Léon l’Africain

Fiche identité

  • Titre du livre: Léon l’Africain
  • Auteur: Amin Maalouf
  • Nombre de pages: 346
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1986

Résumé

L’histoire se déroule à partir du début du XVème siècle jusqu’au milieu du XVIème siècle. Il s’agit d’une autobiographie romancée de Hassan al-Wazzan, ancien diplomate et commerçant.

Avis    

Ces derniers temps, j’ai déjà envie d’évasion et de voyages, de tour du monde et de nouvelles découvertes alors qu’un seul mois s’est écoulé après la rentrée. Et ce livre correspondait à mes attentes car il m’a régalé de contrées exotiques et de paysages à jamais disparus.
Dans cette autobiographie romancée, nous suivons la vie extraordinaire d’Hassan qui a vécu les grands évènements de son temps. Exilé de Grenade suite à l’invasion castillane et à la montée de l’Inquisition, il passera toute son enfance et adolescence à Fès. Devenu par la suite commerçant puis diplomate, il fera des voyages splendides dans tout le Maghreb et en Afrique noire vers la mystérieuse ville de Tombouctou. Sa disgrâce le mènera vers le Caire, où il assistera à l’invasion ottomane. Enlevé par des pirates, il sera revendu au pape Léon et vivra à Rome un certain nombre d’années.
On découvre la géopolitique autour du bassin méditerranéen à cette époque (fin du XVème siècle-début du XVIème siècle) : la fin du califat en Andalousie, le début de l’Inquisition, l’invasion ottomane du côté de l’Egypte, les alliances et tensions politiques qui existaient entre le pape, le roi de France François 1er et Charles Quint. L’auteur évoque aussi l’opposition qui existait entre l’islam et le christianisme, le statut des femmes musulmanes à cette époque-là, les échanges commerciaux entre les différentes villes…
L’auteur a un talent de conteur indéniable : dès la première page, on est embarqué dans ce périple et on est captivé par la vie d’Hassan. Le style d’écriture est très agréable, fluide, avec des passages qui m’ont paru drôles. Je n’ai ressenti aucune lassitude ou ennui durant la lecture. Bien sûr, ’il s’agit d’un roman donc il faut rester sceptique sur plusieurs points. J’ai surtout du mal à imaginer que quelqu’un ait pu traverser autant de pays et à assister à tant d’évènements le temps d’une vie humaine.
A lire pour les amateurs de romans historiques férus de voyages !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Samarcande

Djamilia

Fiche identité

  • Titre du livre: Djamilia
  • Auteur: Tchingiz Aïtmatov
  • Nombre de pages132
  • Édition: Denoël & Ailleurs
  • Année de publication: 1958

Résumé

Nous sommes en Kirghizie durant l’année 1943. Tous les hommes du village sont partis au front et il ne reste que les femmes et les jeunes enfants. Parmi eux, il y a Seït, un jeune adolescent qui veille sur Djamilia, la femme de son frère. Mais un jour, un soldat convalescent arrive dans le village et va bouleverser leurs vies quotidiennes.

Avis    

Dans la préface, le traducteur, qui est ici Louis Aragon, nous annonce d’emblée que selon lui, c’est la plus belle histoire d’amour du monde. Je n’irais pas jusqu’à cette affirmation, mais effectivement, c’est vraiment une très belle histoire qui mérite d’être lu.
L’auteur nous transporte dans un pays lointain et presque inconnu, situé en Asie centrale : le Kirghizistan. On découvre un monde où cohabitent les règles ancestrales et le soviétisme. Les gens sont sédentaires et travaillent dans  les kolkhozes mais ils respectent les lois de la tribu (adat), les anciens du village (aksakals) et installent leurs yourtes de nomade dans la cour.
En terminant le livre, j’avais l’impression de revenir d’un long voyage car les descriptions de l’auteur sont magnifiques : on entendrait presque le bruit de la rivière Kourkouréou qui coule dans la steppe, on sentirait presque le soleil darder ses rayons sur notre peau et le vent qui vient des montagnes. Son style d’écriture est poétique et très doux, ce qui fait que c’est agréable à lire.
Le narrateur est Seït. Il va être témoin de l’amour naissant entre Djamilia et Danïiar. Lui-même sera perdu face à cette situation car il est jeune, un peu naïf et donc a du mal à démêler tous les sentiments qui l’animent. En tout cas plusieurs passages m’ont marqué dont celui-ci : « […] dans cette steppe vaste, j’aperçus deux amoureux. Et eux ne me remarquaient point, tout comme si je n’avais jamais existé. Je marchais et les regardais, qui ayant oublié tout au monde, ensemble se balançaient en mesure avec la chanson. Et je ne les reconnaissais plus. C’était pourtant Danïiar, dans sa chemise de soldat, dégrafée, élimée, mais ses yeux, semblait-il brûlaient dans l’obscurité. C’était toujours ma Djamilia serrée contre lui, si timide et silencieuse, des pleurs étincelants à ses cils. Ils étaient des êtres nouveaux, merveilleusement heureux. Est-ce que ce n’était pas là le bonheur ? »
Mais ce récit n’est pas qu’une histoire d’amour entre deux êtres. C’est l’amour d’un écrivain envers son pays. Dans sa façon d’écrire, on sent qu’il aime profondément sa terre et qu’il en parle avec fierté et nostalgie.
A lire au moins une fois dans sa vie !