Perles de glace et de sang

Fiche identité

  • Titre du livre : Perles de glace et de sang
  • Auteur : Françoise Leroy-Lorriaux
  • Nombre de pages : 155
  • Édition : Edilivre-Aparis
  • Année de publication : 2015

Résumé

L’auteur nous raconte une partie de sa vie qui s’est déroulée dans le Nord de la France.

Avis    

Ce livre m’a été recommandé par une personne que j’aime beaucoup, donc que je remercie ici en plus de lui dire de vive voix.
L’auteur nous propose un récit autobiographique de son enfance et de son adolescence dans le Nord de la France, près de Cambrai dans la commune de Quiévy. C’est un témoignage triste sur une enfance malheureuse, marquée par des conditions de vie modestes dans une ferme, avec un père violent et une mère effacée et soumise.
Comme ses parents travaillaient dans une ferme, toute la famille était impliquée dans le travail des champs quotidiennement : que de corvées, dans des conditions très difficiles qui nécessitent une force physique et du temps ! Ce livre décrit les violences subies par la famille à cause d’un père tyrannique : les coups et les paroles dures pleuvaient à chacune de ses contrariétés sur toute la fratrie ; leur mère malade, devait continuer les tâches quotidiennes en dépit des douleurs qui l’affectaient ; les enfants subissaient des brimades et avaient très peu de loisirs en dehors de l’école et de la paroisse. C’est une histoire poignante dont la figure du père reste central.
Mais je ne peux pas mettre une note plus élevée, car il manque certaines qualités littéraires qui auraient pu donner à cet ouvrage plus d’ampleur et d’envergure comme un style d’écriture mieux travaillé, des personnages mieux mis en perspective, de belles descriptions, etc. Nous avons surtout ici un ensemble de souvenirs, souvent pêle-mêle et décousus : j’ai l’impression que l’auteur utilise l’écriture comme exutoire de son passé ; pour sa propre thérapie afin de guérir et d’exorciser ses propres démons. Je ne sais pas trop comment l’exprimer, mais il manque ce lien/pont avec le lecteur.
Pour conclure, c’est un livre assez personnel de l’auteur, mais, qui à mes yeux est de qualité moyenne, donc que je ne recommande pas forcément. J’espère juste que l’auteur a trouvé la paix intérieure qu’elle cherchait.

L’assommoir

Fiche identité

  • Titre du livre : L’assommoir
  • Auteur : Emile Zola
  • Nombre de pages : 566
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1876

Résumé

Gervaise Macquart débarque à Paris avec son compagnon Auguste Lantier. Après un début houleux, elle arrive petit à petit à s’installer comme blanchisseuse. Mais le démon de l’alcool guette dans ce quartier ouvrier de Paris.

Avis    

Ce livre est juste un coup de cœur monumental découvert cette année et qui entre dans le club de mes livres préférés. Quel chef-d’œuvre !
Il s’agit d’une histoire triste, poignante et réaliste, qui pourrait encore s’appliquer de nos jours dans n’importe quel pays frappé par la pauvreté, la misère et l’injustice sociale. Ce livre nous plonge dans le cœur de Paris, dans le quartier ouvrier de la Goutte-d’Or, où nous allons suivre Gervaise, une blanchisseuse venue de province.
Son existence semble aller mieux au début pour n’être ensuite qu’une longue et terrible descente aux enfers. C’est une héroïne attachante, naïve et gentille qui a souffert des vicissitudes de la vie et du caractère inconstant des hommes de son entourage. L’oisiveté de son mari après un accident du travail bascule lentement vers l’alcoolisme, que Gervaise aura du mal à endiguer. Elle sera également victime des fourberies et des jalousies de sa belle-famille ainsi que des manigances d’Auguste.
J’ai ressenti beaucoup de compassion devant cette misère noire : à aucun moment, on ne peut blâmer Gervaise face à ses choix, ce qui exprime pour moi tout l’art de l’auteur : tributaire de son passé, elle essaie tant bien que mal de sortir la tête hors de l’eau, mais la roue du destin est implacable. L’alcoolisme guette et détruit chaque foyer, dépouille chaque bourse, dénature chaque être humain qui avale ses tord-boyaux infects !
Il y a des passages terriblement poignants dans ce livre : celle du père Bijard et Lalie qui m’a donné les larmes aux yeux ; celle de la crise de delirium tremens du père Coupeau, celle de la dernière rencontre entre Goujet et Gervaise, etc.
L’auteur dénonce les ravages de l’alcool, la misère de la condition ouvrière parisienne, la violence des hommes, les jalousies et cruautés de l’entourage, la spirale de l’endettement, les milieux malsains où évoluent les enfants qui reproduisent inéluctablement le sort de leurs parents.
Le style d’écriture est riche, avec de belles descriptions qui nous plongent dans cette ambiance. Zola utilise aussi énormément le parler de l’époque, l’argot parisien des milieux populaires, ce qui fait qu’il est souvent nécessaire de lire le glossaire à la dernière page pour bien comprendre le sens de la phrase.
Je pourrais continuer sans fin à faire l’éloge de cet ouvrage mais je m’arrêterai là. C’est un chef-d’œuvre à mettre entre toutes les mains ! A lire de toute urgence !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : GerminalLa conquête de Plassans – La curéeLa faute de l’abbé Mouret – La fortune des RougonLe ventre de ParisNanaPot-Bouille – Son Excellence Eugène Rougon – Thérèse Raquin Une page d’amour