Les naufragés de l’île Tromelin

Fiche identité

  • Titre du livre : Les naufragés de l’île Tromelin
  • Auteur : Irène Frain
  • Nombre de pages : 325
  • Édition : J’ai lu
  • Année de publication : 2009

Résumé

En 1761, un navire français, l’Utile, s’échoue avec son équipe et sa cargaison d’esclaves noirs sur une petite île perdue au beau milieu de l’Océan Indien.

Avis          

Le mois d’août évoque toujours le soleil, les plages et les vacances. C’est dans cette ambiance festive qu’une personne que j’aime beaucoup m’a recommandée cet ouvrage.
D’emblée, j’étais séduite par les premières pages, ce qui fait que je l’ai terminé en quelques jours.
L’histoire est intéressante et évoque toutes les péripéties vécues par un équipage isolé et perdu sur une île déserte de l’océan Indien. On est loin des décors à la Robinson Crusoé : l’île est minuscule et inhospitalière, entourée d’énormes déferlantes agressives et visitée uniquement par des oiseaux et quelques tortues de mer ; c’est au mieux un caillou dans l’océan où il y a à peine de l’eau potable et aucun arbre pour s’abriter de la chaleur.
Le récit qu’on va lire est passionnant, incroyable, presque surréaliste, mais la fin est encore plus terrible : les esclaves ont été abandonnés sur l’île malgré les promesses de retour et pendant des années, nul ne sait comment ils ont réellement vécus.
Pourquoi pas le 5ème cœur ? Par rapport à ce récit subsistent uniquement les écrits des survivants blancs. À cause du contexte historique de l’époque, il n’y a aucun témoignage des esclaves, considérés comme de la marchandise au même titre que les animaux ou les objets de valeur.
J’aurais aimé que l’auteur romance plus son livre, qu’elle imagine les états d’âme et les sentiments des esclaves noirs et leur point de vue sur tout ce qui s’est passé. L’idéal aurait été de faire un livre à deux voix : un, celui d’un Blanc soit l’écrivain de bord ou même Castellan le lieutenant ; et de l’autre celui d’un esclave abandonné sur l’île et qui aurait raconté sur un autre ton le naufrage, la construction du radeau de fortune et leur isolement pendant quinze ans.
Le style d’écriture est sobre, simple, mais quand même fluide malgré quelques termes techniques maritimes et des descriptions un peu longues qui se répètent.
À lire pour ceux qui seraient intéressés par les histoires de naufrage !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Un crime sans importance 

Thérèse Raquin

Fiche identité

  • Titre du livre : Thérèse Raquin
  • Auteur : Emile Zola
  • Nombre de pages : 228
  • Édition : Pocket
  • Année de publication : 1867

Résumé

La famille Raquin, composée de la mère, son fils Camille et sa nièce Thérèse mène une existence monotone, d’abord à Vernon et ensuite à Paris. L’arrivée de Laurent, un ami d’enfance, va faire voler en éclats le quotidien du ménage.

Avis          

Quel livre !!! J’en sors le souffle coupé, comme si j’ai reçu un coup de poing au niveau du sternum.
Ce roman est un bijou, plein de noirceur et de méchanceté, de violence et de cruauté.
Thérèse est mariée à son cousin Camille qu’elle n’aime pas. Sa vie est lugubre, sombre et terriblement monotone jusqu’à l’arrivée de Laurent qui va déclencher une passion violente. Mais Camille devient gênant pour leur relation donc les deux amants décident de le tuer.
L’auteur décrit avec brio la psychologie du crime passionnel et de la culpabilité : Thérèse et Laurent sont des êtres détraqués partagés entre la culpabilité et le besoin d’assouvir leurs passions et leurs vices. Ils sont pris dans les filets du remords, plongent dans des cauchemars, des hallucinations et des délires obsessionnels. Le crime les hante et les poursuit jour et nuit et ils sont prêts à tout pour se délivrer de leurs angoisses quotidiennes, car Camille est plus envahissant vivant que mort : mensonges pour masquer le meurtre, mariage, violences verbales et physiques, prostitution, alcoolisme, etc.
Certaines scènes sont violentes et poignantes, mais la plus terrible à mes yeux est celle de François le chat. Rien qu’à y penser, je frissonne encore d’horreur. À cette étape, j’ai dû poser mon roman pendant dix minutes avant de pouvoir reprendre sereinement la lecture.
Le style d’écriture est riche, intense, ponctué de superbes descriptions psychologiques. On ressent ce que vivent les personnages principaux, c’est un peu vulgaire ce que je vais écrire, mais « ça vous prend aux tripes » et impossible de lâcher le livre tellement on a envie de connaître la suite! En plus, la fin est magistrale, mais vraiment MAGISTRALE !
Bon, mon commentaire enthousiaste vous indique la route à suivre : à lire de toute urgence !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blogGerminalLa conquête de Plassans La curéeLa faute de l’abbé Mouret – La fortune des Rougon – L’assommoir Le ventre de Paris NanaPot-Bouille – Son Excellence Eugène RougonUne page d’amour