Et que le vaste monde poursuive sa course folle

Fiche identité

  • Titre du livre: Et que le vaste monde poursuive sa course folle
  • Auteur: Colum McCann
  • Nombre de pages: 448
  • Édition: Belfond
  • Année de publication : 2009

Résumé

Cette histoire se déroule à New-York. Un funambule traverse les tours jumelles de World Trade Center sur une corde tendue : cet évènement est le fil qui va relier plusieurs personnes qui vivent à New-York.

Avis     

Après un magnifique voyage à New-York, j’avais envie de lire un ouvrage qui se passe dans cette ville unique qui m’a profondément marqué.
Lire ce roman c’est accepter d’être en difficulté : j’ai plusieurs fois perdu le fil dans cette histoire qui n’est ni un roman, ni une succession de nouvelles car les histoires de vie sont reliées entre elles par un fil ténu. Ce livre ressemble à un tableau, un portrait de personnages marginalisées et seules dans la jungle new-yorkaise. Le lecteur rencontre un prêtre irlandais nommé Corrigan qui est déterminé à aider les prostituées du Bronx; des mères qui ont perdu leur fils dans la guerre du Vietnam; un funambule qui réalise l’exploit de traverser les deux tours du Word Trade Center sur un câble tendu; une prostituée qui raconte son parcours de vie et ses choix; un couple d’artiste à la dérive dont le destin bascule après un accident de la route; des jeunes informaticiens qui piratent les cabines téléphoniques de New-York; un juge blasé par son travail etc.
Ces tranches de vie sont marquées par la solitude, par la misère et par un certain déterminisme : les gens sont prisonniers de leur vie et ne peuvent pas en sortir. C’est aussi pour cela que je n’ai pas mis plus en termes d’appréciation. Même si le style d’écriture reste agréable, l’auteur nous abreuve de descriptions qui ne font pas avancer le récit. A la fin du livre, je me suis dit : et ensuite ?
En plus, la construction du roman est décousue :  certains chapitres traitent de la vie d’un personnage qu’on reverra plus loin ; d’autres apparaissent et finissent par ne plus revenir. J’ai parfois eu du mal à m’y retrouver et à me remémorer qui était qui.
Pour conclure, je n’ai pas réussi à déceler la beauté de ce livre ni à accrocher à ce récit. Dommage !

Les intermittences de la mort

Fiche identité

  • Titre du livre: Les intermittences de la mort 
  • Auteur: José Saramago
  • Nombre de pages: 240
  • Édition: Seuil
  • Année de publication: 2005

Résumé

Dans un pays sans nom, un évènement extraordinaire plonge la population dans l’euphorie. Depuis le début de l’année, plus personne ne meurt. Mais ensuite, cette situation qui semblait paradisiaque tourne court car le temps continue son oeuvre: les gens vieillissent mais ne meurent pas…

Avis     

C’est le second livre que je lis de cet auteur et je suis toujours époustouflée par sa plume et son imagination. Je n’aurai jamais cru que la mort pouvait avoir une fonction autre que douloureuse. Perdre un être cher est une épreuve difficile: pris dans son individualité, la mort est injuste, aléatoire et nous sépare à jamais d’êtres qu’on aimait.
Mais pris dans un point de vue global et presque macroéconomique, la mort joue un autre rôle: comment ferait-on si les gens continuaient à vieillir sans jamais mourir ? Cela pose des questions économiques (quid de l’avenir des assurances-vies, du versement ad vitae aeternam des retraites), logistiques (des maisons de retraite et des hôpitaux pleins de personnes qui auraient dû mourir) sociales et éthiques (est-ce légal et juste de ramener les gens à la frontière du pays afin qu’ils meurent ?). Je suis fascinée par la manière dont l’auteur dissèque le sujet et nous montre certaines évidences.
La seconde partie du livre s’intéresse de plus près à la mort en tant « qu’individu » : consciente du chaos qu’elle a engendré dans le pays, celle-ci reprend du service mais en variant un peu son modus operandi. Désormais, elle enverra un courrier qui préviendra l’intéressé huit jours avant la date fatidique. Tout marchait bien jusqu’au jour où un courrier n’arrive pas à son destinataire. Cette seconde partie est plus intime, plus drôle et ironique aussi. L’auteur décrit la mort comme une employée de bureau qui accomplit ses tâches avec célérité. Voilà, c’est son travail bien qu’il soit déplaisant pour ses victimes. Certaines passages sont justes très drôles, notamment lorsqu’elle discute avec sa faux ou tente de justifier sa place dans la hiérarchie (elle ne s’occupe que de dix millions d’âmes, que les animaux et végétaux appartiennent à un autre département etc..).
Le style d’écriture est difficilement accessible. L’auteur n’utilise pas de tirets, mais une succession de virgules. Il faut s’accrocher pour suivre le fil de ses dialogues imbriquées dans le texte d’autant plus que le texte est riche, complexe et plein d’humour.
Malgré cette complexité littéraire, ce livre est d’une rare intelligence et subtilité. A découvrir ! 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: L’aveuglement