis     

Eh oui ! J’ai succombé aux sirènes de cette saga devenue très populaire. Honnêtement, je ne regrette pas.
J’ai beaucoup apprécié chacun de ses tomes, tout d’abord grâce au style d’écriture fluide, agréable et facile de l’auteur. On ne se prend pas la tête dans des mots grandiloquents ni des descriptions chargées. Il raconte tellement bien que la seule envie pour le lecteur est de tourner chaque page encore et encore jusqu’à la fin du livre, puis jusqu’à la fin du premier tome, puis jusqu’à la fin de la série. En une semaine, me voilà au bout des six tomes : c’était addictif au point où j’ai pu ouvrir cet espace-temps de lecture malgré des journées chargées.
Ce livre est un mélange original de romance, de saga familiale et …tenez-vous bien, de fantastique/épouvante/horreur. Si l’histoire de la famille Caskey sur plusieurs générations occupe la plus grande partie de ces récits, l’auteur bascule de temps en temps dans un accent fantastique en évoquant certaines créatures terrifiantes. Parfois, il joue même sur une certaine ambiguïté. Qui est le pire ? Être un monstre, qui par sa nature intrinsèque, se nourrit de temps en temps de chair humaine ou bien se comporter comme un monstre comme Mary-Love qui par sa cruauté et son égoïsme a détruit plus d’une personne de son entourage ?
L’auteur a donné une belle place aux femmes dans ces romans que ce soit à travers la matriarche qui décide de tout, des filles qui veulent s’émanciper du joug familial, des mères qui abandonnent leurs enfants, des belles-filles qui essaient de trouver leur marque, etc.
Je n’ai pas mis le cinquième cœur pour deux raisons. Premièrement, vers le quatrième et le cinquième tome, l’auteur s’essouffle un peu. Il faut dire que les mésaventures et les succès d’une famille riche dans une petite ville se répètent un peu. Ensuite, plusieurs zones d’ombres restent obscures jusqu’à la fin et sans réelle explication. Pourquoi Elinor a-t-elle fait ce choix de vie ? D’où viennent ces créatures terrifiantes ? Que deviennent Frances et Nerita ? Quel est le destin de Lilah, la dernière des Caskey ?
Pour conclure, c’est une saga qui reste intéressante, facile à appréhender et qui plaira à la plupart des gens.