Le capuchon du moine

Fiche identité

  • Titre du livre : Le capuchon du moine
  • Auteur : Ellis Peters
  • Nombre de pages : 300 
  • Édition : 10 x 18
  • Année de publication : 1980 

Résumé

Un riche propriétaire de Shrewsbury meurt empoisonné après un dîner. Tous les soupçons se tourner vers son beau-fils qui était censé hériter de sa fortune. Le poison provient de la pharmacie de Frère Cadfael, qui de ce fait là, s’intéresse de près à cette enquête. 

Avis   

Voici une enquête historique classique menée par Frère Cadfael, un moine bénédictin. Nous avons déjà suivi deux de ses aventures dans ce blog, à savoir un trafic de reliques et un décès suspect lors d’une pendaison de masse. Dans ce court roman, Cadfael ne peut s’empêcher de fourrer son nez dans une enquête qui, en apparence, est déjà conclue. Toutes les preuves accablent Edwin, le potentiel héritier de la fortune de Gervase Bonel. La question à se poser, comme dans tout crime, est : à qui profite ce meurtre ? Et ensuite récolter les indices en faveur de tel ou tel personnage. Les événements mettent du temps à se mettre en place, ainsi que la résolution du crime. C’est long, avec beaucoup de rebondissements parfois inutiles, puisqu’on sait que le coupable ne l’est pas. Le tout pour Cadfael est de prouver son opinion, et il le fait avec brio grâce à sa perspicacité.
Cette enquête décrit avec beaucoup l’Angleterre du XIIème siècle : les us et coutumes aux pays de Galles qui étaient différentes de la loi anglaise, la vie réglée et monotone des moines bénédictins, les jeux de pouvoirs dans l’abbaye, le système de pré-retraite que pouvait mettre en place un riche propriétaire, c’est-à-dire léguer ses biens à une abbaye, pour en échange, avoir le gîte et le couvert jusqu’à la fin de ses jours. On découvre aussi un pan du passé de Cadfael.
Le style d’écriture est un peu lourd, pas assez fluide, ce qui ralentit la lecture. Est-ce la faute à une mauvaise traduction ? Bon, ça ne m’empêchera pas de continuer à découvrir cette série jusqu’au bout. 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Trafic de reliquesUn cadavre de trop 

Kim Jiyoung, née en 1982

Fiche identité

  • Titre du livre : Kim Jiyoung, née en 1982
  • Auteur : Cho Nam-Joo
  • Nombre de pages : 216
  • Édition : Editions Nil
  • Année de publication : 2016

Résumé

Kim Jiyoung est une femme ordinaire, qui porte le prénom le plus commun de Corée. Mariée et mère d’une petite fille, elle perd la raison du jour au lendemain et se met à parler avec la voix d’autres femmes. 

Avis    

Cette histoire, à travers la vie de Kim Jiyoung, une jeune coréenne née dans les années 80, dénonce les inégalités sociales entre hommes et femmes. Dès leur plus jeune âge, les femmes coréennes vivent cette domination masculine, que ce soit à la maison, à l’école ou au travail.
Issue d’une famille de trois enfants, Kim Jiyoung et sa soeur ont toujours subi cette différence de traitement par rapport à leur petit frère, seul fils de la famille. Elles partageaient une chambre tandis que leur frère avait la sienne ; il avait toujours les meilleurs morceaux pendant les repas ; il a toujours été plus choyé que les deux filles. À l’école, c’est le même schéma, mais cette fois-ci avec les garçons de la classe. Par exemple, ils sont les premiers à manger à la cantine. Au travail, même chose : les promotions sont destinées aux hommes, et souvent, parce que les modes de garde sont compliquées, les femmes finissent par abandonner le travail et devenir femmes au foyer. Ce qui est fascinant dans cette histoire est l’institutionnalisation de l’inégalité dans la société coréenne : ce n’est pas une famille, mais la majorité des familles qui le fait ; c’est la société qui est régie et qui régule la vie des gens ainsi. Même si des lois ont été promulguées, le constat reste accablant puisqu’elles sont rarement appliquées.
Le style est froid, incisif et distant. L’auteur décrit les événements de manière factuelle, sans y mettre des états d’âme. C’est presque plus un exposé qu’une histoire tellement il y a de distance entre le narrateur et l’auteur. La fin est trop rapide : on ne sait pas vraiment ce qui arrive à la narratrice Kim Jiyoung. Est-ce de la dépression ? De la folie simulée ? Une schizophrénie à cause de la pression sociale constante qu’elle subit ?
En tout cas, quand on voit ce genre de roman, on se dit que le combat pour le droit des femmes est loin d’être gagné, mais qu’il faut persévérer quel que soit le pays où on se trouve.
We are Kim Jiyoung !