Notre famille

Fiche identité

  • Titre du livre : Notre famille
  • Auteur : Akhil Sharma
  • Nombre de pages : 220
  • Édition : Editions de l’Olivier
  • Année de publication : 2014

Résumé

Ajay quitte l’Inde avec sa mère et son frère pour rejoindre leur père, immigré depuis un an aux États-Unis. Ils découvrent avec émerveillement ce nouveau pays, promesse d’une nouvelle vie pour eux. Mais le destin, en trois minutes, va faire basculer le cours de leur existence.

Avis     

Voici une pépite découverte au hasard de ma vie de lecteur qui m’a beaucoup touché, car elle parle de la vie ordinaire des gens.
Ce sont des personnes comme vous ou moi, mais quand un tragique accident s’en mêle, tout vole en éclats.
L’histoire est racontée du point de vue du fils cadet, Ajay qui est confronté à de multiples changements : s’adapter à un nouveau pays, une nouvelle culture et une nouvelle langue ; survivre au racisme ambiant et au harcèlement scolaire, subir la terrible solitude face à l’horreur de la tragédie qui les touche.
Beaucoup de questions envahissent le narrateur : comment vivre quand on est le « seul » qui reste ? Comment affronter le délitement de sa famille, entre une mère obnubilée par Bijur et un père noyé dans l’alcoolisme ? Comment trouver sa place dans ce nouveau schéma familial en faisant abstraction de la colère, de la culpabilité et de la jalousie ? Est-on moins aimé car le moins fragile du nid ?
J’ai trouvé cette histoire terriblement émouvante. J’ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois. Je voulais rentrer dans le livre pour serrer Ajay dans mes bras, pour le réconforter et l’encourager.
Le style d’écriture est agréable, fluide et se lit extrêmement bien. L’auteur nous livre les émotions et les sentiments du narrateur avec une telle sincérité qu’on devine que ce roman a des accents autobiographiques. Il ne sombre pas dans le pathétique, mais garde une vision lucide, courageuse, et même parfois drôle de ce qui lui arrive.
Je n’ai pas mis le cinquième cœur, car la fin est un peu rapide. J’aurais aimé le suivre un peu plus, comprendre son cheminement en tant qu’adulte après toutes ses souffrances dans l’enfance. Certes, il a réussi financièrement, mais a-t-il pu se reconstruire et trouver réellement la paix de son âme ? Je le souhaite de tout mon cœur.

Vox

Fiche identité

  • Titre du livre : Vox
  • Auteur : Christina Dalcher
  • Nombre de pages : 448
  • Édition : Pocket
  • Année de publication : 2018

Résumé

Cette histoire se déroule aux Etats-Unis. Un groupe extrémiste devient le principal pouvoir politique et instaure une nouvelle règle : désormais, les femmes restent au foyer et n’ont droit qu’à cent mots par jour. Un bracelet électronique est là pour surveiller chaque parole. Jean McClellan, chercheuse en neurosciences, se retrouve du jour au lendemain dans cette nouvelle situation. Mais quand le frère du président fait un grave accident, le gouvernement lui demande de l’aide avec pour récompense de libérer sa fille et elle du quota de mots. 

Avis     

C’est grâce à des lecteurs enthousiastes que j’ai découvert ce nouvel auteur. J’ai beaucoup aimé cette histoire qui est un mélange de dystopie et de thriller.
Ce livre m’a interpellé, car il souligne l’importance du langage dans notre société. Que se passe-t-il quand du jour au lendemain, seulement cent mots sont octroyés aux femmes ? Quand les petites filles sont formatées dès leur plus jeune âge pour garder le silence ? Quand l’Etat focalise exclusivement leur éducation sur l’arithmétique, la couture et la cuisine ? Quand le rôle des femmes se limite à rester au foyer ?
Avec l’arrivée d’un groupe fondamentaliste, les femmes ont perdu leurs droits : le droit de s’exprimer, le droit de travailler, le droit d’être homosexuelle, le droit de lire, le droit de défendre leurs acquis, le droit de posséder un bien, le droit de se déplacer sans l’autorisation d’un homme, le droit de socialiser… 100 mots par jour : c’est la limite à ne pas dépasser sinon une décharge électrique de plus en plus violente les frappe.
Ce livre m’a donné froid dans le dos, car ce dispositif pourrait exister un jour. Comment ? Un jour où on est trop occupé à ne pas défendre nos droits. Un jour où on est resté dans notre zone de confort. Un jour où la paresse a pris le pas. Un jour où on a décidé de ne pas aller voter. Un jour où les manuels scolaires changent et formatent insidieusement vos enfants. Même si ce livre est principalement axé sur la condition des femmes, il fait réfléchir le lecteur sur tous les droits acquis qui pourraient être bafouées si des « fous » arrivent au pouvoir.
C’est dans ce décor cauchemardesque que le lecteur est plongé. Il va suivre les péripéties de Jean qui doit développer un sérum pour soigner le frère du président, victime d’un accident. C’est totalement addictif, car chaque page nous offre un lot de suspens et d’actions. En plus, le style d’écriture est fluide, agréable et léger. On a qu’une envie : tourner la page pour découvrir la suite !
J’ai juste un bémol : la fin est bâclée. J’aurais aimé que le lecteur développe certains points, mais il reste des zones d’ombres, ce qui donne une impression d’inachevée. C’est vraiment dommage d’avoir ce dénouement brouillon face à l’envergure du début de livre.
Quoiqu’il en soit, je mets quand même une bonne note, car l’ensemble est vraiment bien !

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