Le loup des steppes

Fiche identité

  • Titre du livre: Le loup des steppes
  • Auteur: Hermann Hesse
  • Nombre de pages: 224
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1927

Résumé

A force de renier ce qui constitue le bonheur quotidien des hommes, Harry Haller devient un être asocial, proie d’une extrême solitude qu’il vit mal, au point de s’identifier à un « loup des steppes ». Mais sa rencontre avec Hermine, une courtisane risque de modifier le cours de sa vie.

Avis    

J’ai mis cette mauvaise note car rien ne m’a plu dans cet ouvrage. J’ai trouvé le sujet opaque et je n’ai pas réussi à y trouver le moindre intérêt : il s’agit de l’errance de Harry Haller, un homme misanthrope qui s’intègre mal à la société. Lui-même se sent comme un schizophrène, une créature partagée entre deux personnalités antagonistes, mi-homme social et mi-loup sauvage et bestial. Ce personnage principal m’a énervé, parce qu’il se prétend au dessus des autres, parce qu’il se prend trop au sérieux et se crée lui-même des problèmes existentiels insolubles. Sa quête du bonheur m’a paru vaine, car il pense ne la réaliser que dans une félicité intellectuelle détachée des besoins matériels. Pour moi, Harry est un maniaco-dépressif, complètement névrosé, un homme pétri d’un idéal impossible à atteindre et qui consume misérablement son existence en soupirant après les mirages.
Je me suis ennuyée à mourir et cette lecture fut un désagrément que j’avais juste envie de terminer au plus vite. Je n’ai pas compris grand-chose au cours de ma lecture et certains passages sont restés hermétiquement fermés à ma compréhension comme les parties sur le théâtre magique : est-ce des hallucinations suite à la prise de psychotropes ? Est-ce une allégorie mais de quoi ?
Le style d’écriture est dense et très classique, et pas très fluide à mon goût. Le ton est lent, et on se perd dans cet univers un brin fantastique qui met le lecteur parfois mal à l’aise. La fin est mystérieuse, incompréhensible et opaque comme l’a été tout le livre.
Cette critique est sévère mais sincère. Oui, je n’ai pas aimé le livre et tant pis si les apôtres d’Hermann Hesse me plongent dans du goudron et des plumes !
Conclusion : une lecture à éviter !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Narcisse et Goldmund –  Siddhartha

L’ami retrouvé

Fiche identité

  • Titre du livre: L’ami retrouvé
  • Auteur: Fred Uhlman
  • Nombre de pages: 128
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1971

Résumé

Cette histoire se déroule en Allemagne, vers l’année 1932.  Hans Schwarz, fils unique d’une famille d’intellectuels juifs, fréquente le lycée le plus réputé de Stuttgart.  Il est sans véritable ami jusqu’au jour où un nouvel élève, fils d’une famille illustre, intègre sa classe.

Avis    

Il y a des auteurs qui écrivent correctement, et d’autres qui maîtrisent avec perfection cet art. Je classerai cet auteur dans cette seconde catégorie car il m’a ébloui. Je suis ressortie de cette courte lecture complètement subjuguée, émue et secouée. Il a fallu plusieurs jours pour que je m’en remette et que j’écrive cet humble avis.
Cette histoire est courte, mais MAGNIFIQUE ! Les mots me manquent pour vous décrire la qualité de cet ouvrage. Il s’agit d’une histoire d’amitié entre deux adolescents de seize ans, Hans et Conrad. L’auteur décrit avec beaucoup de beauté ces scènes d’amitié, comme s’il peignait un tableau: se promener ensemble à la campagne, partager ses pensées les plus intimes, montrer ses collections de pièces que l’on cache d’habitude jalousement dans son armoire…Mais la montée du nazisme va fragiliser, puis détruire cet amitié.
J’ai aimé comment l’auteur décrit peu à peu l’emprise du nazisme sur la ville si tranquille de Stuttgart, où les Allemands et les Juifs vivaient avant en harmonie. Un des personnages les plus touchants est le père de Hans, qui pensait que le nazisme n’était qu’une maladie superficielle et qui croyait sincèrement que cet engouement allait vite disparaître ; cet homme qui se considérait comme un citoyen allemand, patriote jusqu’au plus profond de son âme, qui s’est battu et blessé pour l’Allemagne durant la 1ère guerre mondiale et qui était contre la mentalité sioniste. J’ai compris son geste, car il n’y avait pas d’autre alternative possible pour lui une fois tous ses idéaux et ses valeurs écroulés.
Le style d’écriture est beau et fin, un chef-d’œuvre de perfection et de simplicité. Il y a une intensité dans ce récit qui touche profondément l’âme : l’auteur a su traduire avec beaucoup de justesse la nostalgie du passé et la tristesse sans sombrer une seule fois dans la colère ou l’amertume. Le dénouement est si bouleversant que j’en ai eu les larmes aux yeux.
C’est un chef-d’œuvre à lire ABSOLUMENT !!!