L’opéra de la lune

Fiche identité

  • Titre du livre: L’opéra de la lune
  • Auteur:  Feiyu Bi
  • Nombre de pages: 114
  • Édition: Philippe Picquier
  • Année de publication: 2000

Résumé

Xiao Yanqui joue Chang’E, la femme du célèbre opéra « L’envol vers la lune ». Mais un geste inconsidéré durant sa jeunesse brise sa carrière jusqu’à une seconde chance se représente vingt ans après.

Avis    

Je connais bien cet auteur car j’ai déjà lu il y a quelques années deux de ses ouvrages. Mon avis est mitigé : je ne suis pas complètement déçue mais j’ai senti qu’il manquait quelque chose dans ce récit.
Premièrement, nous sommes plongés à Pékin, dans l’univers de l’opéra. Heureusement que le traducteur a eu le bon sens de nous expliquer les règles et codes qui régissent cet art, car personnellement je n’y connais rien du tout ! C’est une découverte intéressante qui nous montre à quel point la civilisation chinoise est très éloignée de notre culture occidentale en termes de références artistiques, culturelles ou tout autre domaine.   Elle est riche, foisonnante de récits et de couleurs, mais aussi mystérieuse et insaisissable. Après cet ouvrage, j’ai essayé de regarder un opéra chinois mais je n’ai toujours rien compris.
La vie de Xiao Yanqui est marquée dans ce livre par l’omniprésence de  « L’envol de la lune ». L’auteur passe en accéléré sur sa vie et se focalise sur l’obsession de Xiao Yanqui pour la scène. Le rôle de Chang’E devient le centre de son existence et elle est prête à tout sacrifier pour la gloire éphémère d’une représentation. A vous de juger si ça en valait vraiment toute cette peine !
Le style d’écriture a freiné un peu mon enthousiasme : je l’ai trouvé insipide, froid, trop plat sans poésie. L’auteur décrit presque de manière journalistique et nous livre des faits bruts et des évènements qui s’enchaînent trop vite. Il aurait gagné à développer et creuser un peu plus certains pans de l’histoire et des personnages principaux.
Je suis insatisfaite mais je vous le recommande quand même si vous voulez découvrir une partie de la culture chinoise !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: La plaineLes triades de ShanghaiTrois soeurs

Le passeur de Chadong

Fiche identité

  • Titre du livre: Le passeur de Chadong
  • Auteur:  Shen Congwen
  • Nombre de pages: 202
  • Édition: Albin Michel
  • Année de publication: 1934

Résumé

L’histoire se déroule en Chine dans la province de Hunan. Le vieux batelier et sa petite-fille Emeraude vivent paisiblement au bord de la rivière. Mais l’âge des premiers émois de la jeune fille arrive…

Avis    

L’essor de la Chine change non seulement le contexte économique mais aussi culturel. De plus en plus de romans chinois sont traduits en français et c’est une superbe opportunité pour être en contact avec une littérature nouvelle, très différente des standards occidentaux. Certains livres que j’ai lu sont de toute beauté et celui-ci en fait partie. Pris au hasard dans les rayons de la bibliothèque, ni la couverture, ni le nom de l’auteur, ni même l’histoire ne me disait rien. Seul l’épaisseur a pesé dans le choix car je cherchais quelque chose de court.
J’ai été conquise dès les premières pages, qui commencent comme un conte. On plonge dans un décor somptueux de la campagne chinoise au bord d’une rivière; on vit, le temps de la lecture, le quotidien du petit village de Chadong, rythmé par les courses de bateau, les traditions ancestrales et l’arrivée des gens d’autres provinces.  On rencontre des personnages très simples mais tellement attachants: j’ai aimé la gentillesse du vieux passeur, la joie de vivre et la douceur d’Emeraude.
En lisant la quatrième de couverture, on s’attend à une histoire d’amour basique. Mais ce livre est bien que plus que ce que vous imaginez : il y a une subtilité dans chaque scène, une poésie dans chaque mot, un rythme doux et nonchalant, des actes manqués qui changent inexorablement l’existence de deux êtres.
En le terminant, on a envie de rentrer dans le livre, de faire basculer le cours des choses mais on ne peut que pousser un profond soupir.
Un roman méconnu, court, exceptionnellement poétique, sensible au point d’éveiller la fleur bleue en moi ! A lire de toute urgence !