L’open space m’a tuer

Fiche identité

  • Titre du livre: L’open space m’a tuer
  • Auteur: Alexandre des Isnards & Thomas Zuber
  • Nombre de pages: 211
  • Édition: Hachette Littéraire
  • Année de publication: 2008

Résumé

Ce sont des jeunes ayant fait de bonnes études et qui occupent des postes à responsabilité dans des entreprises prestigieuses. Et pourtant, tout n’est pas rose dans l’univers des open space !

Avis    

C’est une amie que j’ai rencontré récemment qui m’a prêté cet ouvrage. Nous parlions justement de boulot et de nos propres expériences et elle m’a conseillé de le lire en disant que je me marrerai bien. Effectivement pendant une heure j’étais pliée de rire et il faut vous avouer que c’est extrêmement rare qu’un livre me mette dans cet état.
J’ai retrouvé certaines situations que j’ai pu observer dans mon travail actuel, notamment le nouveau type de management en vogue dans les cabinets d’audit et de conseil : les bureaux ouverts, le rythme de la flexibilité et de la mobilité extrême, les discours sur les valeurs prônées par l’entreprise…
L’auteur nous raconte les sentiments qui animent ces jeunes cadres  face à ce nouveau type de gestion : stress lié aux missions, pression indirecte exercée par les managers, deadlines tellement serrés que même en travaillant toute une nuit il est peu probable d’arriver à finir les tâches demandées, manque de reconnaissance du top management. Et les conséquences sont multiples : malaise vagal, ulcère, démissions multiples, flopée de candidats pour un départ volontaire, addiction au Blackberry…
Je comprends ces jeunes qui ont perdu leurs illusions, qui rêvent d’une vraie vie au point de vouloir partir travailler pour des ONG, passer le CAPES pour enseigner ou tout simplement provoquer une tension dans l’entreprise pour pouvoir se faire licencier et toucher les ASSEDIC.
Vous allez me dire : il y a beaucoup de gens au chômage en ce moment et pourtant certains se plaignent de travailler dans des grandes entreprises et de toucher un salaire nettement supérieur à la moyenne française. Je ne vais pas entrer dans cette polémique car pour moi, malgré tous les avantages extérieurs visibles, il peut vraiment avoir une oppression et un mal-être dans ce type de métier.
La fin m’a réellement déprimé et m’a fait prendre conscience de l’importance des choix qu’on doit faire vis-à-vis de son avenir professionnel.  

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Facebook m’a tuer

Comme un roman

Fiche identité

  • Titre du livre: Comme un roman
  • Auteur: Daniel Pennac
  • Nombre de pages: 197
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1992

Résumé

L’auteur nous parle de sa vision de la lecture et les moyens pour inciter les jeunes à aimer de nouveau les livres.

Avis    

C’est un essai très court que nous propose cet auteur que je connais surtout de réputation.
Il nous parle du plaisir d’être un lecteur mais aussi le peu d’engouement que cette activité suscite chez les jeunes. Il nous propose des nouvelles manières de cultiver ce plaisir et tant pis s’il faut sauter des pages et les descriptions rébarbatives, tant pis si on lit de soi-disant  « mauvais » romans…
J’ai retrouvé certains de mes comportements dans sa description du lecteur : cette intimité qui se créé entre les personnages et le lecteur, tous ces livres qui ont été maltraité par mes soins (pages écornées, décollées à force d’avoir été plié ici et là), les nuits blanches à lire en cachette…
Mais je ne peux pas mettre une note supérieure pour plusieurs raisons. Le style d’écriture est simple et les pages se tournent aisément. C’est même trop simple à mon goût, un peu trop banal même. J’aurai aimé qu’il distille plus de poésie et de magie dans ces phrases.
Paradoxalement, je pense que ce livre est destiné principalement à des gens qui ont déjà cet amour des livres dans les veines : le lire nous conforte et nous rassure un peu dans nos opinions  et dans notre vécu quotidien de lecteur. Si quelqu’un n’aime pas lire, je pense qu’il ne sera pas convaincu par les arguments de l’auteur. Certes, la pédagogie et les programmes scolaires ont causé quelques dégâts mais je pense que la lecture est un loisir qu’on a parfaitement le droit de ne pas aimer même si on nous a lu une quantité phénoménale de contes lorsque nous étions enfants. Cela m’agacerait profondément que quelqu’un me propose un essai sur la façon d’aimer les mathématiques, le lancer de marteau ou bien la décoration florale.
Pour finir sur une note positive quand même : « Le temps de lire est toujours du temps volé. (Tout comme le temps d’écrire, d’ailleurs, ou le temps d’aimer.) Volé à quoi ? Disons, au devoir de vivre […]. Le temps de lire, comme le temps d’aimer, dilate le temps de vivre. Si on devait envisager l’amour du point de vue de notre emploi du temps, qui s’y risquerait ? Qui a le temps d’être amoureux ? A-t-on jamais vu, pourtant, un amoureux ne pas prendre le temps d’aimer ? Je n’ai jamais eu le temps de lire, mais rien, jamais, n’a pu m’empêcher de finir un roman que j’aimais. La lecture ne relève pas de l’organisation du temps social, elle est, comme l’amour, une manière d’être. La question n’est pas de savoir si j’ai le temps de lire ou pas (temps que personne, d’ailleurs, ne me donnera), mais si je m’offre ou non le bonheur d’être lecteur. »