L’art de perdre

Fiche identité

  • Titre du livre: L’art de perdre
  • Auteur: Alice Zeniter
  • Nombre de pages: 600
  • Édition: J’ai lu
  • Année de publication: 2017

Résumé

L’Algérie dont est originaire sa famille n’est qu’une ombre sans grand intérêt pour Naïma. Face aux questions identitaires qui prennent de l’ampleur en France, elle essaie de revenir à son histoire familiale pour comprendre sa place.

Avis     

Il m’a fallu du temps pour écrire ce commentaire et pour prendre du recul sur ce récit historique riche en émotions.
C’est l’histoire d’une famille kabyle depuis la colonisation jusqu’à aujourd’hui. Trois générations, des choix qui sont lourds de conséquences et ce passé silencieux qui les hante comme un fantôme.
Ali, propriétaire terrien kabyle, choisit le camp français lors des troubles causés par le FLN. Ce choix est guidé par l’envie de protéger sa famille mais lorsque les évènements s’accélèrent, il quitte l’Algérie et devient ainsi un harki. L’arrivée en France se passe mal : sa famille et lui sont parqués comme des animaux dans plusieurs camps avant d’être logés dans un HLM en Normandie.
Les deux générations suivantes resteront en France mais le clivage demeure entre leurs deux cultures. Hamid, le fils aîné, vit mal cette situation : lui qui enfant a connu la Kabylie essaie de s’intégrer tant bien que mal dans ce nouveau pays, d’oublier ses racines, de se fondre dans la masse mais y arrivera-t-il ?
Naïma, elle, est à la recherche de leur passé familial car la crise identitaire en France la met de plus en plus mal à l’aise.
Nous découvrons énormément de choses dans ce livre : la vie durant la colonisation française en Algérie, les conditions de vie tragiques des harkis lors de leur arrivée en France, les sentiments qui animent la deuxième et troisième génération d’exilés algériens, les crises qui secouent la France du XXIème siècle etc.
Ce roman a un parfum de mélancolie, de nostalgie qui vous prend à la gorge. L’auteur a su restituer avec brio tous ces sentiments liés à l’exil, l’immigration, la solitude, l’intégration dans un nouveau pays. Elle ne sombre ni dans la colère ni le pathétique ni les stéréotypes : tout est beau, juste, avec une maîtrise à couper le souffle.
Le style d’écriture est élégant, doux et fluide. L’auteur sait nous tenir en haleine, nous captiver et  nous attacher à ses personnages. Je n’ai juste pas mis le 5ème cœur car j’ai trouvé la troisième partie moins intéressante que les deux premières.
Pour conclure, un livre à lire de toute urgence !

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