Fiche identité
- Titre du livre: Route des Indes
- Auteur: E. M. Forster
- Nombre de pages: 407
- Édition: 10 x 18
- Année de publication: 1924
Résumé
Cette histoire se déroule en Inde, du temps du colonialisme britannique. Miss Adela Quested débarque dans la ville de Chandrapore dans l’intention d’épouser M. Moore, un magistrat anglais installé là-bas. Fraîchement arrivée et curieuse d’explorer ce monde exotique, elle entreprend une excursion dans les grottes de Marabar en compagnie d’un groupe d’Indiens et de Mme Moore, sa future belle-mère. Malheureusement, elle s’y fait agressée, ce qui provoque un terrible scandale.
Avis
Edward Morgan Forster est un illustre inconnu dans le paysage littéraire francophone alors qu’il est très apprécié dans le monde anglo-saxon. Je l’ai découvert pour la première fois dans son roman Avec vue sur l’Arno, et c’est à ce moment là que j’ai appris que son ouvrage le plus connu est celui-ci. Je me suis ménagée un peu de temps avant de le lire et un an après, me voici en train de donner enfin mon avis. Il est assez mitigé, comme vous pouvez le constater avec ces trois cœurs.
Cette note s’explique premièrement par le style d’écriture qui m’a paru abstrait, lourd et difficilement accessible. L’auteur nous égare dans des phrases trop recherchées, des idées parfois confuses et des dialogues déroutants.
Deuxièmement, aucun des personnages ne m’a paru sympathique ni attachant, que ce soit du côté indien ou britannique : Miss Quested est une pimbêche dont le degré de stupidité frôle un degré jamais atteint, le Dr. Aziz affiche un comportement étrange situé entre l’orgueil mal placé, le complexe d’infériorité et le besoin de reconnaissance, les autres Anglais sont décrits comme des gens racistes et sectaires, les Indiens (j’y inclus Hindous comme Musulmans) comme des gens fuyants et hypocrites.
Mais ce livre reste quand même intéressant sur un point de vue précis car l’auteur dénonce l’impérialisme condescendant et méprisant des Britanniques. Il critique leur comportement sectaire proche de la paranoïa, leurs préjugés envers les Indiens, leur fonctionnement en troupeau où celui qui ne soutient pas l’idée du groupe est écarté manu militari, leurs habitudes où ils restent cantonnés dans leur club, entre eux et avec leurs petits privilèges. C’est terrible (pour ne pas dire effrayant) car ma propre expérience personnelle me montre que la plupart des étrangers ici en Afrique se comportent de la même manière, si ce n’est pire.
L’Inde ici est décrit comme un endroit insaisissable et mystérieux pour les Occidentaux : sa culture est complexe, les gens qui la composent le sont également et il ne sert à rien de coller des étiquettes pour essayer de la saisir dans son intégralité.
Je termine ici par une citation que j’ai beaucoup aimé et qui conclue le livre. « Down with the English anyhow. That’s certain. Clear out, you fellows, double quick, I say. We may hate one another, but we hate you most. If I don’t make you go, Ahmed will, Karim will, if it’s fifty-five hundred years we shall get rid of you, yes, we shall drive every blasted Englishman into the sea, and then « –he rode against him furiously– « and then, » he concluded, half kissing him, « you and I shall be friends. » « Why can’t we be friends now? » said the other, holding him affectionately. « It’s what I want. It’s what you want. » But the horses didn’t want it–they swerved apart; the earth didn’t want it, sending up rocks through which riders must pass single file; the temples, the tank, the jail, the palace, the birds, the carrion, the Guest House, that came into view as they issued from the gap and saw Mau beneath: they didn’t want it, they said in their hundred voices, « No, not yet, » and the sky said, « No, not there. »
Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Avec vue sur l’Arno