Les courants fourbes du lac Tai

Fiche identité

  • Titre du livre: Les courants fourbes du lac Tai
  • Auteur: Xiaolong Qiu
  • Nombre de pages: 311
  • Édition: Points
  • Année de publication: 2012

Résumé

Un cadre du parti offre à l’inspecteur Chen des vacances dans un luxueux centre pour cadres à Wuxi, situé au bord du lac Tai. Mais ce décor magnifique est pollué par les rejets des usines dans le lac.  Lorsque le directeur de l’usine se fait assassiné, l’inspecteur Chen décide de mener discrètement l’enquête.

Avis    

Bienvenue à tous dans l’année du Serpent, qui semblerait-il sera une période houleuse !
Pour fêter comme il se doit cette nouvelle année j’ai choisi un livre écrit par un Chinois parlant de la Chine actuelle. C’est mon premier polar chinois mais je ne suis pas franchement emballée.
Comme l’annonce le résumé, l’inspecteur Chen est en vacances. Mais il se retrouve malgré lui mêler à une enquête après avoir rencontrée Shanshan, une écologiste chinoise militant pour que les usines cessent de déverser leurs déchets dans le lac Tai.
L’enquête est assez légère, très linéaire, pas forcément captivante. On devine facilement qui tire les ficelles ainsi que les mobiles de chacun des protagonistes: l’épouse trompée et humiliée, la « petite secrétaire » ambitieuse, les écologistes en colère, un concurrent jaloux de la prochaine introduction en bourse etc..Il n’y a pas vraiment de surprise ni de retournement de situation spectaculaire.
Par contre, il y a un élément qui m’a paru très étrange dans ce livre : c’est la présence de la poésie classique chinoise. En effet l’inspecteur Chen est un grand amateur de poésie et il n’hésite pas à glisser des extraits de poèmes d’auteurs classiques chinois, et même ces propres envolées lyriques. Pour moi, le mélange est assez grotesque et ne passe pas très bien.
L’auteur profite de ce livre pour dénoncer les travers de la Chine contemporaine : la pollution et la destruction de l’environnement à cause de la politique de « développement à tout prix », les jeux de pouvoirs au sein du parti, les nouveaux « princes communistes » qui profitent du système pour s’enrichir personnellement aux dépens des autres, la police chinoise qui peut être expéditive lorsque la Sécurité intérieure y met son grain de sel…C’est un livre qui peut faire grincer des dents en Chine. Je me demande d’ailleurs s’il a le droit d’être publié là-bas ?
Le style d’écriture est simple, très plat avec plusieurs longueurs et digressions pas forcément utiles.
Bref, une note très mitigée ! Un livre que je ne recommande pas trop.

L’opéra de la lune

Fiche identité

  • Titre du livre: L’opéra de la lune
  • Auteur:  Feiyu Bi
  • Nombre de pages: 114
  • Édition: Philippe Picquier
  • Année de publication: 2000

Résumé

Xiao Yanqui joue Chang’E, la femme du célèbre opéra « L’envol vers la lune ». Mais un geste inconsidéré durant sa jeunesse brise sa carrière jusqu’à une seconde chance se représente vingt ans après.

Avis    

Je connais bien cet auteur car j’ai déjà lu il y a quelques années deux de ses ouvrages. Mon avis est mitigé : je ne suis pas complètement déçue mais j’ai senti qu’il manquait quelque chose dans ce récit.
Premièrement, nous sommes plongés à Pékin, dans l’univers de l’opéra. Heureusement que le traducteur a eu le bon sens de nous expliquer les règles et codes qui régissent cet art, car personnellement je n’y connais rien du tout ! C’est une découverte intéressante qui nous montre à quel point la civilisation chinoise est très éloignée de notre culture occidentale en termes de références artistiques, culturelles ou tout autre domaine.   Elle est riche, foisonnante de récits et de couleurs, mais aussi mystérieuse et insaisissable. Après cet ouvrage, j’ai essayé de regarder un opéra chinois mais je n’ai toujours rien compris.
La vie de Xiao Yanqui est marquée dans ce livre par l’omniprésence de  « L’envol de la lune ». L’auteur passe en accéléré sur sa vie et se focalise sur l’obsession de Xiao Yanqui pour la scène. Le rôle de Chang’E devient le centre de son existence et elle est prête à tout sacrifier pour la gloire éphémère d’une représentation. A vous de juger si ça en valait vraiment toute cette peine !
Le style d’écriture a freiné un peu mon enthousiasme : je l’ai trouvé insipide, froid, trop plat sans poésie. L’auteur décrit presque de manière journalistique et nous livre des faits bruts et des évènements qui s’enchaînent trop vite. Il aurait gagné à développer et creuser un peu plus certains pans de l’histoire et des personnages principaux.
Je suis insatisfaite mais je vous le recommande quand même si vous voulez découvrir une partie de la culture chinoise !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: La plaineLes triades de ShanghaiTrois soeurs