Balzac et la petite tailleuse chinoise

Fiche identité

  • Titre du livre: Balzac et la petite tailleuse chinoise
  • Auteur:  Dai Sijie
  • Nombre de pages: 228
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 2000

Résumé

Après la Révolution culturelle en Chine, les personnes jugées comme « intellectuels » sont envoyés dans la campagne pour leur rééducation au milieu de paysans. Luo et son ami, le narrateur, atterrissent dans une région isolée, vers la Montagne du Phénix. Leur vie quotidienne est rythmée par le travail dans les champs et le transport d’engrais. Un jour, nos deux amis tombent inopinément sur un livre de Balzac.

Avis    

Comme je n’ai pas encore la possibilité de partir en vacances (et Dieu seul sait à quel point je rêve de voyages en ce moment !), je m’évade grâce à la lecture. Et me voici en train de quitter ce temps tropical pluvieux et sinistre, pour un autre pays et un autre climat, la Chine. Pas de chance, il pleut encore plus dans cette histoire, située dans une montagne éloignée dans une province chinoise.
Luo et son ami, le narrateur, sont contraints d’y vivre à cause de la Révolution culturelle qui oblige les « intellectuels » à être rééduqués par les paysans dans les campagnes. Adieu les cours au lycée ! Nos deux amis travaillent désormais dans les rizières ou dans les mines de charbon, transportent des excréments dans un seau pour les utiliser comme engrais et dorment au dessus d’une porcherie. Leur seul loisir est de regarder des films dans la ville la plus proche, et ensuite de les raconter en détail aux villageois, ou de passer du temps avec la petite tailleuse, leur nouvelle amie. La découverte d’un livre de Balzac, caché par un intellectuel rééduqué comme eux, va bouleverser leur quotidien.
En fait, je m’attendais à un trio amoureux ou à une tragédie. Mais non, il s’agit d’une fresque de la vie rurale du temps de Mao et de la découverte de la littérature occidentale par deux jeunes chinois. Nous partageons leur émerveillement et leur attachement envers certains personnages fictifs et auteurs français. Un peu comme moi, la lecture est leur échappatoire, leur soutien et devient peu à peu indispensable.
Le style d’écriture est simple et clair mais un peu plat. Les évènements s’enchaînent rapidement, mais manquent parfois de profondeur et de relief. Je trouve que l’auteur a mal coordonné la structure de son histoire : il aurait dû garder un point de vue unique au lieu de basculer au milieu du livre, aux deux points de vue de Luo et du meunier (qui pour moi n’ont rien apporté de concret à l’intrigue).
La fin est surprenante : je m’attendais à peu près à tout, sauf à ce dénouement !
Bon, c’est un livre qui reste quand même correct et que vous pourrez lire rapidement !

Le grand chambard

Fiche identité

  • Titre du livre: Le grand chambard
  • Auteur:  Mo Yan
  • Nombre de pages: 124
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 2010

Résumé

Mo Yan nous partage une courte autobiographie, qui part de son enfance dans le village de Gaomi jusqu’à ses débuts en tant qu’écrivain.

Avis    

Cette expression « prix Nobel de littérature » m’a toujours un peu effrayé : quand et pourquoi un auteur reçoit-il cette distinction ? Est-ce que ce sont des ouvrages inaccessibles, réservés à une élite ou à un groupe d’académiciens ?
J’ai surmonté ce préjugé en en me lançant dans ce livre de Mo Yan, nommé prix Nobel de littérature en 2012. J’avoue que la polémique autour de cette attribution a aussi titillé ma curiosité.
Mo Yan nous propose ici un aperçu très rapide de sa vie : son enfance dans le village de Gaomi, son expulsion de l’école pour insolence, les anecdotes qui ont alimentées son enfance (le fameux camion Gaz-51, le renvoi de l’élève He Zhiwu ou le match de ping-pong), son travail d’intérimaire dans une usine, son poste à l’armée et l’opportunité qu’il a eu d’entrer à l’université.
On découvre aussi brièvement l’aspiration des paysans : devenir un cadre du Parti est le symbole de la réussite.
Mais c’est TROP court : l’auteur évoque en un éclair les évènements et je suis même étonnée que l’ensemble ait pu tenir sur 120 pages. Je n’ai senti ni l’ironie ni la critique du parti communiste. Le seul personnage qui sort du lot est He Zhiwu, un opportuniste d’affaires qui arrive à s’enrichir malgré son manque d’instruction. Et c’est là peut-être que réside la force du livre : parler de sa vie mais à la fin basculer, mine de rien, sur He Zwhivu, l’affairiste, et ainsi mettre le doigt sur le paradoxe du système communiste et ses multiples failles.
Quoiqu’il en soit, je suis restée sur ma faim : la brièveté du roman, le style d’écriture léger mais pas exceptionnel. Bref, je vais essayer ces autres romans avant de conclure sur Mo Yan. Un avis mitigé de ma part ! Bof bof bof !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Le maître a de plus en plus d’humour