Esprit d’hiver

Fiche identité

  • Titre du livre: Esprit d’hiver
  • Auteur: Laura Kasischke
  • Nombre de pages: 312
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 2013

Résumé

C’est le matin de Noël mais cette journée festive commence mal. Holly et son mari se réveillent tard. Tandis que ce dernier part rapidement récupérer ses parents à l’aéroport, Holly se retrouve seule avec leur fille adoptive Tatiana, âgée de quinze ans. Mais le comportement de cette dernière devient de plus en plus énigmatique au fur et à mesure des heures, créant un malaise grandissant entre les deux femmes.

 Avis     

Dès les premières pages, ce livre nous plonge dans une atmosphère oppressante et étrange. Un matin de Noël qui est sensé être joyeux se transforme en un long moment angoissant où Holly, la mère, et Tatiana la fille, se retrouvent seules, isolées par le blizzard, sans les invités prévus et des préparatifs à peine entamés.
Le récit alterne entre deux perspectives. Il y a d’abord les discussions entre la mère et la fille, qui prennent un tour accusateur, menaçant, bizarre pour ne pas dire kafkaïen.
Entre ces conversations se glissent subrepticement le passé de Holly. Cette dernière fait un retour en arrière sur ses souvenirs d’enfance, marqués par la maladie génétique de sa mère; sur les opérations chirurgicales qu’elle a subi pour éviter les mêmes souffrances ; sur la stérilité qui a suivi ces interventions puis sur l’adoption de Tatiana dans un orphelinat en Sibérie.
Holly se pose des questions sur son rôle de mère adoptive. Elle est pleine de culpabilité et d’angoisse à l’idée de ne pas être une bonne mère et d’être rejetée par sa fille puisqu’elle n’est pas sa mère biologique. L’a-t’elle assez choyée, aimée, fait comme il fallait ? Que s’est-il passé pour que l’adorable petite fille se transforme en adolescente désagréable ?
Holly elle-même semble frustrée d’avoir laissé son rêve d’écrivain depuis qu’elle est mère, comme si son inspiration s’est tarie.
Au fur et a mesure de la lecture, j’ai soupçonné la folie de l’un des protagonistes ou bien un cauchemar ou une hallucination qui expliquerait certains détails étranges. Je n’étais pas très loin, si bien que la fin glaciale et abrupte ne m’a pas totalement surprise (un peu quand même!).
Mais le style d’écriture est lourd, pesant et souvent redondant. De plus, je suis excédée par les marques citées, qui vont même jusqu’à la promotion d’un certain téléphone ! C’est scandaleux ! On ne peut même plus avoir la paix lors d’une lecture !
Bref, un roman intéressant avec un dénouement percutant! A éviter en cas de déprime sous peine de terminer tous les chocolats de la maison ! 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Si un inconnu vous aborde 

Précoce automne

Fiche identité

  • Titre du livre: Précoce automne
  • Auteur: Louis Bromfield
  • Nombre de pages: 228
  • Édition: Phébus
  • Année de publication: 1926

Résumé

Vingt ans se sont écoulés depuis le mariage d’Olivia avec le dernier rejeton de la famille Pentland. Elle sombre lentement dans une profonde tristesse que vient secouer le retour de sa fille Sybil et de Sabine, une cousine de la famille considérée comme une excentrique. 

 Avis     

Cet auteur, que je lis pour la seconde fois, a comme thème de prédilection le déclin d’une famille. Olivia, suite à un mariage de convenance, il y a vingt ans, intègre la famille Pentland. Ces derniers, fiers de leur origines, de leur ascension sociale et de leur immense fortune, sont pétris de principes, de codes moraux rigides et de puritanisme. L’essentiel est de sauvegarder les apparences, de faire comme si tout allait bien donc d’étouffer tout parfum de scandale.
Olivia s’étiole comme une fleur en manque d’eau dans ce milieu sinistre, entouré d’un mari insipide et distant, de son fils cadet gravement malade, d’une belle-mère folle et d’un beau-père autoritaire. De plus, elle subit également la présence de la grande-tante Cassie, une vipère autoritaire, manipulatrice et fourbe comme le démon qui se mêle de tout quotidiennement !
Mais le vrai problème d’Olivia est son mari. Soyons crus pour une fois : au lieu de se consacrer à la généalogie de sa famille, Anson aurait mieux fait de satisfaire sexuellement sa femme ! L’auteur utilise un langage fin et subtil pour décrire les états d’âme d’Olivia face à cette frustration. C’est une femme douce, émouvante et lucide sur sa situation.
Le récit met du temps à se mettre en place. Les événements se précipitent vers la fin. Je suis légèrement déçue car l’auteur n’a pas assez développé certains « cataclysmes » qui ont secoué la famille. J’aurai aimé un livre plus long où il s’attarde sur ces conséquences ainsi que les réactions des autres protagonistes.
Je sors de ce livre avec un arrière-goût amer dans la bouche, une envie de faire voler toutes les barrières, les convenances et les règles!

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: La colline aux cyprès