Funérailles célestes

Fiche identité

  • Titre du livre: Funérailles célestes
  • Auteur:  Xinran
  • Nombre de pages: 220
  • Édition: Philippe Picquier
  • Année de publication: 2004

Résumé

Wen et Kejun se sont rencontrés à l’école de médecine. Pétris d’idéologie communiste, Kejun s’engage comme médecin dans l’armée. Quelques semaines après leur mariage, il est muté au Tibet mais y trouve la mort dans des circonstances peu précises. Wen n’arrive pas à admettre son décès et décide de le retrouver au Tibet.

Avis    

Après ce voyage dans le bassin méditerranéen du XVIème siècle, nous partons pour une contrée méconnue : le Tibet. Dès le début de cette histoire, l’auteur, une journaliste chinoise nommée Xinran, précise que son récit est essentiellement inspiré du témoignage de Wen, réalisé durant un week-end. Malheureusement, elle l’a ensuite perdue de vue sans jamais la retrouver. Une partie du livre est donc fortement romancée.
Globalement, j’ai trouvé cette histoire intéressante mais moyenne. J’ai senti qu’il manquait encore quelques éléments pour en faire un ouvrage inoubliable. Wen, en voyageant au Tibet, est confrontée à une culture inconnue, aux antipodes du mode de vie chinois urbain qu’elle connaît. Après un accident, elle est recueillie par une famille de nomades tibétains élevant des yaks. Elle partagera leur vie pendant un certain nombre d’années tout en continuant à rechercher désespérément les causes de la disparition de Kejun, son époux.
Les descriptions du Tibet sont magnifiques : on a envie d’y aller pour découvrir ces paysages magnifiques composés de hautes montagnes, et partager, le temps d’un instant, la tente d’une famille de nomades. C’est aussi l’occasion pour moi de découvrir une pratique funéraire tibétaine très particulière, nommée les funérailles célestes.
L’auteur évoque aussi l’influence de l’idéologie communiste sur les jeunes chinois, les poussant à s’engager dans l’armée ainsi que les raisons (fallacieuses) invoquées par le gouvernement chinois pour justifier l’occupation du Tibet.
Mais l’ensemble est un peu léger : j’ai eu du mal à sentir l’intensité de cet amour inconditionnel, peut-être parce que l’auteur avait un style trop précis et froid incapable de traduire avec profondeur tous ces sentiments. L’auteur ne traite que très brièvement et superficiellement la spiritualité découverte par Wen : je suis restée sur ma faim car l’auteur n’a pas du tout approfondi le sujet.
Je pense que malgré un sujet très intéressant, l’auteur n’a pas su fournir un contenu plus dense et plus complet, donc on ressent vraiment le manque de profondeur vers la fin. Dommage !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Baguettes chinoisesChinoises L’enfant uniqueMessages de mères inconnues

Les courants fourbes du lac Tai

Fiche identité

  • Titre du livre: Les courants fourbes du lac Tai
  • Auteur: Xiaolong Qiu
  • Nombre de pages: 311
  • Édition: Points
  • Année de publication: 2012

Résumé

Un cadre du parti offre à l’inspecteur Chen des vacances dans un luxueux centre pour cadres à Wuxi, situé au bord du lac Tai. Mais ce décor magnifique est pollué par les rejets des usines dans le lac.  Lorsque le directeur de l’usine se fait assassiné, l’inspecteur Chen décide de mener discrètement l’enquête.

Avis    

Bienvenue à tous dans l’année du Serpent, qui semblerait-il sera une période houleuse !
Pour fêter comme il se doit cette nouvelle année j’ai choisi un livre écrit par un Chinois parlant de la Chine actuelle. C’est mon premier polar chinois mais je ne suis pas franchement emballée.
Comme l’annonce le résumé, l’inspecteur Chen est en vacances. Mais il se retrouve malgré lui mêler à une enquête après avoir rencontrée Shanshan, une écologiste chinoise militant pour que les usines cessent de déverser leurs déchets dans le lac Tai.
L’enquête est assez légère, très linéaire, pas forcément captivante. On devine facilement qui tire les ficelles ainsi que les mobiles de chacun des protagonistes: l’épouse trompée et humiliée, la « petite secrétaire » ambitieuse, les écologistes en colère, un concurrent jaloux de la prochaine introduction en bourse etc..Il n’y a pas vraiment de surprise ni de retournement de situation spectaculaire.
Par contre, il y a un élément qui m’a paru très étrange dans ce livre : c’est la présence de la poésie classique chinoise. En effet l’inspecteur Chen est un grand amateur de poésie et il n’hésite pas à glisser des extraits de poèmes d’auteurs classiques chinois, et même ces propres envolées lyriques. Pour moi, le mélange est assez grotesque et ne passe pas très bien.
L’auteur profite de ce livre pour dénoncer les travers de la Chine contemporaine : la pollution et la destruction de l’environnement à cause de la politique de « développement à tout prix », les jeux de pouvoirs au sein du parti, les nouveaux « princes communistes » qui profitent du système pour s’enrichir personnellement aux dépens des autres, la police chinoise qui peut être expéditive lorsque la Sécurité intérieure y met son grain de sel…C’est un livre qui peut faire grincer des dents en Chine. Je me demande d’ailleurs s’il a le droit d’être publié là-bas ?
Le style d’écriture est simple, très plat avec plusieurs longueurs et digressions pas forcément utiles.
Bref, une note très mitigée ! Un livre que je ne recommande pas trop.