14 Juillet

Fiche identité

  • Titre du livre : 14 Juillet
  • Auteur : Eric Vuillard
  • Nombre de pages : 208
  • Édition : Actes Sud
  • Année de publication : 2016

Résumé

L’auteur nous fait une description romancée des événements qui ont eu lieu le 14 Juillet 1789, date de la prise de la Bastille. 

Avis    

À l’heure où un vent de révolution souffle sur Madagascar, j’ai pris ce livre, peut-être pour mettre des mots sur tout ce que nous avons vécu, et tenter de le relier à l’histoire de l’humanité.
Lire ce livre, c’est voir des événements distants de deux cents ans aussi proches que des cousins. C’est voir dans les scènes de pillage de 1789 les mêmes scènes dans la capitale malgache. Le peuple se révoltait en 1789, comme il se révolte en 2025 pour les mêmes raisons. La faim, la pauvreté, l’injustice. Ici, à Madagascar, on peut rajouter l’absence d’eau et d’électricité, la corruption, etc.
L’auteur se met sur le point de vue du peuple, et donne un nom à ces inconnus, ces ouvriers, ces oubliés du système qui ont envahi la Bastille en 1789. Il n’y a pas un personnage, mais une multitude de noms, de visages, de métiers qu’on croise. Le temps d’un paragraphe, certains sortent du lot pour une action héroïque, qui sera, hélas, oublié peu après.
Le style d’écriture est soutenu, avec un vocabulaire abondant et riche. C’est assez original de faire parler un peuple, une scène et de redonner vie à cette journée mémorable. C’est un style dont je ne suis pas habitué, et qui m’a un peu dérouté. J’aime les histoires avec des personnages, et je me suis sentie noyée dans ce livre composé essentiellement de descriptions. Mais il m’a vraiment donné envie de découvrir ce pan de l’Histoire ! À lire pour les passionnés d’Histoire française !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : L’ordre du jour 

10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Fiche identité

  • Titre du livre : 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étranges
  • Auteur : Elif Shafak
  • Nombre de pages : 397
  • Édition : Flammarion
  • Année de publication : 2019

Résumé

Est-ce que notre esprit fonctionne encore quelques instants après la mort biologique ? Oui, pour 10 minutes et 38 secondes. C’est ce qui arrive à Leila, une prostituée sauvagement assassinée à Istanbul. Ces dernières minutes sont l’occasion pour elle de revoir toute sa vie. 

Avis    

C’est le second livre de cet auteur que je lis, mais je suis un peu déçue par sa qualité.
Ce livre est divisé en deux grandes parties. La première partie raconte l’histoire de Leila, une prostituée assassinée brutalement à Istanbul. On découvre sa vie dans la campagne d’Anatolie, son enfance brisée lors de vacances en famille, son adolescence et les événements qui l’ont conduit à fuir à Istanbul. À côté de la vie de Leila, gravitent aussi cinq autres personnages qu’elle a rencontré à Istanbul et qui deviendront ses amis : Sinan, le fils unique d’une pharmacienne ; Jameelah, une Africaine embarquée, malgré elle, dans un réseau de prostitution ; Zaynab, une femme atteinte d’un handicap ; Nalan, un transsexuel et Humeyra, une femme qui a fui son mari. La seconde partie, que j’ai trouvé moins captivante, raconte les péripéties de ses amis pour sortir le corps de Leila d’un cimetière des parias.
Ce livre dénonce les conditions des femmes en Turquie : elles subissent la domination masculine partout, depuis leur naissance jusqu’à leur mort. Le mariage n’est qu’une autre institution pour les asservir, en faire des servantes pour leur mari et leur belle-famille.
Corvéables à merci, sans éducation ni aucune perspective, ils ne leur restent que deux choix : la soumission ou la fuite. Fuir dans sa tête, fuir en devenant folle ; ou bien fuir dans une grande ville mais s’exposer à être la proie des réseaux de prostitution qui les cueillent dès leur arrivée.
Le style d’écriture est agréable, mais je trouve que les personnages manquent de profondeur. L’auteur décrit Leila avec beaucoup de passion, mais je ne sais pas pourquoi je n’ai pas réussi à m’attacher à ce personnage malgré toutes les tragédies qu’elle a vécu. Je ne sais pas comment l’exprimer, mais j’ai l’impression que ce livre me paraît presque trop lisse et conventionnel alors qu’il évoque des sujets graves. Il manque quelque chose, mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
La seconde partie est nettement moins intéressante, un peu brouillonne et longue pour peu de choses, ce qui a gâché la lecture. Mais que fait ce texte à part rajouter du volume ?
Pour conclure, un livre qui me laisse une impression mitigée, mais que je ne vous recommande pas.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Soufi, mon amour