La solitude des nombres premiers

Fiche identité

  • Titre du livre: La solitude des nombres premiers
  • Auteur: Paolo Giordano
  • Nombre de pages: 342
  • Édition: Points
  • Année de publication: 2008

Résumé

Marqués chacun au cours de leur enfance par une tragédie, Mattia et Alice avancent tant bien que mal dans la vie…

Avis    

Ce livre m’a attiré à cause de son titre étrange, qui évoque les mathématiques. Bien que je ne sois pas éprise de cette discipline, je croyais me lancer dans ce thème en lisant cet ouvrage. Et figurez-vous que ce livre ne parle pas de chiffres, encore moins de mathématiques, si un tout petit peu mais c’est marginal ! Voilà le genre de surprises qu’on rencontre lorsqu’on évite de lire les 4ème de couverture.
Bon, qui sont ces « nombres premiers » et pourquoi se sentent-ils seuls alors ? Il s’agit en fait de l’histoire de deux personnes écorchées vives, blessées par une tragédie dans leur enfance et qui traînent leur passé comme une ombre toujours omniprésente dans leur vie. D’un côté, il y a Mattia, un chouia autiste qui se réfugie dans les mathématiques pour fuir la réalité. De l’autre côté, il y a Alice, anorexique, légèrement handicapée suite à un accident de ski et qui se sent comme une paria au niveau de la société. Ils sont mal dans leur peau, solitaires et disons honnêtement les choses « handicapés socialement ».
Au cours de ce récit, on les suit tour à tour au moment de quelques évènements précis de leur adolescence et de leur vie d’adulte. Cette histoire est une suite de malentendus, d’incompréhension et d’échecs. Au moment où l’un avance, l’autre recule et c’est un ballet sans fin où leurs vies semblent se frôler pour se séparer brusquement.
Ce livre laisse un arrière-goût amer dans la bouche. On a envie de secouer un peu ces deux personnages, de leur dire de laisser tomber toute cette culpabilité et ce nombrilisme et d’aller de l’avant. A aucun moment, ils ne tentent de sortir de ce cercle infernal où ils sont englués et j’ai senti parfois beaucoup trop de complaisance et d’état morbide dans leurs comportements.
Quoiqu’il en soit et malgré cette sévère critique, j’étais happée par le style d’écriture et je n’ai pas pu lâcher ce roman qui est très bien écrit. Le style est fluide mais à certains moments m’a paru froid et brut. Même si j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages et si certaines situations m’ont semblé trop pathétiques, je trouve que l’auteur a su bien exploité son thème. J’applaudis cette fin courageuse, loin des clichés gnans-gnans de certains romans. C’est la seule fin qui semblait « logique » vu tout ce qui s’est passé.
Pour conclure, un romain intéressant à découvrir mais si vous vous sentez déprimé, à éviter !

Sans sang

Fiche identité

  • Titre du livre: Sans sang
  • Auteur: Alessandro Baricco
  • Nombre de pages: 128
  • Édition: Folio
  • Année de publication: 2002

Résumé

Nina assiste, cachée dans un trou, à l’assassinat de son père et de son frère, victimes d’une vengeance après la fin de la guerre. Miraculeusement, elle arrive à échapper aux assaillants…

Avis         

Il s’agit du second roman d’Alessandro Baricco que je lis mais je n’accroche toujours pas avec son style malgré les éloges entendus ici et là.
Ce livre est divisé en deux parties distinctes. La première partie ressemble à un scénario de Tarantino, avec l’arrivée de trois hommes dans la ferme, venus débusqués Manuel Roca pour le tuer. Nous allons assister à un règlement de comptes où seule en réchappe Nina.
La seconde partie nous emmène plusieurs années après ce drame et se situe dans un café : Nina retrouve Tito, le dernier des meurtriers de sa famille, et finit par le convaincre de discuter avec elle. C’est ainsi que nous aurons une rétrospective de son passé et de celui de Nina, venue accomplir ici son dernier geste.
Mais j’ai trouvé ce livre creux et un brin conventionnel. Oui, il y a une impression de déjà vu, de thèmes mille fois évoqués sur la vengeance et le pardon. L’auteur traite aussi de l’idéologie sous-jacente à une guerre : illusion de créer un monde meilleur ? droit de tuer une minorité pour le bien-être de tous ? Mais j’ai senti que l’ensemble manquait de profondeur, que le livre était moralisateur sans apporter réellement une innovation dans le style et la qualité des protagonistes. Ces derniers sont peu attachants et peu intéressants.
Le style d’écriture est épuré, avec parfois des scènes vides de sens et des dialogues répétitifs. D’ailleurs, leurs échanges ressemblaient plus à un monologue.
La fin brutale m’a frustrée : tout ce laïus pour terminer le récit sur une partie de jambes en l’air ! Et ensuite ? Point final, lever des rideaux et lancement de tomates (pourris) par les lecteurs ! Un livre que je ne recommande pas !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Novecento: pianiste – Soie