Narcisse et Goldmund

Fiche identité

  • Titre du livre : Narcisse et Goldmund
  • Auteur : Hermann Hesse
  • Nombre de pages : 250
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1930

Résumé

Cette histoire commence dans le monastère de Mariabronn. Narcisse, professeur de grec, rencontre Goldmund, un jeune homme fraîchement arrivé qui désire entrer dans les ordres. Une forte amitié lie les deux jeunes hommes. Narcisse, perspicace et observateur, pense que la vie d’un moine n’est pas faite pour Goldmund et le pousse à explorer le monde.

Avis     

Il y a des livres qu’on rencontre et qui changent à jamais nos vies. C’est comme si l’âme de l’auteur parlait à mon âme, comme si mes questionnements existentiels trouvaient une réponse limpide dans ses mots. Je me dis parfois qu’il n’y a pas de hasard, que ce livre est venu à moi au moment où j’en avais le plus besoin, qu’il attendait que je sois prête pour me cueillir.
J’en ressors complètement foudroyée. Et pourtant, rien ne m’attirait à la base vers ce livre : ni l’auteur dont j’ai déjà lu deux livres, ni ce titre peu engageant, ni cette triste couverture. Mais les apparences sont souvent trompeuses. Dans ce livre se cache un trésor qui parle de la vie, de l’amitié, de la place de l’art et de la solitude. Nous allons suivre les errances de Goldmund, prêt à vivre pleinement sa vie en dehors des murs du monastère : le vagabondage, la conquête des femmes, la maladie (ici la peste noire), l’apprentissage de la sculpture sont toutes les expériences qui vont façonner Goldmund. Toutes ses tribulations et ses rencontres seront la source de son art.
Comme j’ai aimé ce garçon, car je comprenais son besoin de tout découvrir, de tout vivre, de défier les règles sociales pour s’épanouir. L’auteur a su mettre dans ce personnage des émotions et des sentiments que je ressentais au fond de moi-même sans pouvoir le dire.
Ce livre parle de la quête de soi-même, du besoin de trouver sa voie envers et contre tous, quitte à se tromper et recommencer de nouveau. C’est d’une profondeur psychologique incroyable tout en restant beau, sans être moralisateur.
Le style d’écriture est riche, soutenu et magnifiquement écrit. Chaque phrase est finement ciselée. Chaque sentiment et chaque émotion des personnages sont restitués avec élégance, empathie et douceur.
Beaucoup d’idées m’ont touché profondément le cœur. J’ai compris Narcisse, tourné vers la vie intellectuelle et méditative ; j’ai compris Goldmund dans son besoin d’être enivré par les sens. Comment concilier les deux ? Être et avoir ? Ressentir et être dans l’analyse ?
Merci à cet auteur pour ce livre qui m’a profondément chamboulé.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog :  Le loup des steppes – Siddhartha

La mort à Venise

Fiche identité

  • Titre du livre: La mort à Venise
  • Auteur: Thomas Mann
  • Nombre de pages: 188
  • Édition: Le livre de poche 
  • Année de publication: 1912

Résumé

Gustav Aschenbach, un écrivain au summum de sa gloire, ressent le besoin de se dépayser de Munich. Il s’embarque pour Venise mais son séjour sera perturbé par un sentiment inattendu.

Avis          

Si j’avais commencé par découvrir Thomas Mann avec ce roman, je ne serai pas allé plus loin dans son oeuvre. Fort heureusement pour moi, tout a débuté par son ouvrage intitulé les Buddenbrook !
Il s’agit ici d’une passion platonique qu’éprouve un vieil homme, misanthrope et solitaire, à l’égard d’un bel adolescent qui se trouve dans le même hôtel que lui. Cet homme, Gustav, m’a paru désagréable, peu attachant notamment à cause du second chapitre qui le décrit de long en large. Il me paraît comme quelqu’un d’aigri, très sûr de lui et de son art, et en même temps lorsque la passion amoureuse l’effleure, il perd complètement la tête, lui qui jugeait les autres de haut auparavant. Mais cette passion ne m’a pas touchée ni dégoûtée, en fait elle m’a laissée indifférente.
Ce livre est écrit dans un style très riche, dense, austère et lourd : il faut beaucoup de concentration pour le lire, relire et comprendre le sens de certaines phrases qui sont très complexes. En plus, je pense qu’avoir quelques notions de la littérature classique antique grecque est un plus pour mieux comprendre certaines allusions. Si vous vous sentez d’humeur folâtre et détendue, sans le besoin d’avoir une lecture académique et difficile, je vous conseille de mettre de ce côté cet ouvrage.
Pour moi, ce fut une lecture fastidieuse qui me donne une toute autre image de Thomas Mann que j’admirais beaucoup.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Les Buddenbrook