La prophétie de l’abeille

Fiche identité

  • Titre du livre : La prophétie de l’abeille
  • Auteur : Keigo Higashino
  • Nombre de pages : 384
  • Édition : Actes Sud
  • Année de publication : 1998

Résumé

Aujourd’hui est le jour d’essai d’un nouvel hélicoptère militaire surnommé le Big Bee. Les familles sont conviées à ce premier vol, fruit de plusieurs années de travail.
Soudain, l’engin s’envole, emportant par inadvertance un enfant qui furetait dans le coin. Il s’arrête au-dessus d’un réacteur nucléaire et menace de s’écraser dessus si toutes les centrales nucléaires du Japon ne sont pas mises immédiatement hors d’état de fonctionner.

 Avis     

J’aime beaucoup cet auteur japonais et j’attendais de cette lecture la même fraîcheur et la même énergie que ces autres romans. Hélas, je suis déçue par ce thriller pour plusieurs raisons.
Si le début semble prometteur, l’auteur nous noie ensuite dans des paragraphes descriptifs du fonctionnement d’une centrale nucléaire ou d’un hélicoptère. Ces parties techniques occupent plusieurs pages et deviennent de plus en plus fastidieuses au fur et à mesure qu’on a envie d’avancer sur l’enquête.
Mais, sur cette partie aussi, j’ai senti beaucoup de longueurs : l’auteur nous décrit les mesures déployées par les divers services de police et les services militaires pour retrouver rapidement le(s) cerveaux de ce crime, mais les personnages sont très nombreux, avec des noms difficiles à retenir. En plus, ils sont nommés avec leur fonction donc il y a une pléthore d’organismes dont je n’ai pas bien compris l’utilité.
Ce thriller montre aussi une facette de la culture japonaise qui est assez déstabilisante : bien qu’un enfant soit coincé par inadvertance dans l’engin, l’auteur évoque très peu l’angoisse des parents. Au contraire, le père s’excuse plusieurs fois d’avoir mal surveillé son enfant et donc d’être une source de désagréments. N’est-ce pas plutôt à la société Nishiki d’être en tort pour ne pas avoir mis des systèmes de sécurité performants sur ces hangars ? Comment donc deux enfants auraient pu s’y balader tranquillement ?
Le mobile du crime est aussi l’occasion pour l’auteur de sensibiliser les lecteurs sur l’impact du nucléaire dans la vie des Japonais : ressource devenue indispensable à cause de la consommation énergétique, le nucléaire n’est pas sans danger. Les personnes qui y travaillent régulièrement, notamment les sous-traitants, sont victimes des radiations ; des accidents, des catastrophes naturelles, ou pire, des attentats peuvent provoquer des fuites radioactives importantes et menacer la soi-disant « sécurité » de ces centrales.
Bref, c’est dommage que ces longueurs étouffent le suspens. Je suis déçue, car je me suis beaucoup ennuyée.  

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : La fleur de l’illusion – La lumière de la nuitLa maison où je suis mort autrefoisLe dévouement du suspect XL’équation de plein étéLes doigts rouges – Un café maison 

L’ange d’Ayala

Fiche identité

  • Titre du livre : L’ange d’Ayala
  • Auteur : Anthony Trollope
  • Nombre de pages : 662
  • Édition : L’Herne
  • Année de publication : 1881

Résumé

Lucy et sa sœur Ayala deviennent orphelines après la mort de leur père. Démunies et sans aucune fortune, chacune est adoptée par un membre de leur famille proche.
Ayala est prise en charge par la famille Tringle, excessivement riche, tandis que Lucy est adoptée par son oncle Dosett, un modeste employé.

 Avis     

Ce roman, qui est un classique anglais, décrit avec humour le mariage au XIXème siècle. Cette situation était en effet le plus cher désir des jeunes demoiselles, bercées de romans d’amour, mais aussi celle de jeunes hommes sans le sou prêts à décrocher le jackpot, c’est-à-dire une riche héritière.
Plusieurs personnages d’une même famille vont intervenir dans ce roman, dont Ayala, la principale héroïne. Cette dernière m’a paru peu attachante : rêveuse et fantasque, elle prend parfois de sottes décisions et regrette amèrement son geste ensuite. À force de vivre dans le monde des songes, Ayala ressemble à une enfant fragile. Est-ce ce côté candide et ingénue qui entraîne tous ses prétendants à ses pieds ? Même si elle intervient peu dans le récit, j’ai préféré sa sœur Lucy.
L’auteur décrit avec beaucoup d’ironie et d’humour le matérialisme bourgeois de l’époque : les Tringle sont respectées car ils sont fortunés ; les prétendants accourent au pied de leurs filles non pas pour leur beauté ou leurs qualités, mais parce que le montant de la dot est exorbitant. Les enfants Tringle ont l’opinion bien tranché qu’à force de cajoleries et de caprices, ils pourront tirer de leur père tous les millions qu’ils souhaitent. Hélas, tout ne s’achète pas comme Tom le découvrira à ses dépens : fou amoureux de sa cousine, il s’imagine que sa fortune, son futur rang de baronnet ou une rivière de diamants convaincra cette orpheline sans le sou.
Le style d’écriture est riche, soutenu et plein d’ironie. Il y a des scènes qui sont très drôles notamment le dialogue entre M. Tringle et Frank Houston quand ce dernier demande la main de sa fille ; les altercations de M. Tringle avec son gendre qui est un redoutable pique-assiette. Il y a aussi beaucoup de digressions de l’auteur, car ce dernier ne peut pas s’empêcher de donner son avis et de s’immiscer dans le récit. J’ai noté aussi plusieurs longueurs et des répétitions, qui s’expliquent surtout par le fait que ce roman était à la base un feuilleton donc de temps en temps, il fallait rafraîchir la mémoire des lecteurs.
Pour conclure, je recommande surtout ce livre aux amoureux de la littérature victorienne !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : La cure de Framley – Le cousin HenryLe docteur ThorneLes tours de BarchesterMiss Mackenzie