Hernani

Fiche identité

  • Titre du livre : Hernani
  • Auteur : Victor Hugo 
  • Nombre de pages : 288
  • Édition : Flammarion
  • Année de publication : 1830

Résumé

Cette pièce se déroule en Espagne, au XVIème siècle. Dona Sol est promise au duc Ruy Gomez. Mais elle aime Hernani, un jeune bandit recherché en Espagne. 

Avis  

Lors de mon cursus scolaire, j’apprenais sans comprendre la polémique autour de cette pièce de théâtre écrite par Victor Hugo. Comment comprendre à 16 ans l’histoire littéraire sans déjà lire le livre et ensuite sans avoir lu d’autres pièces ou sans un bagage littéraire conséquent ? On ne comprend pas, ce qui peut ensuite décourager de futurs lecteurs ou des vocations.
C’est maintenant que je me tourne vers cette pièce de théâtre. J’ai beaucoup aimé cette histoire qui mélange plusieurs genres. À côté de situations comiques, il y a des tragédies, des répliques superbes, des rebondissements en tout genre. Qui a dit que les classiques étaient ennuyeux ?
C’est une histoire d’amour qui tourne autour d’une seule figure féminine : Dona Sol. Hernani l’aime, le roi Don Carlos l’aime, Don Ruy Gomez l’aime, mais cette femme si désirée par tous n’a de yeux que pour un seul homme qui est Hernani, un bandit proscrit et poursuivi. Il y a de la passion, de la haine, de la vengeance, mais aussi beaucoup de misère dans cette pièce de théâtre. Le roi Don Carlos, malgré son titre d’empereur par la suite, ne pourra pas conquérir le coeur de Dona Sol. Don Ruy Gomez, malgré sa fortune, est perclus de vieillesse et regarde avec haine et jalousie le bonheur qui s’offre à un autre. Hernani, lui, manque de perdre la vie plusieurs fois pour elle. Finalement, il la perdra pour son honneur.
Le personnage qui m’a le plus touché (et que je trouve le plus abouti) est Don Ruy Gomez. J’ai aimé ses tirades, surtout qu’il regrette son vieil âge, qu’il sent qu’il est à la porte de la mort. Et surtout, le dernier acte est sublime, lorsqu’il intervient pour rappeler à Hernani sa parole d’honneur. Le second personnage que j’ai aimé est bien sûr Dona Sol, une femme déterminée : elle est prête à tout affronter par amour, que ce soit l’exil, la pauvreté ou même la mort. Jusqu’au bout, elle a refusé la richesse, l’honneur, et même le titre d’impératrice.
Le style d’écriture est élégant, soutenu et magnifique. L’ensemble est léger, agréable et fluide. C’est juste beau à lire, même entendre les mots coulés dans sa tête, c’est un vrai délice ! En tout cas, une belle découverte que je recommande vivement !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Le dernier jour d’un condamné – Les Misérables

Archives des enfants perdus

Fiche identité

  • Titre du livre : Archives des enfants perdus 
  • Auteur : Valeria Luiselli
  • Nombre de pages : 480
  • Édition : Editions de l’Olivier
  • Année de publication : 2019

Résumé

Une famille recomposée part pour un road-trip de New York vers l’Arizona. Chaque parent a son propre projet professionnel, mais ce voyage est le reflet du délitement de leur couple. 

Avis  

J’attendais beaucoup de ce livre, peut-être à cause du titre, mais, hélas, j’en ressors déçue. Je croyais que ce serait un récit fictif, ou documenté, sur les enfants migrants qui traversent illégalement la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Oui, il est en question, mais ce n’est pas le sujet principal. L’essentiel de cette histoire est le délitement progressif d’un couple après une belle relation.
Cette séparation commence à New York, mais s’accentue lorsque la famille décide de partir en voyage dans le Sud. Le père souhaite faire des recherches sur les derniers Indiens d’Amérique ; la mère, journaliste, voudrait récolter des récits sur les enfants qui migrent seuls aux Etats-Unis. C’est un récit sombre, mélancolique et froid. Les personnages n’ont pas de nom, mais ils sont juste appelés « le mari », « le garçon », « la fillette ». C’est une famille recomposée, qui se décompose de nouveau, car chacun des parents a pris un chemin de vie différent. Les enfants sont là, deux tristes spectateurs qui assistent à la lente agonie de leur vie de famille lors d’un voyage en voiture sur plusieurs semaines. Il y a beaucoup d’incompréhension, de colère dans ce couple qui n’en est plus un. Si vous êtes en phase de séparation ou si votre couple bat de l’aile, je vous conseille de poser ce livre, car cela fait encore plus broyer du noir.
Le style d’écriture est lent, triste et lourd. Je n’ai pas pu m’attacher aux personnages, et c’est avec un certain ennui que j’ai observé le délitement de leur vie de famille. J’ai l’impression que ce titre est exagéré par rapport au vrai sujet du livre. Les « enfants perdus » ce ne sont pas seulement ceux qui traversent la frontière, ce sont aussi les enfants de cette famille recomposée qui vivent de nouveau une séparation, ce sont ses parents qui sont eux-mêmes perdus face à leurs choix personnels, leur vie de famille, l’incompréhension et le manque de communication. Pour conclure, un livre dense où je n’ai pas accroché.