Bienvenue

Fiche identité

  • Titre du livre : Bienvenue
  • Auteur : Yi-seol Kim
  • Nombre de pages : 170
  • Édition : Philippe Picquier
  • Année de publication : 2011

Résumé

Yunyeong travaille durement pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille et de son bébé. Mais les ennuis s’accumulent…

Avis     

Ce roman ne laissera personne indifférent. Il évoque les conditions de vie d’une femme coréenne qui lutte pour joindre les deux bouts. Depuis plusieurs années, Yunyeong enchaîne les petits boulots. Elle le fait pour son enfant qui vient de naître ; pour son compagnon qui tente de passer les concours de fonctionnaire ; pour sa famille qui réclame sans cesse des sous. Tout le monde s’agrippe à la narratrice et essaie de lui arracher le peu qu’elle gagne. D’ailleurs, la pauvre gagne à peine de quoi subvenir ses besoins. Son patron lui propose alors d’arrondir ses fins de mois en se prostituant dans les chambres annexées à son restaurant.
J’ai admiré Yunyeong pour son courage, sa ténacité et sa force de caractère. Elle m’a vraiment fait de la peine d’autant plus qu’à ses côtés, se trouve une bande de parasites.
On voit aussi les carcans de l’éducation qui l’emprisonnent : Yunyeong n’arrive pas à dire non ni à refuser de prêter de l’argent. Même quand son compagnon montre les signes d’une évidente paresse, elle met du temps à crever l’abcès.
Ses décisions semblent parfois absurdes, mais quand on est acculée, a-t-on vraiment le choix ? Doit-elle laisser son enfant chez sa belle-mère, une femme inconnue et acariâtre ? A-t-elle le devoir d’aider son compagnon, victime d’un accident, au détriment de sa fille malade, elle aussi ? Elle a fait ses choix, aussi difficiles sont-ils à accepter (en tout cas pour moi !).
Je n’ai pas mis le 5ème cœur, car sa situation ne s’améliore pas. Au contraire, un malheur n’arrive jamais seul et au moment où elle sort la tête hors de l’eau, voilà une nouvelle vague qui noie ses efforts. La vraie vie est ainsi faite, mais cette absence d’espoir dans ce roman m’a beaucoup attristée.
Pour conclure, cette histoire n’est pas seulement celui des femmes coréennes pauvres et opprimées, c’est celui de toutes les femmes qui traversent des difficultés financières partout dans le monde. 

Le fusil de chasse

Fiche identité

  • Titre du livre : Le fusil de chasse
  • Auteur : Yasushi Inoué
  • Nombre de pages : 87
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1949

Résumé

Un homme reçoit trois lettres écrites par trois femmes différentes : sa femme, sa maîtresse et la fille de cette dernière. Ces lettres décrivent les souffrances qu’elles ont vécues suite à un adultère.

Avis     

S’aventurer dans la littérature japonaise, c’est découvrir des romans aux antipodes de ce qu’on a l’habitude de lire.
Cette histoire est celle d’un homme qui reçoit trois lettres venant de son épouse, de sa maîtresse et de la fille de cette dernière. Chaque lettre couche sur le papier les pensées les plus intimes de ces trois femmes, leurs douleurs liées à cet adultère dont il est le principal acteur.
Ce secret de famille, lourdement gardé, a pesé plusieurs années sur l’épouse et la maîtresse, toutes les deux de la même famille en plus. Chaque lettre est un condensé d’émotions : la colère pour Shoko, la fille de la maîtresse, car elle se considère trahie par sa mère qui lui a caché ce secret toutes les années ; la résignation pour Midori, la femme trompée, qui de ce fait collectionne les amants ; un lourd sentiment de culpabilité pour Saiko la maîtresse.
En refermant ce livre, je suis ressortie avec un arrière-goût amer et une impression de gâchis. Plutôt que vivre dans l’indifférence, ne fallait-il pas mieux briser le silence et cesser cette mascarade ? C’est peut-être ici qu’interviennent les différences culturelles : est-il mal vu au Japon à cette époque-là de se séparer ?
Ce livre est court et permettra aux gens, intéressé par la littérature japonaise, de débuter en douceur.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Le sabre des Takeda