Le colonel Chabert

Fiche identité

  • Titre du livre: Le colonel Chabert
  • Auteur: Honoré de Balzac
  • Nombre de pages: 208
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1832

Résumé

Le colonel Chabert a été déclaré mort il y a plusieurs années de cela, à la bataille d’Eylau. Mais gravement blessé, et enterré vif, il finit par s’en sortir miraculeusement et retourne tant bien que mal à Paris pour réclamer son identité et ses droits.

Avis    

En ce moment, je suis dans ma veine classique, et après avoir longtemps hésité, j’ai choisi de continuer à découvrir le génie de Balzac à travers ce petit roman.
Le résumé est clair mais voici ce que je rajouterai : le colonel Chabert, à son retour à Paris, s’adresse à un avoué, M. Derville, qui par charité, l’aidera.
Mais quelle désillusion pour ce pauvre soldat ! Il arrive dans un Paris où des changements politiques ont eu lieu : adieu Napoléon et retour à la Restauration, autant dire que les soldats de son type ne sont plus les bienvenus. En plus, du temps s’est écoulé : l’administration le juge mort et enterré et ne souhaite pas étudier son cas ; sa femme s’est remariée et détient une large partie de sa fortune. Lui qui croyait être accueilli comme un héros, le voilà considéré comme un paria, un homme dont la présence gêne plus qu’elle n’arrange. La justice elle-même semble être source de complications : a-t-il le droit, ou même la légitimité, de retrouver son nom, sa femme et sa fortune ? A priori oui, mais non…
Chabert est décrit par l’auteur comme un être passif, un soldat habitué aux règles militaires et qui se retrouve perdu dans la vie en société. Son sacrifice à la guerre n’est payé en retour que par de l’ignorance et par des tromperies de son ancienne épouse. Mais il m’a quand même agacé : je l’ai trouvé naïf, candide, généreux au point d’être stupide. Il souhaite rester honorable, méprise sa femme mais à quel prix ! Pourquoi ne pas avoir au moins lutter pour récupérer une partie de sa fortune ?
Par son attitude, il me rappelle vaguement le père Goriot, tout aussi intègre mais faible, aveugle et bête. Je suis peut-être cynique mais à quoi sert l’honneur si on est réduit à vivre comme un mendiant ? Si le droit est avec nous mais qu’on y renonce, qu’on l’abandonne pour des grands principes « dans les nuages » ? Bref, j’arrête de polémiquer et je retrouve mon calme!
Le style d’écriture est très riche, soutenu, avec cette fois-ci un vocabulaire spécifiquement juridique à un certain moment qui peut se révéler ardu. Les premières pages – comme tous les Balzac lus à ce jour – semblent compliquées, mais il faut persévérer un peu et ne pas abandonner tout de suite.
A lire ? Oui quand même car il est court  et parce que c’est écrit par Balzac, ce grand génie !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Eugénie Grandet – Illusions perduesLa duchesse de LangeaisLe bal de Sceaux – Le père Goriot – Les employésSplendeurs et misères des courtisanesUrsule Mirouët 

Un secret

Fiche identité

  • Titre du livre: Un secret
  • Auteur: Philippe Grimbert
  • Nombre de pages: 184
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 2004

Résumé

Le narrateur, un jeune garçon, fils unique, chétif et fragile de santé, se sent mal aimé par ses parents. Il s’invente un grand frère idéal. Mais un jour, le secret familial éclate.

Avis    

Toujours en pleine zone de turbulences, j’ai du mal à apprécier mes lectures. Même si cette histoire est racontée avec beaucoup de pudeur et sans trop de fioritures, je l’ai trouvée moyenne.
Le résumé nous dévoile déjà une grande partie de l’intrigue, donc je ne pourrai rien vous dire de plus pour que ce secret ne m’échappe pas par mégarde.
Le personnage principal nous raconte ses états d’âmes: enfant fragile de santé, il se sent mal face à ses parents, sportifs de haut niveau. Pour compenser cette faiblesse, il s’investit dans ses études et s’invente un frère imaginaire, qui aurait toutes les qualités physiques qui lui fait tant défaut. Si le principal protagoniste est bien travaillé, les personnages secondaires manquent de consistance et ne m’ont pas marqué.
Les phrases sont courtes. Le style est simple, sobre mais parfois plat et l’histoire met du temps à se mettre en place, ce qui donne un livre bancal avec une fin qui concentre l’essentiel de l’intrigue. En tout cas, l’auteur a su évoquer le sort des Juifs au cours de la Seconde guerre mondiale avec beaucoup de finesse, sans entrer dans un ton pathétique ni polémique.
Je pense que c’est un livre intéressant mais que je n’ai pas lu au bon moment. Je vous le recommande quand même car il est court.