Le grand chambard

Fiche identité

  • Titre du livre: Le grand chambard
  • Auteur:  Mo Yan
  • Nombre de pages: 124
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 2010

Résumé

Mo Yan nous partage une courte autobiographie, qui part de son enfance dans le village de Gaomi jusqu’à ses débuts en tant qu’écrivain.

Avis    

Cette expression « prix Nobel de littérature » m’a toujours un peu effrayé : quand et pourquoi un auteur reçoit-il cette distinction ? Est-ce que ce sont des ouvrages inaccessibles, réservés à une élite ou à un groupe d’académiciens ?
J’ai surmonté ce préjugé en en me lançant dans ce livre de Mo Yan, nommé prix Nobel de littérature en 2012. J’avoue que la polémique autour de cette attribution a aussi titillé ma curiosité.
Mo Yan nous propose ici un aperçu très rapide de sa vie : son enfance dans le village de Gaomi, son expulsion de l’école pour insolence, les anecdotes qui ont alimentées son enfance (le fameux camion Gaz-51, le renvoi de l’élève He Zhiwu ou le match de ping-pong), son travail d’intérimaire dans une usine, son poste à l’armée et l’opportunité qu’il a eu d’entrer à l’université.
On découvre aussi brièvement l’aspiration des paysans : devenir un cadre du Parti est le symbole de la réussite.
Mais c’est TROP court : l’auteur évoque en un éclair les évènements et je suis même étonnée que l’ensemble ait pu tenir sur 120 pages. Je n’ai senti ni l’ironie ni la critique du parti communiste. Le seul personnage qui sort du lot est He Zhiwu, un opportuniste d’affaires qui arrive à s’enrichir malgré son manque d’instruction. Et c’est là peut-être que réside la force du livre : parler de sa vie mais à la fin basculer, mine de rien, sur He Zwhivu, l’affairiste, et ainsi mettre le doigt sur le paradoxe du système communiste et ses multiples failles.
Quoiqu’il en soit, je suis restée sur ma faim : la brièveté du roman, le style d’écriture léger mais pas exceptionnel. Bref, je vais essayer ces autres romans avant de conclure sur Mo Yan. Un avis mitigé de ma part ! Bof bof bof !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Le maître a de plus en plus d’humour

Funérailles célestes

Fiche identité

  • Titre du livre: Funérailles célestes
  • Auteur:  Xinran
  • Nombre de pages: 220
  • Édition: Philippe Picquier
  • Année de publication: 2004

Résumé

Wen et Kejun se sont rencontrés à l’école de médecine. Pétris d’idéologie communiste, Kejun s’engage comme médecin dans l’armée. Quelques semaines après leur mariage, il est muté au Tibet mais y trouve la mort dans des circonstances peu précises. Wen n’arrive pas à admettre son décès et décide de le retrouver au Tibet.

Avis    

Après ce voyage dans le bassin méditerranéen du XVIème siècle, nous partons pour une contrée méconnue : le Tibet. Dès le début de cette histoire, l’auteur, une journaliste chinoise nommée Xinran, précise que son récit est essentiellement inspiré du témoignage de Wen, réalisé durant un week-end. Malheureusement, elle l’a ensuite perdue de vue sans jamais la retrouver. Une partie du livre est donc fortement romancée.
Globalement, j’ai trouvé cette histoire intéressante mais moyenne. J’ai senti qu’il manquait encore quelques éléments pour en faire un ouvrage inoubliable. Wen, en voyageant au Tibet, est confrontée à une culture inconnue, aux antipodes du mode de vie chinois urbain qu’elle connaît. Après un accident, elle est recueillie par une famille de nomades tibétains élevant des yaks. Elle partagera leur vie pendant un certain nombre d’années tout en continuant à rechercher désespérément les causes de la disparition de Kejun, son époux.
Les descriptions du Tibet sont magnifiques : on a envie d’y aller pour découvrir ces paysages magnifiques composés de hautes montagnes, et partager, le temps d’un instant, la tente d’une famille de nomades. C’est aussi l’occasion pour moi de découvrir une pratique funéraire tibétaine très particulière, nommée les funérailles célestes.
L’auteur évoque aussi l’influence de l’idéologie communiste sur les jeunes chinois, les poussant à s’engager dans l’armée ainsi que les raisons (fallacieuses) invoquées par le gouvernement chinois pour justifier l’occupation du Tibet.
Mais l’ensemble est un peu léger : j’ai eu du mal à sentir l’intensité de cet amour inconditionnel, peut-être parce que l’auteur avait un style trop précis et froid incapable de traduire avec profondeur tous ces sentiments. L’auteur ne traite que très brièvement et superficiellement la spiritualité découverte par Wen : je suis restée sur ma faim car l’auteur n’a pas du tout approfondi le sujet.
Je pense que malgré un sujet très intéressant, l’auteur n’a pas su fournir un contenu plus dense et plus complet, donc on ressent vraiment le manque de profondeur vers la fin. Dommage !

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